Retraites : la douche froide à venir
Le cafouillage du Gouvernement Espagnol semble à son paroxysme, ses ministres se contredisant les uns les autres en sapant le peu de crédibilité dont bénéficie encore leur pays! C’est ainsi que le Président du Conseil Zapatero s’engage à allonger l’âge de la retraite afin de résorber le déficit budgétaire de son pays (de 11.4%) avant de déclarer qu’une telle mesure ne sera finalement pas nécessaire … pour promettre un gel des salaires des fonctionnaires jugé peu opportun par son propre Ministre de l’Economie Salgado qui tente fort maladroitement de rassurer les marchés en prétextant que, l’Espagne étant “un pays sérieux”, ses déficits seront réduits à 3% de son P.I.B. à l’horizon 2013.
Pourtant, les prévisions budgétaires Espagnoles calculées selon des perspectives de croissance on ne peut plus fantaisistes couplées à une attitude passive d’un Gouvernement qui, débordé de tous côtés par ses déficits massifs, ne cherche qu’à gagner du temps présagent du pire. La pitoyable situation Espagnole provoquera-t-elle une prise de conscience salutaire de certains autres pays Européens dont l’assise et la solvabilité financières sont aujourd’hui menacées? De fait, l’Espagne, la Grande Bretagne et la France sont trois nations Européennes particulièrement vulnérables du fait de finances publiques dont la gestion catastrophique aboutira prochainement à leur faire perdre la prestigieuse notation AAA!
Ayant mis en place une dynamique de l’endettement à échelle industrielle afin de remédier à la crise financière, ces pays en sont réduits aujourd’hui à manipuler une machine infernale constituée de déficits gigantesques. En réalité, la crise financière intervient au moment le moins opportun pour la majorité des nations Européennes qui sont confrontées à une inéluctable – et douloureuse – réforme de leurs retraites. L’acuité de leurs déficits générés par un endettement sur le court terme censé remédier à la stagnation économique imposée par la crise financière est naturellement exacerbée par l’impact à long terme sur leurs finances publiques de leur population vieillissante.
La crise financière ayant agi à la manière d’un catalyseur, ces dépenses (souvent dissimulées) relatives aux retraites (dont certains plans très généreux concernent des corporations bien précises) doivent aujourd’hui être remises en question afin d’éviter la catastrophe budgétaire et fiscale dans certains pays – et non les moindres – de l’Union. La crise financière avec son lot d’endettements publics à court terme jalonnés de menaces de faillite souveraine de certains pays n’est ainsi qu’un entremets comparé aux engagements sur le long terme de certains Etats relatifs aux paiement des retraites futures!
En fait, le maintien du statut quo en Grèce par exemple propulserait les dépenses nationales de ce pays en terme de retraites et de santé de 20% du P.I.B. aujourd’hui à 37% en 2060 (source:Commission Européenne). Pire encore car, selon l’Institut Cato à Washington, l’intégration des dépenses liées aux retraites présentes et futures dans le budget grec aurait pour conséquence un endettement national vertigineux de 875% du P.I.B.(comparé à un chiffre officiel de 113% aujourd’hui) !
Les opinions publiques Européennes doivent donc se faire à l’idée qu’une révision drastique des systèmes de retraites est inévitable même si nos dirigeants politiques temporisent tout en minimisant le choc à venir pour des populations déjà sinistrées par une crise qui n’en finit plus.
Chers lecteurs,
Voilà plus de 15 ans que je tiens ce blog avec assiduité et passion. Vous avez apprécié au fil des années mes analyses et mes prises de position souvent avant-gardistes, parfois provocatrices, toujours sincères. Nous formons une communauté qui a souvent eu raison trop tôt, qui peut néanmoins se targuer d'avoir souvent eu raison tout court. Comme vous le savez, ce travail a - et continuera - de rester bénévole, accessible à toutes et à tous. Pour celles et ceux qui souhaiteraient me faire un don, ponctuel ou récurrent, je mets néanmoins à disposition cette plateforme de paiement. J'apprécierais énormément vos contributions pécuniaires et je tiens à remercier d'ores et déjà et de tout cœur toutes celles et tous ceux qui se décideront à franchir le pas de me faire une donation que j'aime à qualifier d'«intellectuelle».
Bien sincèrement,
Michel