Chine: le Dragon affaibli

La crise financière de 2008 devait marquer un tournant décisif dans l’économie chinoise dont les effets pervers se répercutent aujourd’hui. Craignant une contagion qui affecterait leur système bancaire et les conséquences néfastes d’une baisse des exportations due au tassement de la demande mondiale, les responsables chinois estimèrent – suivant en cela la voie tracée par les Etats-Unis – que seule la création monétaire intensive permettrait d’amortir les chocs. Les banques chinoises furent donc vivement encouragées par l’Etat de prêter, principalement pour la construction d’infrastructures dont le pays n’avait pas vraiment besoin.
L’engouement fut en effet sans précédent, et des sommes pharamineuses furent dédiées, pour édifier plusieurs Petits Manhattan, plusieurs Petits Hong Kong, une réplique de la Place Rouge, un mini Paris et d’autres folies de ce genre aussi futiles que coûteuses. Les investisseurs autant privés qu’institutionnels chinois, ainsi que les épargnants de taille plus modeste, furent littéralement poussés dans les bras d’une intense spéculation immobilière ayant conduit les banques du pays à s’engager en seulement 5 ans sur une masse de crédits dont la taille équivalait aux créances accumulées par l’ensemble du système bancaire américain. Ce subit enrichissement n’était pourtant en rien fondamentalement utile à l’économie car les salaires – surtout ceux des plus modestes – stagnèrent et ne suivirent pas cette accélération de la prospérité dont on sait aujourd’hui qu’elle fut factice.
Les niveaux d’endettements du système financier chinois exigent une attention absolue et au niveau mondial, car les actifs et les portefeuilles des banques y comptent 70% d’immobilier. Un constat brutal : une baisse de seulement 5% de ce marché se traduirait par une perte de près de 3’000 millions de Dollars US, selon Bloomberg. Le malaise est donc désormais généralisé en Chine, et il est le fruit d’une série d’erreurs de gouvernance, aggravées par une attention toute particulière accordée aux domaines de la sécurité et de la technologie. Il est bien-sûr crucial et tout à l’honneur des élites dirigeantes d’avoir très nettement privilégié la production de véhicules électriques, de machineries industrielles, de navires, de semi-conducteurs…Rien n’a cependant été entrepris pour stimuler la consommation des ménages, si ce n’est le faux sentiment de richesse que leur conférait les appréciations immobilières appartenant au passé et qui n’étaient que du trompe l’œil. C’est donc une politique de l’offre à outrance quasi-caricaturale – contre-exemple absolu à enseigner dans les facultés d’économie – qui fut exigée de tous les intervenants au détriment de la demande agrégée condamnée, pour sa part, à rester chroniquement basse pour les années à venir.
La Chine nous prend donc aujourd’hui par la main pour nous conduire vers la déflation d’une part. Sachant que, par ailleurs, son industrie à la fois à la pointe du progrès et fort compétitive en termes de prix suscitera inévitablement des réflexes protectionnistes à travers le monde. Les maléfiques 3 D, à savoir Dette, Demande et Démographie n’ont pas fini de sévir en Chine pour qui l’année du Dragon risque de rimer avec stagnation.
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Tel est pris qui a suivi la pensée de la banque New Yorkaise, toujours à conseiller pour la destruction des économies concurrentes. Leurs coquins alliés dans l’affaire, le CIO, la FIFA, ont eu beau jeux de plomber les économies émergentes afin de s’assurer de leur chute, Grèce, Corée du Sud, Chine, Brésil.
Pour le Brésil, il aura fallut des jeux olympiques et une coupe du monde de football pour le couler, bien qu’il ait bien tenu.
Nous, français, sommes fiers d’organiser les Jeux Olympiques d’été en 2024.