
Peut-on encore être fier d’être Européen ?
La blogosphère et la presse spécialisée ont unanimement applaudi la baisse de 0.25 de base de son taux d’intérêt directeur par la Banque centrale européenne le 7 novembre dernier. En outre, de Paul Krugman à Martin Feldstein, en passant par l’éminent Scott Sumner, les économistes les plus chevronnés et de toutes tendances confondues se sont accordés à reconnaître là un pas important entrepris par la BCE, en direction d’une politique expansionniste susceptible de ressusciter l’activité économique moribonde du continent. Selon eux, cette réduction devrait se transmettre sur l’ensemble des taux d’intérêt à court terme du marché monétaire et se répercuter en conséquence pour encourager l’investissement et la consommation à un moment où le continent menace de subir une contraction de sa croissance. L’euphorie de la presse et des économistes est certes compréhensible dans le cadre d’une réaction « à chaud » face à une baisse surprise de ses taux d’intérêt émanant de la banque centrale la plus orthodoxe et la plus traditionnaliste qui soit ! Pour autant, les effets réels de cette décision de la part de la BCE s’avèrent, en finalité, quantité négligeable et ne résistent pas à une analyse factuelle.