
Economistes au bord de la crise de nerfs
Les banques centrales sont perdues, et les banquiers centraux avouent aujourd’hui à mots couverts que leurs outils et autres instruments de politique monétaire utilisés depuis des décennies pour rectifier les cycles économiques ne fonctionnent plus ! Eh oui: elles ont perdu leur touche magique, ces banques centrales qui ne sont plus omnipotentes, y compris la plus puissante d’entre elles, à savoir la Réserve fédérale US.
Aveu de faiblesse
Elles qui jouissent et qui sont à juste titre fières et jalouses de leur indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques et de la bureaucratie des Etats, elles qui ont bénéficié pendant longtemps du pouvoir quasi-miraculeux et privilégié de régulation des cycles de l’activité économique, elles qui ont longtemps assumé les décisions – parfois impopulaires et souvent controversées – en matière de taux d’intérêts tout en affichant ostensiblement leur indifférence aux pressions exercées par les politiques, elles plaident désormais pour que les dépenses publiques, pour que la politique budgétaire et pour que la fiscalité viennent à la rescousse, ce qui – en soi- est une reconnaissance implicite de leur faiblesse.
Après Bretton Woods
Est-ce à dire que le paradigme sur lequel elles ont été édifiées, et qui consistait à stabiliser le système suite aux paniques bancaires du 19 ème et du début du 20 ème siècles, est devenu dépassé, périmé ? Elles qui, après Bretton Woods et après l’instauration des taux de change flottants, étaient les gardiennes de cette sacro-saint stabilité des prix théorisée par Milton Friedman. Elles ont hélas concentré tous leurs efforts sur la surveillance du palier quasi-dogmatique des 2% d’inflation qui était le seuil critique à ne surtout pas dépasser afin que ce système puisse prospérer. Elles ont tout sacrifié à l’aune de ce repoussoir des 2%, y compris la préservation du plein emploi et la promotion de la croissance reléguées loin- très loin- derrière la protection des épargnants et des rentiers.
Suicide collectif?
Ironie du sort, il serait tentant, aujourd’hui, de les féliciter. N’ont-elles pas remporté de haute main cette lutte contre l’inflation qui est désormais une denrée extraordinairement rare ? En fait, la combinaison de leur obsession vis-à-vis de l’inflation, de leur concentration sur cette seule et unique priorité, et de la prolifération de ce palier des 2% à travers toutes les banques centrales du monde (qui en cela ont suivi la Fed et la BCE après la Bundesbank) a engendré une sorte de suicide collectif car nul ne sait plus actuellement de quelle manière faire resurgir un tout petit peu d’inflation.
Revenir à Minsky
Mais ne jetons pas la pierre aux seuls banquiers centraux car c’est, en réalité, la globalité de la corporation des économistes traditionnels, orthodoxes, «mainstreams» qui est désormais sur un siège éjectable pour n’avoir voulu admettre que le capitalisme est fondamentalement vecteur d’instabilité et pour n’avoir pas voulu intégrer les composantes essentielles – comme la dette et comme l’argent – dans leurs modèles économiques. Il suffisait pourtant de s’intéresser aux travaux et à l’hypothèse de l’instabilité financière de Hyman Minsky pour se départir – ou au moins pour questionner – leurs certitudes quant à l’équilibre des marchés et de l’économie auquel s’accroche toujours un certain nombre d’entre eux ! Pourtant, les crises sont inévitables, les bulles spéculatives humaines, comme sont intenables certains niveaux d’endettement du secteur privé générateurs de déséquilibres profonds qui nécessitent des ajustements violents à intervalles réguliers.
Sortir de sa zone de confort
L’expérience des Hommes montre qu’il leur est très ardu de remettre en question les schémas intellectuels dans lesquels ils sont confortablement installés, qu’il leur est quasiment impossible d’en adopter d’autres qui soient plus radicaux. Déplorant le manque d’enthousiasme de ses contemporains pour ses découvertes pourtant géniales sur l’électromagnétisme, le physicien Max Planck notait que la science n’avance qu’«un enterrement à la fois». Il en va de même pour l’économie et pour les marchés financiers – il est vrai – familiers des hécatombes.
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Bien sincèrement,
Michel
Après le paradoxe de la tranquillité, vient le “Minsky moment” car ça sent déjà le souffre!😨
L’illusion pourrait-elle vraiment résister au TEMPS ? Tout doit arriver arrivera, qu’on veuille ou non !
Ce qui justifie d’autant plus de ne pas écouter que les économistes main stream ! Voire ceux qui se présentent comme économiste mais qui n’en sont pas et à qui on ouvre les tribunes et plateaux (je pense à Mme VERDIER-MOLINIE avec des papiers dans le Figaro qui seraient qualifiés de réflexions d’économiste, avec des comparaisons spécieuses, l’absence d’économétrie…: son remède à tous les maux ? “la croissance, la croissance et la croissance” en siphonnant au passage de l’argent public mais en veillant à abaisser le plus possible fiscalité notamment en supprimant l’IFI comme cela est en Suède qui n’a pas un tel impôt…mais a un taux de TVA plus élevé, une imposition sur le revenu des personnes physiques plus élevées…).
Cependant, à écouter ou lire des économistes qui ne sont pas main stream (exemple Alphonse ALLAIS, pas vraiment main stream ? et pourtant prix nobel d’économie…), certains nous qualifieraient de complotistes car n’écoutant pas “les bonnes personnes prêchant la “vérité vraie qu’il faut accepter et suivre”.
Pourtant, il suffit d’analyser dans le fond ou sur la durée les analyses des économistes main stream (je repense à ce fameux billet de Mr ARTUS – plus main stream… – qui énonçait en mars 2007 “la crise immobilier du subprime aux US va déclencher une crise bancaire et financière” et ajoutait or cette “affirmation est fausse: la crédulité et l’absence de sang froid des marchés financiers sont donc remarquables.” (lien: http://h16free.com/wp-content/uploads/2010/11/Natixis_flash_marches.pdf)
Ce Mr est pourtant invité sur tous les plateaux, émet des papiers, est dans plein de cénacles…pourtant, à titre personnel, j’ai un profond doute quant à son absence d’idéologie et son honnêteté intellectuelle (s’il est honnête alors il est particulièrement incompétent).
Einstein disait “S’il y a quelque chose qui puisse donner à un profane en questions économiques le courage d’exprimer une opinion sur la nature des difficultés économiques angoissantes du temps présent, c’est la confusion désespérante des avis des gens compétents”: que dire de notre époque actuelle ?
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/albert-einstein-avait-il-raison-168405
Le plus grand drame est que cela ne se cantonne pas à l’économie mais nous entrons alors dans un sujet plus global.
Le jour où un économiste main stream de premier plan se remettra en question, ce sera historique (je repense à l’émission Entendez-vous l’éco de France Culture avec comme invité Mr Olivier BLANCHARD – encore un économiste profondément main stream – faut se motiver pour aller pour écouter juste bout tant d’inepties professées d’un ton si docte!) Je salue au passage la qualité de cette émission radio très bien animée avec une sélection diverse et variée d’invités – j’écoute et lis également ceux avec lesquels je ne suis pas en accord tels que Mr BLANCHARD, car en n’écoutant qu’un son de cloche, on peut le devenir soi-même!)
Ce sera un peu comme si un jour un banquier central se disait que la solution pour remédier à un excès de dettes n’est peut-être pas de rajouter encore plus de dettes…
Bonjour Yves B: vous avez en effet remarqué comment des gens comme moi crient en effet dans le désert et commencent à être découragés.
La preuve : https://michelsanti.fr/capitalisme/le-testament-dun-economiste-desabuse
La création d’une banque à l’échelle mondiale, automne 1966 :
” Quand le jeune Marcus Wallenberg junior annonça, au cours d’ un lugubre déjeuner, le retrait de l’ Enskila, Evelyn de Rothschild déclara que, sans la banque suédoise, la L. M. Rothschild n’ était plus disposée à signer l’ accord définitif. Je suggérai que nous retardions toute décision pour voir si nous ne pouvions pas trouver un autre partenaire européen, mais il était douloureusement évident que notre projet de consortium international dirigé par la Chase avait vécu. J’entendis dire ultérieurement que Abs et Schaefer avaient l’un et l’autre fait pression sur Wallenberg et le groupe Rothschild pour qu’ils se retirent. Les Européens n’étaient tout simplement plus disposés à permettre à une grande banque commerciale américaine, puissante et dynamique, de s’introduire sur leur territoire sans livrer bataille. Mon projet de créer un organisme d’investissement bancaire pour la Chase allait devoir attendre.” DAVID ROCKEFELLER, MEMOIRES, page 241.
Que s’ est- il passé après la crise financière de 2008 ?
Nominations à la tête du groupe Edmond de Rothschild | Allnews
https://www.allnews.ch/content/corporate/nominations-%C3%A0-la-t%C3%AAte-du-groupe-edmond-de-rothschild.
Les crises ne sont que des outils qui testent le seuil de douleur ou le refus devient une acceptation.
” Le Seigneur parlant de l’Antéchrist dit aux juifs : je suis venu au nom de mon Père, et vous n’ avez pas cru en moi; un autre viendra en son nom, et vous le recevrez… ” Les juifs, après avoir méprisé la vérité en la personne de Jésus- Christ, recevront le mensonge, en recevant l’ Antéchrist. SAINT JEROME.
Pour établir le trône du faut prophète sur terre, il faut développer une hyper- puissance financière. Les grands banquiers Américains reflètent leurs visages dans le blason d’or de l’Ange révolté.
Panique chez les économistes : des théories qui s’effondrent [Christian Chavagneux]
Chantal: à mon sens le but de l’économie devrait être celui d’assurer plein emploi à chacun. Hors de cet objectif, tout n’est précisément que … théorie.