La toute puissance US
En conservant ses taux d’intérêts très bas et ce probablement jusque vers le second semestre de l’année 2010, la Réserve Fédérale US rend la tâche extrêmement difficile aux autres Banques Centrales à travers le monde qui souhaitent resserrer à un moment ou à un autre leur propre politique monétaire. Les monnaies de ces pays ayant haussé leur taux seraient forcément propulsées vis-à -vis du billet vert, faisant ainsi perdre à leurs économies respectives une précieuse compétitivité par rapport aux Etats-Unis.
En réalité, et une fois de plus, les Banques Centrales et les nations sont en quelque sorte à la botte des USA, souffrant d’ores et déjà d’une compétitivité déclinante du fait de la dépréciation progressive – et jusque là maà®trisée – du dollar et incapables de répondre à une conjoncture intérieure nécessitant parfois une politique monétaire plus restrictive de peur d’un décrochage supplémentaire de leur commerce extérieur…
La Banque d’Australie a certes remonté d’un quart de point ses taux en ce début de mois d’Octobre mais, prête à en payer le prix, elle a dévoilé à travers ses minutes ses motivations plus liées à une économie robuste qu’à une préoccupation relative aux taux de change. De toutes les Banques Centrales majeures, c’est à l’évidence la BCE qui sera confrontée à un sérieux dilemme : Toute velléité de remonter ses propres taux sera acclamée par un marché des Changes qui propulsera l’Euro vers de nouveaux sommets tandis qu’un statut quo de ses taux en période de reprise encouragerait des pressions inflationnistes!
C’est donc toujours et plus que jamais la Réserve Fédérale Américaine qui donne le tempo de la politique monétaire mondiale : Ses préoccupations sont certes domestiques mais impossible – même et surtout à des pays majeurs comme l’Europe ou l’Angleterre – de l’ignorer!