Responsabilité Collective?
Les véhicules d’investissements privilégiés de ces quinze dernières années, à savoir les fonds de pension et autre fonds spéculatifs ( Hedge Funds ) sont en pleine période de tourmente – voire de liquidation – , ayant encaissé des pertes parfois colossales et ce quelque soit leur secteur d’activité ou leur surface financière.
Ces revers de fortune ont été amplifiés par des retraits de leurs investissements émanant d’un grand nombre de souscripteurs, retraits ayant à leur tour provoqué une vague de liquidations d’actifs et de pertes à provisionner contribuant à l’aggravation des pertes de ces fonds…Ces détériorations quasi irrémédiables des performances de l’écrasante majorité des fonds de placement – conjuguées à des scandales de type Madoff ou Stanford – ont d’autant plus terni l’image de ce type de placements que les fonds se sont transformés en fait ces derniers mois en destructeurs de valeurs! Ce phénomène cataclysmique était certes relativement prévisible, notamment après le choc LTCM.
Pour autant, peut-on en conclure que les bonnes performances passées de la majorité de ces fonds étaient bien plus redevables à leur capacité d’attirer toujours plus d’investisseurs et de capitaux que par les bonnes gestion et allocations d’actifs de leurs gérants? Ces bons et réguliers résultats appartenant aujourd’hui à un passé et à une période révolues prouvaient-ils le mérite du gestionnaire ou reflétaient-ils tout simplement un genre de cercle vertueux o๠les capitaux frais amélioraient les valorisations de ces fonds qui plaçaient ainsi leurs nouveaux avoirs sur des instruments financiers dont l’appréciation subséquente entraà®nait une fièvre d’optimisme et de spéculation parmi des investisseurs souscrivant alors à nouveau des parts de ces fonds de placement…?
En poussant plus loin cette hypothèse, les pertes catastrophiques de ces fonds ces mois derniers seraient-elles provoquées par le mouvement inverse, c’est-à -dire en une panique de ces investisseurs conduisant à des liquidations d’actifs dans un cercle devenu dès lors vicieux? Leurs succès, leur prestige et leurs bénéfices passés, ces fonds les devaient-ils à l’intelligence de leurs managers respectifs ou à des investisseurs fiévreux qui, dans un instinct “Panurgique”, entretenaient cette bulle par leurs apports continus en capitaux? Autrement dit, les fonds de placement sont-ils vraiment des créateurs de richesses ou ne sont-ils que maà®tres en illusionnisme? Cette régularité de leurs résultats au-dessus de la moyenne, leur fameuse décorrélation des marchés traditionnels étaient-elles condamnées dès lors que les investisseurs cesseraient d’y injecter encore et toujours plus de capitaux?
Dans ces conditions, ne sommes-nous pas tous responsables d’avoir aidé à l’édification des ces pyramides pour avoir attendu – et exigé – des résultats excédant de très loin les performances de nos croissances économiques? Les performances de nos marchés boursiers étant directement corrélées à la santé de nos entreprises qui constituent l’épine dorsale de notre croissance économique, les fonds de placement n’ayant été en définitive qu’un maillon de cette chaà®ne ayant contribué à l’édification de cette bulle spéculative, l’autre maillon étant constitué par l’investisseur lambda toujours en quête de profits…
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Bien sincèrement,
Michel