Abyssal

La dette publique US est de 35.3 trillions de dollars, soit 35 300 000 000 000.
Si les taux d’intérêt revenaient à 0, en la remboursant au rythme d’un million/heure, cette dette serait remboursée en 6’047, soit dans 4’023 ans.
Les ordres de grandeur sont vertigineux : on parle aujourd’hui en trillions, quand c’est à peine des milliards qui étaient évoqués à l’époque de la Grande Dépression.
L’économie américaine dépend désormais entièrement des investissements et de l’épargne étrangers.
Chers lecteurs,
Ce blog est le vôtre : je le tiens assidument avec régularité et passion. Des milliers d’articles et d’analyses sont à votre disposition, dont les premiers remontent à 1993 !
Mes prises de position macro économiques furent autrefois qualifiées d’hétérodoxes. Elles sont aujourd’hui communément admises et reconnues. Quoiqu’il en soit, elles ont toujours été sincères.
Comme vous l’imaginez, vous qui découvrez ce site ou vous qui me lisez depuis des années, l’énergie déployée et le temps consacré à mes recherches sont substantiels. Ce travail continuera à rester bénévole, accessible à toutes et à tous.
Je mets à votre disposition cette plateforme de paiement, et vous encourage à me soutenir par des dons, ponctuels ou récurrents.
Que celles et ceux qui jugent bon de soutenir ma démarche en soient chaleureusement remerciés.
Ci-dessus, votre site m’a proposé la lecture de votre article de 2015 “A l’aube d’un cataclysme monétaire et financier” qui annonçait déjà le scénario prévisible, une sorte de pitch de la grande aventure économique que nous vivons.
Personne n’ignore cette situation, l’orchestre du Titanic continuait à jouer pendant le naufrage, est-ce un travers humain ?
Qui peut, dès aujourd’hui, s’assurer d’une sortie de ce système sans dégâts ? L’Irak a essayé, la Lybie aussi.
Il était intéressant d’écouter ce matin un magazine économique dans lequel le journaliste expliquait la difficulté rencontrée par l’Arabie Saoudite de faire monter le prix du baril. La différence, de nos jours, celon ce journaliste, c’est que l’économie est plus diffuse, moins concentrée sur quelques marchés, ce qui a pour conséquence que les différentes places, Usa, Europe, Asie, Amérique du Sud, évoluent différemment et donc se compensent.
Le jeu de la chaise musicale nécessite rapidité, ceux qui sortiront les premiers du marché économique mondial sauveront les meubles.
“L’économie américaine dépend désormais entièrement des investissements et de l’épargne étrangers”. Après avoir soufflé le chaud et le froid, heureux que tu le reconnaisses clairement, cher Michel.
https://www.justfacts.com/images/nationaldebt/publicly_held_1940-2080-full.png
Ceci dit, nous, les Occidentaux, sommes tous responsables du “laisser-faire” d’un fiasco trouvant ses origines aux États-Unis – post 1971 avec la fin des Accords de Bretton Woods – puis en ayant concédé aveuglément le pouvoir hégémonique au dogmatisme – dans la conception d’un nouvel ordre monétaire international par exemple – à une jeune nation belligérante (déjà forgée au prix du sang et des larmes) qui ne comptait dès lors sous Richard Nixon que 200 ans d’histoire et un endettement fédéral de 370 milliards de dollars, soit 25% du PIB de l’époque…
https://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Le_Grand_mythe-9791020924643-1-1-0-1.html
Toutefois, ce qui allait devenir le plus grand hold-up de tous les temps, renforcé ensuite avec la libéralisation des taux d’intérêt et le Consensus de Washington, à l’aube du marché commun, en 1966, Charles de Gaulle avait déjà vu juste lorsqu’il fera rapatrier l’or français conservé à Fort Knox, dans le Kentucky. Autant dire tout de suite que l’économiste américano-belge, Robert Triffin, ne s’était lui non plus trompé, lorsqu’il porta un regard critique et avisé à l’égard d’un système monétaire en devenir dans son ouvrage “Gold and the Dollar Crisis. The Future of Convertibility” (1960). Selon les critères clairvoyants de Robert Triffin: “une monnaie nationale ne peut servir durablement de monnaie internationale, à moins d’accepter un système monétaire et financier instable et inefficient” (voir mes posts)…
https://michelsanti.fr/venezuela/venezuela-une-contextualisation
Désormais, nos politiciens et autres technocrates européens (mais pas que, loin s’en faut) devraient se résoudre une bonne fois pour toute – à moins de vouloir demeurer ad vitam æternam sous le diktat américain – à réformer structurellement le régime monétaire international. Au lieu d’utiliser une monnaie nationale fiable et forte (comme le dollar américain, l’euro ou le franc suisse), les nations devraient logiquement payer toutes leurs importations dans une monnaie véritablement supranationale, indépendamment du statut “fort” ou “faible” de leur propre monnaie. Il ne s’agirait donc pas de remplacer le dollar américain par de la monnaie chinoise ou russe – comme la révolution monétaire/économique actuelle cherche à le postuler au prisme de la “dé-dollarisation” – mais de convenir de l’émission d’une monnaie par une institution monétaire internationale qui pourrait être la Banque des règlements internationaux à Bâle, par exemple. Puis, réformer le système défaillant que représente l’UEM (Union Economique et Monétaire de l’Union européenne).
Oh, mais depuis 1971, que s’est-il donc passé avec la si chère dette américaine depuis l’emprise des monétaristes dans les “sciences économiques” ?
https://i0.wp.com/michelsanti.fr/wp-content/uploads/2020/04/dette-US.jpg?w=600&ssl=1
Oh, mais depuis 1971, que s’est-donc passé sur le front historique de l’inflation depuis 250 ans aux États-Unis (avec dates et événements)?
https://i0.wp.com/michelsanti.fr/wp-content/uploads/2022/02/FLc1qX1XoAM8x8i.png?resize=768%2C538&ssl=1
Ah les dogmes, ils ont la peau dure mais ont aussi fait le job. Lequel ? Ben, John Adams, deuxième président des États-Unis, ne se gargarisait-il pas aux deux préceptes pour asservir une nation, l’un étant le glaive et l’autre la dette.
Si la notion de “Liberté” – synonyme de démocratie et de partenariat économique – s’inscrit au fronton du G7 comme étant en 1975 ce regroupement des plus grandes puissances avancées du monde moderne, détenant les 66% de la richesse nette mondiale, puis 45% en 2019, l’on peut désormais affirmer que le servage des six se pérennise et se résume à la maxime du “un contre tous et tous pour un”. C’est-à-dire que l’endettement des six continuera par avoir des effets délétères sur leur économie domestique, tout à l’image de leur déficit budgétaire respectif, tandis que le “cavalier de l’Apocalypse” pourra poursuivre gaiement sa chevauchée fantastique (jusqu’au prochain chaos). Ce n’est pas votre “serviteur invité” qui le prétend (ni le théorise), mais l’un des premiers gérants d’investissements obligataires internationaux…entre ses lignes (PIMCO).
https://www.pimco.com/eu/en/insights/developed-market-public-debt-risks-and-realities
Ah, l’amour pour sa propre servitude (i.e Aldous Huxley – roman distopique : Le Meilleur des mondes) ou l’éducation à l’ignorance de notre monde.
Extrait
[RAYMOND – 27 septembre 2021 à 13 h 03 min – Au 19ème siècle, le philosophe Ralph Waldo Emerson (1803 – 1882) dit une fois quelque chose sur la façon dont “on” les éduque pour les empêcher de nous sauter à la gorge. Si vous ne les éduquez pas, ce qu’on appelle l'”éducation”, ils vont prendre le contrôle – “ils” étant ce que Alexander Hamilton appelait la “grande Bête”, c’est-à-dire le peuple. Car, selon le père fondateur des États-Unis, plus la société devient libre, plus dangereuse devient la “grande Bête” et plus “les élites” doivent faire en sorte de la mettre en cage d’une manière ou d’une autre (…)] CQFD
Par l’endettement, vous maintenez sous le joug du créancier la liberté du débiteur:
– citoyen débiteur d’une banque pour son prêt immobilier
– entreprise débitrice d’une banque pour son prêt d’investissement
– Etat débiteur d’une banque pour son endettement exponentiel
Une histoire de la dette, de son usage, de l’usure, de la monnaie, de la notion d’intérêt, de l’accaparement de la création monétaire par une “Elite” au détriment de la souveraineté étatique des “démocraties”, est en effet nécessaire d’être connue du plus grand nombre.
Mais dès lors que vous vous aventurez dans cette analyse remontant à tout le moins à la création de la Banque d’Angleterre, les étiquettes vous cataloguant pleuvent, annihilant tout effort de réflexion intellectuelle d’autrui dont la personnalité n’existe plus, mais peut-être est-ce là aussi le corollaire de l’endettement massif : un abrutissement des masses ?
Comme vous en êtes des citations des “Pères fondateurs des USA”:
– John ADAMS: « Il y a deux manières de conquérir et d’asservir une nation : l’une par les armes, l’autre par la dette. »
– Thomas JEFFERSON « Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise. »
Ou les victoires temporaires de Mammon…
“Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.” (Matthieu 6:24)
Bonsoir Yves B,
Merci pour la justesse de votre intervention.
Lorsque vous précisez aussi ceci par cette maxime: ” (…) si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquise (…)”
Je vous assure que c’est déjà le cas:
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[Le 14 mars 2014 a marqué un virage en U pour la doctrine monétaire des banques centrales. Ce jour-là, la Banque d’Angleterre a publié son Quarterly Bulletin 2014 Q1, où trois chercheurs dans sa Direction pour l’analyse monétaire dénoncent quelques fausses vérités concernant la création monétaire.
Première fausse vérité: «les dépôts bancaires financent les crédits que les banques octroient à toute sorte d’agents économiques». Cela n’est pas vrai car, en fait, le sens de la causalité va des prêts aux dépôts (et non pas le contraire). Les banques peuvent octroyer des crédits même si elles ne disposent pas de (suffisamment de) fonds prêtables. C’est à cet égard que les banques ont une spécificité qui leur est propre et, dès lors, doivent être régulées davantage et beaucoup mieux que tout autre acteur de l’industrie financière. Création monétaire ex-nihilo.
Seconde fausse vérité: «la banque centrale peut contrôler l’encours de la masse monétaire en agissant sur les réserves bancaires, par le biais du multiplicateur de la monnaie centrale». Cela est faux car, en réalité, l’émission de monnaie centrale (comme pour toute unité de monnaie) à bien regarder ne fait que répondre à la demande de ses utilisateurs. La monnaie ne tombe pas du ciel (ou de l’hélicoptère de Milton Friedman), mais est émise à chaque fois qu’un paiement final doit être assuré afin de régler les comptes entre l’acheteur et le vendeur d’un bien, service, ou actif (réel ou financier) quelconque.
Troisième fausse vérité: «l’assouplissement quantitatif permet de sortir de la crise, amenant les banques à octroyer davantage de crédits pour financer les activités de production et induisant ainsi une augmentation du niveau d’emploi». Cela est erroné car, en fait, le crédit bancaire est tributaire des perspectives des banquiers à l’égard de la profitabilité du projet financé par l’emprunt. D’ailleurs, bien des entreprises ne vont pas s’endetter auprès des banques, si elles ne s’attendent pas de réussir à rembourser le principal et à payer les intérêts par les recettes obtenues avec la vente des biens ou services produits grâce au crédit bancaire.
Il est vrai, par contre, que ces trois fausses vérités (ainsi que beaucoup d’autres axiomes de la pensée dominante, en passe de devenir unique malgré la crise qu’elle a provoquée) ont été dénoncées depuis moultes années par les économistes qui refusent de s’aligner sur les intérêts de la «finance de marché». Les efforts de ces économistes sont relayés à présent par la deuxième plus ancienne banque centrale au monde et il est probable que d’autres autorités monétaires suivent ce virage en U de la doctrine économique. Le cas échéant, la crise financière n’aura pas été complètement inutile pour redresser la société contemporaine]
Dixit dr. S.R – professeur à l’Université de Fribourg – dirige la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire, et Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada.
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Bien à vous
Oui Raymond, nous sommes bien en accord que la prédiction en forme d’avertissement de JEFFERSON est devenue une bien triste réalité (enfin, de mon point de vue, pour d’autres cela n’est pas bien triste).
Il convient à chacun de veiller à sa liberté, d’abord intellectuelle et spirituelle, pour ensuite raisonner sur un plan matériel, soit donc à rebours de la mentalité de notre temps où le matériel prime et où le spirituel est presque devenu un gros mot…malgré quelques millénaires d’Histoire…
C’est, entre autres, un des motifs pour lesquels sur ce blog, j’encourage vivement à ne pas conserver toute son épargne dans le système bancaire et financier (bien que l’appât de l’intérêt soit brandi par certains contradicteurs, mais cela rejoint mon invitation sur la réflexion sur l’usure / le taux d’intérêt), mais à en conserver une partie à la discrétion de chacun en-dehors de ce système, particulièrement sous la forme de métaux précieux physiques (évidemment en-dehors d’une banque!) et d’éléments générateurs de ressources vitales…autres que de l’argent !!! Ne pas omettre également donc sa “force” de travail plutôt que sa “faiblesse” de créancier/rentier.
Complément pour Yves B, en lien avec mon intervention ci-dessus.
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RAYMOND
5 février 2018 à 20 h 17 min
[Une nouvelle version d’un « Chicago Plan » ne devrait pas relever de l’utopie et pour cause ! Comme chacun le sait, les taux de change ont été libéralisés en 1971, opérant une véritable transfiguration du système de taux de change fixe en taux de change flottant et il faudra attendre les années 1980 pour voir s’amorcer le mouvement de libéralisation des taux d’intérêt ; les États passant d’un mode de financement de leurs déficits par la planche à billet (l’émission de monnaie) à un financement sur les marchés financiers (par l’émission d’obligations). Dès lors, le décor est planté, les taux d’intérêt en vigueur pour une économie sont déterminés par l’offre et la demande de titres obligataires. Comme le taux de change correspond au prix d’une devise et le taux d’intérêt est le prix qu’il en coûte pour emprunter, on peut dire que dans ce système (néo) libéralisé, le prix des actifs devient instable et est soumis à la spéculation des marchés financiers. Pour contrecarrer l’aléa des marchés, sans surprises, les institutions financières ont créé des produits financiers novateurs destinés à couvrir le risque lié à la variation de la valeur des actifs, ou encore en transformant des Dettes en (pseudo) Actifs par le truchement de la titrisation.
Peut-on encore ignorer que l’économie de l’offre ne doit sa survie qu’avec l’aide du levier du Crédit ? La politique des réserves factionnaires n’a-t-elle pas joué un formidable effet d’aubaine pour la « Supply-side economics » ? Lorsque les banques commerciales offrent des crédits aux particuliers, aux entreprises et aux multinationnales, la plus grande partie de la ligne de crédit est crée ex-nihilo, et seule une fraction de celle-ci est exigée comme sureté prudentielle (selon les termes des accords de Bâle) placée sous forme d’avoir en « monnaies de banque centrale » sur leur compte ouvert auprès de la Banque Centrale Nationale (BNS). Inutile de préciser que si l’emprunteur est défaillant, c’est bien la banque commerciale, elle- même, qui doit « stériliser » la monnaie qu’elle a créé « ex-nihilo » et cette destruction se fait au détriment de ses fonds propre qui sont, eux, de la monnaie de banque centrale qu’elle ne peut d’aucune maniere créer ex nihilo.
A lire certains articles de la Constitution fédérale helvétique qui a prévalu à la création de la Banque Centrale Nationale (BNS), ne concèdent-t-ils pas – à la Banque Nationale Suisse – le pouvoir régalien de « battre monnaie » en menant une politique monétaire servant l’intérêt général ? S’il est vrai que l’argent fiduciaire est fourni par des institutions privées, les billets par la BNS, les pièces par Swissmint, il importe de savoir que cette monnaie n’est obtenable que par le remboursement d’un montant en monnaie scripturale. Ors, nous devons savoir que la monnaie fiduciaire ne représente que l’argent nécessaire aux petites transactions et qu’elle ne représente qu’une valeur infime de la masse monétaire totale. C’est donc bien les banques privées qui créent et mettent en circulation l’ensemble de la masse monétaire. Avec tous les risques qui y sont assimilés. Ainsi, en s’appropriant le rôle principal de création monétaire, les banques commerciales se sont substituées à l’Etat dans son rôle régalien et sans aucune contrainte de responsabilité sociale. Même pire, en surfant sur la rendance du « Moral Hasard ».
Comprenons bien que lorsqu’un crédit est accordé (c-à-d une promesse de remboursement futur basée sur un rapport de confiance), la banque commerciale augmente simplement son bilan du montant désiré. En d’autres termes, elle crée simplement une quantité d’argent supplémentaire qui n’est somme toute…qu’une écriture comptable : de l’argent scriptural. La banque commerciale enregistre les formalités de crédit (promesse de remboursement du capital) comme un nouvel actif et elle ajoute le montant correspondant sur le compte de sa relation commerciale, donc au passif de la banque commerciale. Et c’est pareil pour tout achat : elle n’a pas besoin d’avoir la somme correspondante avant, elle « crée » cette somme. L’argent créé et mis en circulation dans le système économique par le biais des dépenses de l’emprunteur qui consiste donc essentiellement en une dette. C’est pourquoi les dettes font les dépôts et non l’inverse]
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Merci infiniment pour votre réaction partagée, cher Yves B.
“Il convient à chacun de veiller à sa liberté, d’abord intellectuelle et spirituelle, pour ensuite raisonner sur un plan matériel, soit à rebours de la mentalité de notre temps où le matériel prime et où le spirituel est presque devenu un gros mot…malgré quelques millénaires d’Histoire…”
Certes, mais avec la philosophie, tout devient relatif, comme les notions de Liberté & Démocratie. Instruction & Education ou Argent & Dette.
Avant était le Verbe ? Soit !
https://michelsanti.fr/argent/levangile-selon-saint-argent
Je vous laisserai le soin, si vous le souhaitez, de prendre connaissance de mon post ci-dessous en réponse à l’intervenant Edgell (mars 28, 2019 à 12:34 pm)
https://michelsanti.fr/argent/la-dette-largent-le-peche
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Un déclin du courage ?
Extraits: RAYMOND – 30 avril 2018 à 12 h 56 min –
[“(…) Si toutes les recherches universitaires conduite depuis sa thèse doctorale de 1991 sur les dangers de la relation privilégiée des banques avec les entreprises trouvaient leur aboutissement au cours de ses fonctions d’économiste en chef du FMI, le rapport de Raghuram Rajan ne fut pour autant pris au sérieux en 2005. Pourtant, l’avenir démontrera que Raghuram Rajan fut l’un des rares économistes à évoquer très tôt les risques de l’innovation financière, bien avant la crise qui a dévasté les États-Unis en 2007/2008, puis toute l’économie mondiale. Faut-il s’étonner encore, lorsque Raghuram Rajan, dans son ouvrage « Fault Lines » paru en 2010, au chapitre « Let Therm Eat Credit », présise et développe que les facilités de crédit ont toujours été utilisées – comme une « réponse politique » – par des gouvernements incapables de faire face aux plus profondes inquiétudes de la classe moyenne ? Que l’histoire des inégalités croissantes – de revenus – demeure un phénomène accélérateur des crises selon sa thèse également partagée par Paul Krugman et Robert Reich ? Ou sur la réflexion poursuivie par les deux économistes du FMI, Michael Kumhof et Romain Rancière (2011) qui ont fournit de nouveaux éléments empiriques ? (…)
Enfin et pour terminer, si la devise de Harvard est « VERITAS », comme le précisa Alexandre Soljénitsyne, prix Nobel de littérature (1970) à Harvard le 8 juin 1978, aujourd’hui, même cette part de vérité est pourfendue par les « Cyniques ». Extrait (A.S – 1978) : Quand les Etats occidentaux modernes se sont formés, fut posé comme principe que les gouvernements avaient pour vocation de servir l’homme, et que la vie de l’homme était orientée vers la liberté et la recherche du bonheur (en témoigne la déclaration américaine d’Indépendance). Aujourd’hui, les décennies passées de progrès social et technique ont permis la réalisation de ces aspirations : un Etat assurant le bien-être général (…)”]
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMDictionnaire/1680
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Au plan intellectuel, l’instruction est une richesse, tandis que l’éducation est un asservissement !
Extraits: RAYMOND – 2 novembre 2020 à 12 h 42 min –
[ (…) Le non moins éminent professeur au MIT, Noam Chomsky, internationalement reconnu pour ses travaux, n’a t-il pas mis en lumière les effets négatifs, voire pervers, du modèle autoritaire de l’école qui, en imposant des pratiques éducatives autoritaires, ne privilégient plus la compréhension, le talent et la créatvité ? Penser autrement. Pour illustrer son propos, il cite l’exemple du programme éducatif américain “No child left behind de 2001” (exporté depuis sur le continent européen) qui vise avant tout à enseigner pour réussir un examen. De son point de vue, ce système scolaire qui impose l’ignorance a plutôt tendance à favoriser l’endoctrinement et la formation d’individus qui seront formatés pour être à la solde d’une idéologie de nature “coercitive qui vise à empêcher le peuple d’exercer un contrôle sur le processus décisionnel dans le but de le concentrer entre les mains des aristocrates, ces individus qui méprisent le peuple et cherchent à l’éloigner du pouvoir”. Pour le professeur Chomsky, ces intellectuels formeront à leur tour des individus qui s’attacheront à légitimer et à perpétuer les valeurs d’une société industrielle dominée par le modèle technocratique où le culte des experts occupe une place centrale. Par ailleurs, il dénonce le nouvel esprit du temps, c’est-à-dire le système dominant de nature anti-démocratique promu par les politiques et le patronat qui privilégient la production et l’accumulation de biens ainsi que la formation “d’outils à la solde des employeurs.“ Tout en critiquant ce modèle de société, Chomsky dénonce “la trahison des clercs”, ces universitaires, intellectuels, médias et tous les défenseurs de ce nouvel esprit du temps qui glorifient, propagent et légitiment ce système de valeurs dont l’objectif est de conditionner et d’opprimer les individus et d’entraver l’avènement d’une société “libre, juste et démocratique” (…)]
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Bien à vous
“mais avec la philosophie, tout devient relatif”: si tout est relatif c’est alors qu’il n’y a pas de vérité absolue, soit…mais il y a une Vérité.
Vincit omnia veritas
Justement, un des drames de notre temps est ce relativisme forcené, exacerbé, encouragé à hue et à dia, par ceux qui, Descartes étant passé par là, doutent de tout, voire qui devraient douter qu’ils puissent penser et par là-même d’exister…
Ce relativisme enseigné comme “l’Alpha et l’Oméga” lorsqu’en effet il convient de privilégier l’intellectualité.
Cette “trahison des clercs” dénoncée par CHOMSKY l’était déjà par Julien BENDA (1927).
Ô combien, cher Yves B, vous ouvrez là un chapitre des plus pertinents, à savoir l’ère d’une nouvelle race de sophistes au sein de la “science politique” et des “sciences économiques” (par analogie aux sophismes ou encore aux “idées-zombies”) dans la discipline de la “science comportementale” (par analogie à l’économie comportementale et la finance comportementale, deux champs pervertis au Béhaviorisme). Voyez-vous, dans le temps et l’espace, même le mot “philosophie” aura fini par prendre un sens si vague qu’il n’a plus grand-chose à voir avec ses significations d’origine. Il ne désigne plus “un savoir réfléchi”, autrement dit une “science” au sens le plus général du mot (Aristote), encore moins “l’examen rationnel de notions obtenues par abstraction” (Bacon) ou “l’étude de la sagesse” (Descartes), voire l’ambitieuse “connaissance la plus complètement unifiée” (Spencer) ou “la recherche des principes de la certitude” (Cournot). Loin de ces références historiques pourtant fondatrices, le terme “philosophie” renvoie désormais à n’importe quel modèle global de “représentation du monde”. Il y a des années, consterné par autant d’aveuglement pathologique, j’établissais (ironiquement parlant) un lien entre le siècle des Lumières – aujourd’hui malheureusement disparu – au profit d’un retour aux obscurantismes moyenâgeux, en ces termes:
“Les dernières crises nous scotchent toujours à cet obscurantisme qui prévalait aux 16ème et 17ème siècles, alors même que le Clergé endossait le rôle de l’État d’aujourd’hui, et que les hétérodoxes à l’instar de Copernic et Galilée faisaient face aux doctrines de Ptolémée. Un obscurantisme qui, au 21ème siècle, à l’ère de la financiarisation, semble avoir regagné ses lettres de noblesse totalement perdues lors du passage au siècle des Lumières. Avons-nous tellement vite oublié les leçons de l’histoire ? Toujours est-il si j’en reviens à Galilée – en 1610 – la Papauté lui avait interdit l’enseignement de ses travaux jugés “subversifs” par l’idéologie dominante et les lois de l’Église (l’inquisition) avant son transfert – en 1633 – devant son tribunal: “la Sacrée Congrégation du Saint-Office”. Le siècle des Lumières (1900) mettra fin à des siècles d’obscurantisme et validera les travaux unanimement reconnus des “hétérodoxes” de l’époque que furent Galilée et Copernic”. Et pourtant !
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RAYMOND
21 septembre 2020 à 15 h 39 min
“Bien évidemment qu’au tournant des années 70 – avec l’émergence du dogme monétariste – la pensée dominante a balayé la pensée hétérodoxe comme une version moderne des obscurantismes. Des travaux pourtant riches en enseignement ont été laissés dans la poussière et découvert par les économistes “mainstream” avec la crise de 2007, à l’instar du « Paradoxe de la tranquilité » d’Hyman Minsky, par exemple, ou les travaux menés sur « l’Exubérance-irrationnelle » de Robert Shiller (une continuité du phénomène décrit par Keynes avec « Les esprits animaux » figurant au chapitre XII de la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie paru en 1936). Il faudra attendre 2009 pour que l’ouvrage de Robert Shiller et George Akerlof voit le jour sous le titre français : « Les esprits animaux – comment les forces psychologiques mènent la finance et l’économie ». On devra ensuite attendre un autre ouvrage en 2017/2018 – Misbehaving – d’un autre récent titulaire du prix de la banque de Suède en mémoire à Alfred Nobel – Richard Thaler – portant sur les découvertes de l’économie comportementale pour ouvrir certaines autres portes refermées sur un obscurantisme acharné. Pourtant, même en pleine guerre des Chapelles, l’expression latine issue des Epîtres d’Horace: “Sapere aude!”, qui signifiait: “Ose savoir!” a été écartée d’un revers de main par les économistes orthodoxes. Pourtant, Kant, lui-même, n’a-t-il pas redéfini cette injonction comme étant la devise du siècle des Lumières en la traduisant par : “Aie le courage de te servir de ta propre intelligence” ?
Le second niveau de lecture de l’ouvrage de Richard Thaler fait aussi le récit d’une lutte entre des « renégats » qui vont finir par faire tomber (en partie) la citadelle de la « théorie standard » (comprendre : les modèles majoritairement microéconomiques reposant sur l’hypothèse d’agents rationnels et de marchés parfaits). L’affrontement sera particulièrement vif dans le domaine de la finance. Avec ses lignes de fractures, Thaler n’hésitera pas à déboulonner les sacro-saintes théories d’Eugène Fama, de Burton Malkiel et encore Milton Friedman sur « l’efficience des marchés ». Reconnaissons le une bonne foi pour toute, c’est en effet suite aux travaux de ces économistes que les marchés financiers subirent dès le début des années 1980 une authentique transfiguration.”
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Raymond
16 septembre 2021 à 14h38
(…) “2021 – La discipline de la “science comportementale” – après avoir été dévoyée par l’idéologie “mainstream” – fut d’abord instrumentalisée pour les intérêts de la finance comportementale (FC), puis pour les intérêts de la sphère marchande au travers de l’économie comportementale (EC) et enfin pour servir de “guidance” à la politique (ai-je dit d’intérêts au sens de la Public Choice Theory ?) comme nous le constatons actuellement avec la “politique du nudge”. Un modèle de politique qui semble se démocratiser de manière fulgurante. Alors jusqu’où va-t-on pousser le sophisme dans l’acceptation de l’inacceptable ?
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Bien à vous
Autant je partage vos réserves, Raymond, sur le béhaviorisme (cf. les séminaires sur les sciences cognitives où il faudrait apprendre à oublier tout ce que nous saurions, à évacuer toutes les influences de nos facultés intellectuelles, pour examiner une chose ou une situation en ayant qui plus est toujours à l’esprit que nous sommes trompés par nous-mêmes…, et de ne retenir que la seule dimension animale de nos comportements, défiant ainsi la raison dont les hommes sont dotés…), que je me permets quelques commentaires sur ces fameux “obscurantismes moyenâgeux”:
– vous indiquez les “16ème et 17ème siècles”, soit donc la période de la Renaissance et non le Moyen-Âge, selon les classifications des périodes historiques communément admises, laquelle constitue en quelque sorte la continuité d’une évolution amorcée à la fin du Moyen-Âge à partir du 15ème (voire un peu plus tôt au milieu du 14ème). L’influence de l’Université de Paris et autres avec progressivement des vues de l’esprit de plus en plus étriquées étant passée par là (il suffit d’observer par exemple l’évolution du poids et de l’influence et le poids de la femme (du féminin) entre cette période ante 14ème et la période postérieure jusqu’au 19ème compris, cf. Régine PERNOUD par exemple, et les multiples médiévistes de renom qui s’efforcent de réhabiliter cette période déjà condamnée par avance ne serait-ce que par le vocable Dark Ages anglais, et les multiples idées reçues bien intégrées dans la société actuelle),
– “alors même que le Clergé endossait le rôle de l’État d’aujourd’hui”, j’aurai plutôt tendance à penser personnellement que si l’Eglise a pu effectivement disposer du “rôle de l’Etat d’aujourd’hui”, c’était justement pour la période des haut et moyen Moyen-Âge, accompagnant par là la fin de l’empire romain d’occident, et pas nécessairement à la Renaissance avec par exemple la monarchie absolue française pour ne prendre que ce seul prisme géographique,
– sur le procès de Galilée, il convient de le replacer dans son contexte avec ses différentes dimensions (guerres de religion, déisme, relativisme…), mais il est certain qu’alors Rome n’a pas brillé, loin s’en faut (alors même que l’héliocentrisme était une thèse déjà bien antérieure, cf. chez les Grecs antiques entre autres).
Ceci pour nuancer, non pour remettre en cause ce que vous écrivez.
Enfin, “même le mot “philosophie” aura fini par prendre un sens si vague qu’il n’a plus grand-chose à voir avec ses significations d’origine”, à nouveau je partage cette (malheureuse) anticipation…