Dette souveraine: un retour aux fondamentaux

février 22, 2010 0 Par Michel Santi

L’endettement excessif est à l’évidence une problématique sensible pour les privés, pour les entreprises mais aussi pour les Etats.

Toutefois, la dette souveraine (celle des Etats) ne se transforme en menace pour la stabilité financière d’un pays que dans deux cas de figure: si ces sommes dues le sont dans une devise qui n’est pas celle du pays débiteur ou si le pays endetté n’a pas la chance d’avoir une banque centrale lui permettant le cas échéant de racheter cette dette, de la « monétiser » dans le jargon des financiers et des banquiers centraux.

Dans cette logique et dans cet ordre d’idées, l’endettement massif Américain pose certes problème mais ne peut dégénérer en crise de “dette souveraine” à proprement parler car, dans l’hypothèse la pire o๠les Bons du Trésor US ne trouveraient plus d’acquéreurs, c’est la Trésorerie Américaine (donc le Gouvernement Américain) qui rachèterait la dette publique de son propre pays avec l’autorisation du législateur et à des prix plus intéressants que le marché… L’effet pervers de ce rachat forcé (et bien-sà»r artificiel) se traduit le plus souvent en une recrudescence de pressions inflationnistes bien commodes pour soulager le débiteur d’une partie de ce fardeau.

Pour autant, un pays émergeant ne pourrait se payer ce luxe car, sa dette étant libellée en une monnaie (le plus souvent du dollar) n’étant pas sa monnaie nationale, il devra strictement gagner (ou importer) du dollar en quantités suffisantes pour régler les intérêts de cette dette. Impossible en effet pour un tel pays d’emprunter de sa propre banque centrale (et donc dans sa devise nationale) pour racheter une dette (libellée en une autre monnaie).

La Grèce se retrouve aujourd’hui dans une situation similaire aux Etats-Unis sur endettés mais disposant d’une banque centrale digne de ce nom et bénéficiant d’une force de frappe impressionnante puisqu’elle est dans un ensemble, la zone Euro, comprenant 16 nations. La Grèce n’est cependant pas en mesure de monétiser sa dette nationale car ces 16 nations constituant la zone Euro ont délégué cette faculté (et abandonné leur indépendance financière) à une banque centrale (la BCE) qui se doit de gérer la zone Euro au mieux de l’intérêt collectif et qui, en conséquence, est très attentive dans la conservation de sa crédibilité vis-à -vis des marchés. D’o๠l’exigence de discipline budgétaire et fiscale requise par chacune des nations de la zone Euro…

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