
Etats-Unis
La croissance des Etats-Unis sous ses différents Présidents
Le % de responsables Républicains américains qui estiment que leur pays donne trop à l’Ukraine est en augmentation constante
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Bien sincèrement,
Michel
Bonsoir Michel,
Doit-on comprendre que Bill Clinton (démocrate) fut un référentiel en matière de croissance US?
Mais à quel prix, alors que le 23 octobre 1999, un texte de compromis entre le Congrès et l’Exécutif est accepté et Bill Clinton déclara que “lorsque cet accord potentiellement historique sera finalisé, il permettra de renforcer l’économie et aidera les consommateurs, les communautés et les entreprises aux quatre coins des États-Unis”.
Lawrence Summers, alors secrétaire au Trésor, se félicitera de ce dénouement et renchérira qu””en cette fin de xxe siècle, nous allons enfin pouvoir remplacer une série de restrictions archaïques par un socle législatif sur lequel reposera le système financier du xxie siècle”. Certes, un compromis sera trouvé entre le Congrès (principalement républicain) et la Maison Blanche (démocrate) mais il fut clairement en faveur des positions républicaines. Clinton n’ayant fait usage de son droit de veto!
Le compromis ne fut autre que l’abrogation du “Banking Act de 1933” (Glass-Steagall Act) le 12 novembre 1999 par le Financial Services Modernization Act, dit “Gramm-Leach-Bliley Act”. Un blanc-seing offert à la financiarisation débridée de nos économies “modernes”.
On se souviendra, dès janvier 2000, que la stratégie américaine reposera essentiellement sur la réaffirmation du commerce international libre et régulé comme principal instrument de l’amélioration des conditions de vie sur l’ensemble de la planète. Cela passa inévitablement par le renforcement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et par l’intégration de l’ensemble des pays à ce processus, en particulier la Chine, dont les Etats-Unis soutiendront vigoureusement la candidature à l’OMC. “Ceux qui veulent repousser les forces de la globalisation parce qu’ils craignent ses conséquences disruptives ont complètement tort”, insistera Bill Clinton, avant de pondérer: “Ceux qui croient que la globalisation ne concerne que l’économie de marché se trompent eux aussi” (quid). Le secrétaire au Trésor Larry Summers précisera les principes de la stratégie américaine: l’ère du “mercantilisme réciproque”, où les exportations étaient la mesure du succès, est révolue. Les leçons de Seattle, en théorie, devaient amener la communauté internationale à porter son effort sur les importations, et sur “un cadre légal de responsabilité mutuelle et de sécurité sociale”. Ben voyons! Ces règles, au contraire de brider les marchés, assureraient une stabilité, tant dans le commerce que dans les flux de capitaux, essentielle à leur réussite. Les errements, on les connaît bien à présent, en 2023! Les Etats-Unis voulaient donc un flux de capitaux privés libéralisé, mais dans le cadre d’une nouvelle architecture financière internationale basée sur “davantage de transparence à tous les niveaux”. Dès lors, les banques américaines se sont mises à prêter sans limitation, stimulées par la spéculation immobilière, les profits engendrés par les primes de risques.