La prochaine crise

La prochaine crise a déjà commencé : elle touchera l’ensemble des secteurs de l’économie et de la finance car des bulles multiples sont actuellement en cours de formation. Les cours Pétroliers qui, de 145 dollar le baril en 2008 se sont effondrés à 30 pour revenir autour des 80 aujourd’hui, seront peut-être au centre de cette catastrophe annoncée. Bien plus que la déroute de Lehman, c’est des prix pétroliers à 145 dollars le baril qui ont contribué à la déroute de nos économies l’an dernier.

Les prix actuels constituent très clairement une bulle car, la consommation étant à des niveaux proches de ce qu’elle était en 2005, un baril à 80 dollars est manifestement injustifié selon les critères fondamentaux. C’est donc bien la spéculation et l’appât du gain qui sont responsables de cette appréciation du Pétrole et non la lente amélioration de la situation économique globale qui ne justifie en rien ce quasi triplement des cours! En réalité, un baril à 100 dollars dans quelques semaines aurait des effets au moins aussi dévastateurs que des tarifs de 145 dollars en 2008…ou même encore néfastes dans la mesure oà¹, lorsque le Pétrole valait 145 dollars le baril durant l’été 2008, les économies globales bénéficiaient encore d’une certaine croissance alors qu’elles sont aujourd’hui toujours en contraction!

Les chocs sur les déficits commerciaux et sur les pouvoirs d’achat des économies Occidentales et de certains pays comme la Chine ou l’Inde, potentiellement désastreux, seraient une fois de plus causés par une spéculation aveugle et irresponsable dans un cadre général de tolérance internationale émanant d’Etats se complaisant dans des taux zéro qui favorisent l’émergence de ces bulles…Qui n’a pas encore emprunté à 0% en dollars – qui plus est dans un dollar qui va en se dépréciant – pour investir dans des actifs à risques comme les Bourses ou les matières premières?

Les stratégies hyper expansionnistes de nos Banques Centrales ne se transmettent pas en direction de l’investissement structurel ou en faveur de la consommation, il est directement siphonné par la spéculation qui s’apprête à porter le baril du pétrole au-delà des 100 dollars créant ainsi un contexte inflationniste qui forcera à une hausse – au moins défensive – des taux d’intérêts avec pour conséquence directe l’éclatement de ces bulles. Eclatement qui n’est du reste qu’une question de temps: les prix de ces matières premières et des actifs boursiers peuvent poursuivre leur appréciation pendant encore plusieurs mois, leur chute à venir sera d’autant plus vertigineuse qu’ils se seront écartés des fondamentaux…

La prochaine crise, qui a déjà commencé, sera caractérisée par des bulles multiples dans un environnement o๠nos Etats timorés exhortent encore et toujours à l’auto régulation … autrement dit à pas de régulation du tout!