American Dream ?

Depuis 1965, les salaires américains n’ont pour solde pas progressé, en données corrigées de l’inflation.
En moyenne et en près de 60 ans, ils n’ont fait qu’osciller autour de la barre 0%, voire -2%.
Le mythe du rêve américain en prend un coup.
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Mes prises de position macro économiques furent autrefois qualifiées d’hétérodoxes. Elles sont aujourd’hui communément admises et reconnues. Quoiqu’il en soit, elles ont toujours été sincères.
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Les auteurs d’une étude*, Isabel Cairó et Jae Sim, ont observé que “durant les 40 dernières années l’économie américaine a été caractérisée par une réduction importante de la part des salaires dans le revenu national, suite à l’augmentation du pouvoir des entreprises aussi bien sur le marché du travail que sur celui des produits. En effet, le chômage involontaire a exercé une pression à la baisse sur les salaires d’une grande partie de la classe moyenne et de la classe inférieure, contribuant à augmenter la part des profits au détriment de la capacité d’achat des consommateurs états-uniens – qui ont pu garder leur niveau de vie seulement grâce aux crédits que les intermédiaires financiers leur ont octroyés au-delà de toute limite raisonnable. Comme le font remarquer ces deux économistes au sein de la Fed, les crédits à la consommation et ceux pour l’achat d’actifs immobiliers ont augmenté l’instabilité et la fragilité financière de l’économie américaine (…)
https://easyvest.file.force.com/servlet/servlet.ImageServer?id=0153X000006rYHWQA2&oid=00D20000000CpHn
“(…) Les auteurs de cette étude font aussi remarquer que l’augmentation de la part des profits dans le revenu national n’a pas amené les entreprises américaines à investir davantage de manière productive – au vu de la demande insuffisante sur le marché des produits, suite à la diminution de la capacité d’achat des consommateurs américains – mais a contribué à enfler les prix des actifs financiers, notamment sur les marchés boursiers, où les entreprises cherchent à gagner des rendements financiers qui puissent (au moins en partie) compenser leur manque à gagner sur le marché des biens et des services.
https://i0.wp.com/michelsanti.fr/wp-content/uploads/2018/10/%C3%A9cart-productivit%C3%A9-salaires.png?resize=538%2C305&ssl=1
Pour réduire la fragilité financière de l’économie américaine engendrée par le néo-libéralisme, Cairó et Sim proposent que l’État prélève un impôt sur les dividendes dont le barème doit être calibré afin d’amener les propriétaires du capital financier à réduire leur envie d’enfler des bulles du crédit car, lorsque celles-ci éclatent, elles affectent négativement la classe moyenne et, de là, l’ensemble de l’économie. Même si les résultats et les conclusions de l’étude de Cairó et Sim ne font que valider la pensée hétérodoxe exprimée par les économistes qui s’inspirent de l’œuvre de J.M. Keynes, ce qui est surprenant est le fait qu’une institution sacrée de la pensée dominante telle que la Fed ait acceptée de publier une telle étude – qui, de manière générale, est ignorée dans le domaine des “sciences économiques”.
Nul besoin de préciser à nouveau qu’au-delà des autorités de surveillance des marchés financiers dont les yeux étaient aussi fermés par la croyance aveugle dans l’autorégulation des marchés, que les banques centrales ont contribué à faire enfler des bulles du crédit au niveau global (accroissement de la masse monétaire) prétendant que la politique monétaire ne doit pas avoir l’objectif d’assurer la stabilité financière (en plus de l’objectif d’assurer la stabilité des prix à la consommation). Durant toutes ces années, les banques centrales (notamment et précisément la FED qui mène le bal de la monnaie de réserve mondiale) ont péjoré la situation qui ont eu pour effet principal (voire unique) l’augmentation de la richesse financière au sommet de la pyramide sociale. La presque totalité de la “liquidité” que les autorités monétaires ont émise dans le système bancaire a en effet ruisselé sur les marchés financiers”. Et si l’on peut aisément dénoncer l’Empire du Milieu et ses nombreux problèmes structurels, ainsi que son modèle de Capitalisme d’État, mais face au “Crony Capitalism” (puis au schéma de Ponzi US) qui gangrène nos sociétés occidentales, nous devrions rester plus humble vis-à-vis de cette autre puissance économique et financière.
* Market Power, Inequality, and Financial Instability – Isabel Cair´o and Jae Sim
2020-057. Finance and Economics Discussion Series – Divisions of Research & Statistics and Monetary Affairs Federal Reserve Board, Washington, D.C.
Raymond bonjour,
Avez-vous des nouvelles de Michel santi à ce jour ? J’ai un mauvais pressentiment et je ne sais où m’adresser. Je doute même que vous receviez ce message
D’avance merci.
Bonjour Chantal, je suis toujours là.