Le Pakistan vu autrement
Le Pakistan ne sait plus vers qui se tourner dans la conjoncture mondiale de crise du crédit doublée de chaos politique national. Ce n’est certes pas la première fois que ce pays se retrouve acculé à cette extrémité mais la menace et la pression des Djihadistes – qui s’engouffrent dans cette brèche de crise économique et financière – se font de plus en plus intenses et c’est afin de lui éviter la faillite pure et simple que la Banque Mondiale prévoit de secourir le pays avec 1.4 milliards de dollars.
Effectivement, le Pakistan traverse une sorte de crise économique – ou de mauvaise gouvernance – chronique l’ayant conduit déjà en 1971 à faire appel à l’assistance financière internationale, puis une seconde fois en 1974 dans le cadre du choc pétrolier. Par la suite, le pays a dà» faire appel au F.M.I. en 1999 sous la menace d’une faillite imminente et de réserves monétaires asséchées du fait des sanctions internationales en réponse à ses essais nucléaires conduits en 1998…
Le Pakistan, qui est un pays dont la survie ne dépend pratiquement que de capitaux étrangers, est endetté à hauteur de 57% de son P.I.B. et entretient un déficit budgétaire de l’ordre de 7.5% de ce P.I.B. L’économie du pays est tournée à 53% vers les services, à 26% vers l’industrie et à 21% vers l’agriculture mais les branches industrielles et agricoles ont été sévèrement affectées ces derniers mois par les pénuries d’approvisionnement ainsi que par les inondations fréquentes. Les réserves monétaires, qui s’élèvent à 8.3 milliards de dollars, suffisent à peine à régler les importations du pays pendant deux mois et le balance commerciale accuse un déficit de 9.4% du P.I.B.
Plus grave encore : les factures des importations énergétiques et des importations alimentaires ont respectivement flambé de 56% et de 46% en 2008 pendant que l’influx net de capitaux étrangers en direction du Pakistan déclinait de 22% pour se stabiliser à 8.3 milliards de dollars…
C’est très simple : le gouvernement Pakistanais a immédiatement besoin de 3 milliards de dollars indispensables pour honorer ses divers engagements et dettes si la faillite veut lui être épargnée. Faute de quoi la guerre civile totale embrasera le pays et verra du coup la mainmise sur l’ensemble du pays des Djihadistes qui se tiennent aux aguets des deux côtés de la frontière Pakistano-Afghane!
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Michel