
Le capitalisme est-il devenu obscène ?
Chers amis lecteurs, je reproduis une analyse de septembre 2019 restée d’une actualité brûlante. Sans vouloir être catastrophiste, notre société court aujourd’hui un risque existentiel, principalement du fait de l’appât du gain et de la gourmandise humaines.
L’accord tacite et consensuel sur lequel prospérait jusque-là notre société a été foulé aux pieds. Ces 1% qui contrôlent l’économie et qui créaient en échange l’emploi et la croissance autorisant les études, les services de santé et les retraites ont transformé ce contrat social en un pacte avec le diable. L’intervention – voire la rébellion – du citoyen s’impose plus que jamais car il est certain que croissance et qu’emploi n’atteindront plus jamais les niveaux précédents la crise des années 2007-2008.
La rupture de ce pacte par ceux-là mêmes qui en profitaient le plus fait que la masse des citoyens ne vivra plus jamais une vie décente car le peu de croissance qui reste à leur jeter en pâture sera naturellement accompagnée d’inégalités aberrantes ponctuées de chocs réguliers d’instabilité financière.
Des progressions boursières indécentes
La promotion de l’emploi, la recherche & développement ne sont désormais – et de loin – plus la priorité des entreprises cotées en bourse qui rachètent frénétiquement leurs propres actions afin d’en faire encore et toujours monter les cours pour faire gagner le actionnaires, déjà gâtés par le versement des dividendes réguliers. Dans un pays comme les États-Unis, ces rachats d’actions atteindront, selon Goldman Sachs, 1.000 milliards de dollars cette année, en hausse de près de 50% par rapport à 2017. Les 1% les plus nantis possèdent à eux seuls près de 70% des capitalisations boursières et les 90% les moins fortunés seulement 6% !
Ne nous masquons pas la réalité car les progressions boursières indécentes sont à la fois condition sine qua non et conséquence directe des inégalités choquantes, mais hélas si familières de notre paysage occidental. Quant à celles et ceux qui sont en bas – qui n’ont « qu’à traverser la rue pour trouver un emploi » et qu’un ancien président qualifiait naguère de « sans dents » -, « ils n’ont qu’à manger de la brioche » pour reprendre la fameuse répartie de Marie-Antoinette…
Les sociétés cotées US ont dépensé 60% de leurs profits entre 2015 et 2017 à ce petit jeu des “buybacks”
L’employé de McDonald’s aurait eu droit à une augmentation annuelle de salaire de 4.000 $ si son entreprise n’avait utilisé 21 milliards entre 2015 et 2017 pour racheter ses propres actions en bourse. Ceux de Starbucks 7.000 dollars de plus, et ceux de Home Depot 18.000 dollars de plus, selon une analyse menée par la National Employment Law Project aux USA. C’est simple : les sociétés cotées US ont dépensé 60% de leurs profits entre 2015 et 2017 à ce petit jeu des “buybacks” pendant que les salaires de leurs responsables suprêmes étaient 127 fois plus élevés que leur salaire médian.
Au cours des dix années écoulées ayant suivi la crise des années 2007-2008, nous avons donc assisté au sabotage en règle d’un pacte qui durait depuis le New Deal de Roosevelt et qui avait largement inspiré une Europe que l’on qualifiait autrefois de « sociale ». Ce même Franklin Delano Roosevelt qui mettait en 1938 en garde car, disait-il, « l’Histoire prouve que les dictatures ne prospèrent jamais sur des gouvernements qui réussissent ». À bon entendeur !
Chers lecteurs,
Voilà plus de 15 ans que je tiens ce blog avec assiduité et passion. Vous avez apprécié au fil des années mes analyses et mes prises de position souvent avant-gardistes, parfois provocatrices, toujours sincères. Nous formons une communauté qui a souvent eu raison trop tôt, qui peut néanmoins se targuer d'avoir souvent eu raison tout court. Comme vous le savez, ce travail a - et continuera - de rester bénévole, accessible à toutes et à tous. Pour celles et ceux qui souhaiteraient me faire un don, ponctuel ou récurrent, je mets néanmoins à disposition cette plateforme de paiement. J'apprécierais énormément vos contributions pécuniaires et je tiens à remercier d'ores et déjà et de tout cœur toutes celles et tous ceux qui se décideront à franchir le pas de me faire une donation que j'aime à qualifier d'«intellectuelle».
Bien sincèrement,
Michel
Les dogmes ont beau disparaître sous l’effet de la chasse d’eau, nos “élites” cherchent-ils à les recycler coûte que coûte?
[Extrait de mon intervention du 22 janvier 2018/15 h 35 min/adressée à un professeur d’économie. Université de Fribourg]
“Les dogmes n’en finissent plus de nous étonner, en effet, cher professeur. Bien que nos économies modernes – en occident – se confrontent à des phénomènes impactant directement la demande agrégée, les élites y répondent systématiquement au moyen de boîtes à outils néo-libérales ou ordo-libérales. Les partisans du « trickle down » n’ont-ils pas été désavoués par les résultats issus du groupe de travail du FMI en 2015 ou encore ceux prévalant en 2014 et produit par l’OCDE ? Toujours dans la question de « l’alibi du ruissellement », ne trouve-t-on pas aussi quelques stratagèmes hérités outre atlantique et mis en évidence par les travaux de William Lazonick – économiste de l’université du Massachusett- intitulés « Profits Without Prosperity », qu’il faille à tout prix persister sur la voie de la pensée dominante ?
C’est pourtant avec ce même genre de comportement privilégiant une caste que le rôle de l’État se délite au profit de la loi du marché. De la même manière, « le hochet » d’Arthur Laffer a souvent créé une véritable dichotomie de la dime entre Capital et Travail et/ou entre personnes morales et personnes physiques, pourtant, qui peut raisonnablement aujourd’hui encore ignorer que la seule circulation du capital suffit à le faire fructifier à contrario du travail qui, lui, tend à disparaître ? La vélocité de ce phénomène amène donc l’État à revoir la copie de ses propres contraintes en reportant la prime de risque sur ses administrés – la baisse des dépenses du filet social en étant une parfaite illustration – ou en abandonnant les PME à leur sort. Dans le débat théorique dominant, non seulement la « Supply-side economics » a justifié la réduction des dépenses publiques (neutralisant par effet de manche une relance via le levier budgétaire) mais la courbe de Laffer a induit au sein de la même pensée dominante une allergie fiscale comme Say et Smith l’ont fait avant lui. Se pose alors la question : Dans leurs prérogatives, les Etats font-ils face à une crise des recettes ou des dépenses ? Nos économies modernes – et occidentales – ne sont-elles pas finalement confrontées à une« Supply-side economics » à bout touchant ?
Si la « théorie » de Laffer est néanmoins recevable dans le cadre de l’hypothèse ceteris paribus, les études empiriques tentant de vérifier cette relation aboutissent à des résultats plus que controversés. Il est donc difficile de faire une étude empirique sérieuse car d’autres facteurs entrent en jeu, comme les besoins de l’État qui peuvent être différents ou non constants; la structure des prélèvements obligatoires et la façon de les percevoir par la population; l’histoire fiscale du pays, et le niveau habituel des prélèvements pour ce pays; la confiance dans l’avenir et le contexte économique général; le niveau de prise de risque par les investisseurs et les entrepreneurs ; le défit démographique du vieillissement des populations au regard des systèmes de pensions (…)
En effet, la maxime du « trop d’impôts tue l’impôt » n’est pas une systématique à appliquer au pied de la lettre ! D’ailleurs, les cas du Royaume-Uni (sous Thatcher en 80) et Américain (sous Reagan) sont très révélateurs. Après l’économie vaudou de Reagan, les effets des baisses d’impôts ont créé des déficits fiscaux alors que sous Thatcher, quelques années après, les mesures ont entraînée une hausse des rentrées fiscales. Toujours sous l’administration Reagan, certes, l’économie américaine a rebondi rapidement de 1979 à 1982, mais la majorité des économistes sont plutôt d’avis qu’il s’agit du résultat de la baisse des taux d’intérêts mis en place par la Réserve Fédéral et non pas les incitatifs fiscaux. Enfin, en 2003, l’administration Bush décida une baisse d’impôts et les recettes fiscales augmentèrent comme sous Thatcher dans les années 80. Enfin, si le monétarisme s’est imposé dans l’argumentaire des politiques de lutte contre l’inflation et les modèles néo-walrasiens ont fourni les hypothèses favorables à la réduction du coût du travail, que les théories néo-institutionnalistes ont expliqué les fusions acquisitions des grands groupes en termes d’efficience organisationnelle, il n’en demeure pas moins qu’en dépit des apparence cohérentes, les politiques néo-libérales en place depuis les années 1970 n’ont pas toujours atteint leurs objectifs, pire, elles se sont même avérées contradictoires les unes avec les autres lorsqu’elles furent appliquées simultanément…”
Les Elites n’ ont de réponses qu’ au travers du libéralisme Raymond ? Mais qu’ est ce que le libéralisme si ce n’ est la croyance en la prétendue bonté de la loi naturelle qui serait inscrite dans le cœur des hommes, que fait on du péché originel ? L’ autonomie de l’ homme Raymond, c’ est ne pas voir que nous sommes fabriqué d’ une argile imparfaite, que nous avons vécu la chute car nous sommes les enfants d’ Adam.
Un monde sans Dieu est un monde qui s’ enfonce dans sa propre autodestruction car il outrepasse sans cesse la volonté du père. C’ est bien dans cette analyse Raymond que l’ on peut voir que Lucifer est bien devenu Satan. Seule une contre Révolution catholique pourra stopper la Révolution républicaine qui n’ est que la politique destructrice de l’ Ange révolté contre le créateur.
Chers Messieurs,
Merci beaucoup pour vos deux excellentes expositions . Elles sont non seulement encore la réalité , mais dans cette situation s ’empirent par la pandémie, leur valeur et la perspicacité se montrent plus que jamais . Si les élites économiques ou des leaders de notre planète les lisent ,( il est évident que leur QI leur permettent facilement de comprendre vos démonstrations si explicites ) , penseriez vous qu’ils pourraient suivre votre éclairage , ressemble l’évangile du nouveau monde ? Or, la question primordiale , il ne s’agit pas s’ils seraient autistes ou pas , mais plutôt si ce changement au fond leur apporterait l’intérêt matériel , c’est à dire seraient -ils suffisants courageux ou spiritualistes afin d’avoir pour but de mettre l’intérêt général avant leur propre privilège acquit et leur éternel calcul intéressé, quoique ce soit sous une façade trompeuse.
Néanmoins, l’étincelle d’espoir ne s’éteint jamais. Une nouvelle consolante : ” Le Danemark va financer les retraites en taxant les ultrariches ” Si ce pays nordique réussit d’appliquer cette politique équitable , une lueur paraîtra à l’horizon en France et en Europe comme au monde .
Bonjour Bertrand, les pays nordiques, scandinaves, ont un civisme hélas inexistant en France…
Bonjour messieurs, si les Elites nous lisent ? Vous ne comprenez pas ce que j’ écris, par conséquent vous ne pouvez pas comprendre les enjeux, on ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés. Quand aux pays scandinaves qui partent de plus en plus vers des politiques d’ extrême droite, cela se termine avec des A. Breivik. Moi je n’ ai pas envie de regarder chez les autres, la France aura la ressource nécessaire pour rebondir en temps voulu et d’ ailleurs son histoire peut le démontrer aux plus réticents.
Bonjour Bertrand,
Les multiples réussites des pays nordiques ne tiennent pas du miracle. Elles furent le résultat d’un mélange d’humilité luthérienne, de frugalité paysanne, de déterminisme géographique et de pur pragmatisme.
Les pays nordiques sont en tête de liste des pays européens en terme de violences conjugales ( Le Washington Post ). C’ est une maladie bien française de toujours s’ extasier de ce qui se passe chez les autres sans voir les trésors qui regorgent chez nous. Humilité catholique !
Mais pourquoi en France , le pays des Lumières ne pourrait être à la hauteur d’un civisme scandinave ? Le problème du monde consiste exactement à l’absence de transparence en politique , la corruption n’est pas qu’au Liban mais omniprésente dans la sphère politique comme en économie qui pollue profondément notre société . Ce nouvel article ” Vladimir Poutine : qui sont ses deux filles cachées ?” relève encore la vérité.
Sans évoluer la culturelle , et sans le changement des mentalités , vos brillantes idées seraient inutiles et ignorées par les dirigeants, si ces décisionnaires du monde ne sont pas prêts à s’efforcer à avancer vers ce sens plus moral , plus éthique et spiritualiste !
Info : ” Port du masque à Nancy: un homme condamné à de la prison ferme ( 6 mois ) pour avoir menacé une contrôleuse de tramway”
Mais combien de pilleurs d’Etat ont facilement échappé la taule ? Y aura -t- il une Justice digne de ce nom en France ? Qu’on peut faire sans la volonté de ceux qui sont au pouvoir , mais laisser faire ? !
Croyez-vous, Bertrand, que certains dirigeants sont à même à faire la distinction entre l’Esprit et la Lettre, entre la lumière et la matérialité? Ou alors sont-ils simplement rompus à l’exercice.
Effectivement, il va falloir sortir du doux rêve le plus vite possible pour ne pas sombrer.
NOUVELLE ZELANDE : les patients atteints du covid19 seront enfermés dans des camps surveillés par l’ armée. Le premier ministre néo- zélandais a déclaré que : ” chacune de vos activité serait surveillée dans ces camps et que ceux qui refuseraient d’ être testés seraient obligés d’ y rester plus longtemps “.
” Et je le hais, si tu savais comme je le hais, lui, sa divinité, son humanité, ses Anges, ses Saints, sa mère, sa mère surtout ! c’ est elle qui m’ a vaincu ! veux- tu comprendre combien je souffre et combien je hais ! et bien ! je suis capable d’ amour et de bonheur. Moi Lucifer, je suis devenu Satan, celui qui est toujours contraire. En ce moment j’ ai toute la terre dans ma pensée, tous les peuples, tous les gouvernements, toutes les lois. Et bien ! je tiens les cordes de tout le mal qui se prépare “.
Merci Raymond ,
Grace à vous j’ai pu découvrir ” Le décline du courage ” de Alexandre Soljenitsyne . Il est un vrai héro avec sa lucidité vis-à-vis du communisme et capitalisme dont la doctrine se base sur la même : matérialisme. Nos dirigeants ( hélas la plupart parmi eux ) du monde et comme des élites , se trouvent dans ce même cercle vicieux . Leur apparence puissante et supérieure ne dissimule en effet que la vulgarité et la lâcheté. Combien de ceux qui font la politique par la conviction ou sont motivés par la grandeur spirituelle pour l’intérêt général ? Ce fou Kim Jong-un et ce cruel Poutine ( la liste est trop longue pour mentionner les tous ) assassinent leur peuple et leurs opposants , mais le monde politique est obligé de caresser leur poil en leur traitant comme les rois !
La réalité comique et tragique me fait parfois songer : Sauver la divinité de l’Homme ne sera pas la mission de hommes politiques ou celle de l’église ou une religion quelconque sur terre , mais il n’y a que des Aliens venant ailleurs. Cela semble la seul issue salutaire du monde !
Votre érudition vous honore, cher Bertrand. On voit donc bien que la profondeur de son allocution prononcée en 1978, à Harvard, n’a pas vieilli.
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire?iddictionnaire=1680
A l’Auteur. Non le capialisme n’est pas obscène. Il est simplement complexe comme le monde devient de plus en plus complexe surtout avec la montée des nouveaux pôles économiques.
Vous avez raison de dire que “La rupture de ce pacte par ceux-là mêmes qui en profitaient le plus fait que la masse des citoyens ne vivra plus jamais une vie décente car le peu de croissance qui reste à leur jeter en pâture sera naturellement accompagnée d’inégalités aberrantes ponctuées de chocs réguliers d’instabilité financière.”
Cela est vrai. Mais le processus en cours relève d’une rupture de la marche de l’histoire, et ce depuis les crises de 2007 et 2008. L’Occident est en train de relever les défis, certes c’est un trop tard mais il reste et surtout doit rester combatif sinon…
Quant aux “progressions boursières indécentes”, non, elles ne sont ni ne sont indécentes. Malgré la pandémie, et les millions d’emplois perdus, on parle de 16 millions aux Etats-Unis, ces hausses boursières restent un rempart pour signifier que la machine économique occidentale fonctionne toujours.
Rappelez-vous la crise boursière de 1929, les titres à Wall Street ont été portés aux nues, puis la crise a éclaté avec des millions de porteurs qui ont perdu leur argent. Gabraight a compté environ 11 000 banques américaines qui ont fait faillite.
Aujourd’hui, la situation est différente, les progressions boursières en Occident sont voulues par les Banquiers centraux. Ils masquent certes la dépression mais les Bourses sont le seul moyen pour continuer à montrer que les économies occidentales se portent bien.
Si les Bourses occidentales ne sont pas mises à profit, que resterait-il rien. Et l’Occident qui tombe dans la dépression risque d’être surpassé, ou mis à l’écart par les nouveaux pôles économiques émergents. Par conséquent, il doit rester le chef d’orchestre de l’économie mondiale avec du bluff mais le bluff fonctionne puisqu’il maintient à flot les économies européennes, américaines, bref occidentales.
Quant au 1% des nantis, ils sont en Occident, ils sont en Russie, en Chine et ailleurs. La Chine pourtant communiste détient aujourd’hui le plus grand nombre de milliardaires dans le monde, elle a dépassé les
Etat-Unis. Voyez les données Forbes.
Quant au New Deal de Roosvelt, il est dépassé aujourd’hui. A l’époque, il n’y avait que l’Occident régnant en maître. Les régimes politiques adverses étaient faibles. En revanche, quand vous dîtes “ce même Franklin Delano Roosevelt qui mettait en 1938 en garde car, disait-il, « l’Histoire prouve que les dictatures ne prospèrent jamais sur des gouvernements qui réussissent ». À bon entendeur !” C’est entièrement vrai, mais en attendant leurs gouvernements réussissent.
Et cela explique la riposte des “Des progressions boursières indécentes”, elles sont nécessaires. Et je pense qu’elles sont maîtrisées. Voyez la hausse et les baisses des cours selon la guerre économique en cours aujourd’hui dans le temps.
Une guerre qui a commencé en 2008 parce que cette crise financière a eu quelque chose de mémorable, elle a réveillé cette fois-ci et pour de bon les Etats-Unis, l’Europe, le Japon et leurs alliés en Asie.
Voilà l’auteur, le problème aujourd’hui est mondial. Et il est complexe. On peut même dire que la pandémie Covid-19 a prêté main forte à l’Occident. C’est paradoxal, mais c’est ainsi.
Si le capitalisme n’est pas obscène , et alors l’inégalité , son degrés n’ atteint -il pas aujourd’hui à l’absurdité ?
Le miracle économique chinois n’a pas de mystère, les ouvriers et des salariés de base n’ont pris que des miettes. Sous son incrustation de communisme , la Chine a créé autant de richesse en compilant exactement le système américain , mais pire. Récemment le première Ministres chinois alarme que plus de 600 millions de Chinois dont le revenu n’est que 1000 Yuans ( moins de deux cents dollars ) et les milliardaires a croît leur gain à travers les bourses sans cesse , malgré l’impact de la pandémie . Et autant plus que beaucoup de ceux ont réalisé leur IPO, avaient appuyé par un bilan complètement truqué !
Ce monde capitaliste idolâtre tellement l’argent – la réussite financière et le consumérisme comme le seul bonheur d’existence , ainsi n’importes quels moyens à utiliser, même les plus cyclistes , il faut tout faire pour l’achever. Si Karl Marx estime que la religion est un opium, et sous le capitalisme, le maximum profit – posséder toujours plus et jamais assez – est devenu une nouvelle religion !
Cela représente une pathologie de notre poque ou un progrès de notre humanité ? !
Bertrand, vous devez comprendre que le monde a changé aujourd’hui. On n’est plus dans les économie des années 1970, 1980, 1990.
Depuis la crise de 2008, le monde s’est scindé en trois pôles. Deux pôles menants et antagonistes et sont les tenants de l’ordre économique et politique mondial. Ce sont l’Occident, leurs alliés dans les autres continents et la Chine pratiquement seule avec son soldat aux ordres, la Corée du Nord. Ces deux pôles détiennent le pouvoir financier et monétaire à l’échelle mondiale.
Si l’Occident s’est affaibli sur le plan économique au profit de la Chine, Il reste néanmoins le premier émetteur des monnaies internationales. La Chine est au 3ème rang après la zone euro.
Le problème est que la Chine, aujourd’hui, ne cache plus ses ambitions. Elle veut devenir la 1ère puissance économique mondiale, devant les Etats-Unis. Et si elle le devient à l’horizon 2030-2040, forcément le renminbi chinois supplantera inévitablement le dollar.
Dès lors, le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen deviendront des monnaies “vassales” au renminbi. Pourquoi ? L’Occident, par le seul pouvoir monétaire occidental, sera incapable de renverser l’évolution qui sera toujours profitable à la Chine. Et donc en supplantant partout ou en laissant dans le commerce mondial une place faible à l’Occident, celui-ci ne pourra que progressivement s’effacer face à la Chine. Non pas qu’il ne le veut pas, l’Occident ne le peut pas.
Et même la relocalisation des industries délocalisées en Chine tant prêchée aujourd’hui ne pourra pas fonctionner puisque le pib par habitant est toujours très élevé en Occident qu’en Chine.
Depuis la crise financière de 2008, l’Occident a affûté ses armes et préparé la riposte. La stratégie de riposte est simple. Il s’agit de bloquer ou à défaut de retarder à tout prix l’ascension de la Chine vers le rang de 1ère puissance économique mondiale. Comment ? Agir sur la demande mondiale, affaiblir la demande mondiale.
Si la demande mondiale s’affaiblit fortement, le taux de croissance de la Chine s’affaiblit forcément. Précisément l’Occident en tant qu’émetteur de monnaies internationales a ce pouvoir, du moins encore aujourd’hui.
Les plans successifs de sauvetage et de relance en Occident depuis 2008 ont fait leurs effets, l’économie occidentale s’est reprise mais reste toujours non compétitive, ce qui est un handicap. Puisque l’immobilier s’est terminé par un désastre, et son commerce extérieur qui fonctionne certes mais n’est pas performant, il reste à le masquer par la montée des valeurs boursières. Et peu importe qu’il soit “obscène”, il est stratégique puisqu’il permet à une moitié des Américains et une part importante des Européens qui détiennent des actions de “consommer”, et donc d’influer positivement la croissance économique occidentale.
Jusqu’au 1er semestre de l’année 2014, la situation a bien évolué, et malgré la crise des dettes souveraines en Europe, en 2011. A partir du 2ème semestre 2014, entre la 2ème phase de la stratégie américaine, européenne et japonaise. Mettre fin aux quantitative easing qui ne sont en fait que des programmes d’achats de dettes souveraines émises par l’Occident et achetés par la Chine, les pays émergents et exportateurs de pétrole. La Fed américaine a lancé, entre 2008 et 2014, trois programmes (QE1, QE2, QE3 et une opération twist neutre).
Ces QE sont en fait des programmes d’achats de “passifs” que les banques occidentales SVT agrées par les Trésors occidentaux pour commercialiser les bons de Trésor. Et en 2014, le robinet monétaire occidental a été fermé pour les pays du reste du monde dans le but de freiner la demande mondiale.
C’est ainsi que les pays du reste du monde, avec la chute drastique du prix de pétrole et des matières premières qui y sont assujettis, les excédents se transforment en déficits commerciaux. Les pays du reste du monde se trouvent alors obligés de se présenter aux banques occidentales pour se faire rembourser leurs bons de Trésor. Et année après année, leurs réserves de change s’amenuisent.
Une petite précision néanmoins lorsque la Fed américaine, la BCE, la BoE et la BoJ achètent des passifs de dettes souveraines à leurs banques qu’elle ont vendues aux pays étrangers, les fonds en monnaie centrale qu’elles touchent sont bloqués dans leurs comptes auprès de leurs Banques centrales. Donc les QE exceptés les titres titrisés des créances hypothécaires (toxiques) sont neutres plus que déflationnistes puisqu’ils servent à désendetter l’Occident mais aussi à fermer le robinet monétaire pour le reste du monde.
Et c’est ce qu’elle a fait la BCE dans ses QE, à partir de 2015 jusqu’à 2018-2019.
Toute cette stratégie occidentale laisse penser que ça fonctionne puisque fermant le robinet extérieur mais l’ouvrant à l’intérieur, permettant aux Trésors occidentaux de continuer d’émettre des titres souverains et donc les Banques centrales continuant à acheter pour permettre de couvrir les dépenses publiques, même si leurs bilans ne cessent de gonfler. Les pays du reste du monde n’ayant plus d’excédents pour les placer en Occident.
Tout cela est bien beau, pour l’Occident. Mais il a de graves conséquences sur l’économie mondiale.
Comment ? Tout d’abord une véritable guerre économique qui était silencieuse au départ devient bruyante. A voir la guerre économique États-Unis-Chine depuis 2019. Et l’Europe est de la partie, le Japon aussi, tous sont concernés par ces enjeux qui risquent de changer l’ordre mondial.
Le problème est qu’en juillet 2019, la crise a commencé à monter au point que la Fed a baissé précipitamment son taux d’intérêt directeur non pas sur fond de reproche de Trump de 2,5% à 2,25%. En mars 2020, il est à 0,25%.
Comme les développements sont longs, résumons.
La déflation et l’étouffement d’au moins 4 milliards d’êtres humains ne peut qu’avoir des incidences graves à la fois pour la Chine et l’Occident. Et sûrement plus grave pour l’Occident. Pourquoi ?
Étouffer la demande mondiale a un impact sur le commerce mondial, la consommation mondiale. L’Occidet se trouve pénalisé sur le plan de l’emploi, son commerce extérieur se contracte. Le reste du monde qui a des difficultés financières et surtout qui n’est pas compétitifs va voir ses exportations de matières premières et de pétrole se réduire intensément. Des continents entiers vont réduire la voilure de leurs économies, restreindre leurs importations, et s’ouvrir à l’endettement. Deux grands créanciers l’Occident et Chine vont prendre en tenaille plus de la moitié de l’humanité. La pauvreté, la misère et l’endettement.
Le monde revient à l’époque des années 1980 et en plus grave. La Chine qui était pauvre et s’est convertie au socialisme de marché n’existe plus. C’est devenu un Occident bis communiste. Sa route de la soie ne peut marcher si elle ne profite qu’à une partie et l’autre l’obligée de la 1ère.
Ce qui explique les mouvements politiques et sociaux. La paupérisation de la planète. Et vient le démiurge qui bouleverse tout par le Covid-19.
Tout est remis en cause. Occident-Chine se retrouvent obligés de lancer des programmes d’aides aux chômeurs qui se comptent en dizaines de millions. Les Etats-Unis plus de 20 millions. La Chine peut-être en centaines de millions. Ces millions de chômeurs américains, chinois, européens payés moins du SMIG, tout juste pour vivre.
Les chômeurs des pays du reste du monde, par centaines de millions, qui n’ont pas des assurances de couvertures sociales, sont livrées à la débrouille.
Le monde humain s’est levé à une nouvelle ère. C’est à cette situation que l’humanité est arrivée.
Bref, l’auteur a esquissé ce qui se passe aujourd’hui dans le monde. Que ceux qui ont une autre vision dans ce site donne leur point de vue. Cela ne fera qu’enrichir le débat. Sinon, qu’il réfléchisse au moins à ce qui va passer demain pour l’humanité entière.
Nous sommes tous concernés. Qu’arrivera-t-il ?