
Débit Suisse – suite et fin
Chronologie de l’effondrement du Credit Suisse :
2009 : 536 millions de $ d’amende pour avoir contourné les sanctions américaines
2014 : 2,6 milliards de $ d’amende pour évasion fiscale aux États-Unis
2021 : 5,5 milliards de $ perdus en raison d’une exposition trop risquée au fonds Archegos ayant périclité
2021 : 10 milliards de $ de fonds gelés en raison de l’effondrement de Greensill
2022: plaide coupable d’avoir fraudé des investisseurs sur un prêt de 850 millions de $, et condamné à une amende de 475 millions de$
2023 : Retarde le rapport annuel pour répondre aux préoccupations comptables de la SEC
2023 : la Banque nationale saoudienne déclare qu’elle ne fournira plus de soutien financier
2023 : le Trésor américain et la BCE annoncent qu’ils surveillent la situation du CS
Maintenant, le Credit Suisse appelle au secours la Banque centrale suisse.
Une fable du capitalisme moderne
Chers lecteurs,
Voilà plus de 15 ans que je tiens ce blog avec assiduité et passion. Vous avez apprécié au fil des années mes analyses et mes prises de position souvent avant-gardistes, parfois provocatrices, toujours sincères. Nous formons une communauté qui a souvent eu raison trop tôt, qui peut néanmoins se targuer d'avoir souvent eu raison tout court. Comme vous le savez, ce travail a - et continuera - de rester bénévole, accessible à toutes et à tous. Pour celles et ceux qui souhaiteraient me faire un don, ponctuel ou récurrent, je mets néanmoins à disposition cette plateforme de paiement. J'apprécierais énormément vos contributions pécuniaires et je tiens à remercier d'ores et déjà et de tout cœur toutes celles et tous ceux qui se décideront à franchir le pas de me faire une donation que j'aime à qualifier d'«intellectuelle».
Bien sincèrement,
Michel
“Le Crédit Suisse a donc été « sauvé » par la BNS. Je ne sais pas si vous avez déjà essayé d’emprunter ne serait-ce que 5’000 CHF alors que votre entreprise est en difficulté, mais si vous l’avez fait, vous devez déjà avoir vu le regard dégoûté de votre banquier lorsqu’il voit que vous êtes en train de lutter. En revanche, si vous êtes une banque qui a été condamnée pénalement pour avoir aidé des barons de la drogue à blanchir de l’argent, que vous avez pataugé dans une histoire de corruption au Mozambique, que vous avez collé un détective aux fesses d’un de vos anciens employés. Qu’il y a eu des fuites massives de données clients dans les médias, que vous avez été associé à l’effondrement de Greensill et Archegos, il vous suffira de présenter votre carte de membre des « 30 banques qui sont TOO BIG TO FAIL » en passant la porte de la BNS et les milliards commenceront à tomber comme s’il en pleuvait.”
site de Thomas VEILLET
=> en effet, c’est beau le monde de la finance avec ces entités too big to fail (too big to jail).
La ligne de crédit de la BNS permet juste de gagner du temps mais s’en est fini pour Credit Suisse.
Déclaration trompeuse: Class action contre Credit Suisse Group AG. Cette fois, l’horizon détache la silhouette de “la grande faucheuse”💀
https://www.bloomberg.com/press-releases/2023-03-16/cs-equity-alert-rosen-a-leading-law-firm-expands-class-period-to-include-more-investors-of-credit-suisse-group-ag-investors?sref=Xl91GI8N
“Rosen Law Firm, un cabinet d’avocats international spécialisé dans les droits des investisseurs, annonce qu’il a déposé un recours collectif au nom des acquéreurs des titres de Credit Suisse Group AG entre le 10 mars 2022 et le 15 mars 2023…”
RAYMOND 16 mars 2023 à 13 h 09 min
Sans réelle surprise – “la triade des grands Timoniers helvétiques” (CF; BNS; FINMA) est donc intervenue les yeux fermés pour “sauver le soldat CREDIT SUISSE”. Pardonnez-moi déjà cet abus de langage puisque dans le monde d’après où la novlangue prédomine, il n’est pas politiquement correct d’assimiler la promesse (l’option) d’une ligne de crédit à un sauvetage prématuré. Donc, mea-culpa, il ne s’agirait pas d’un “sauvetage anticipé” mais d’une “mesure d’urgence visant à rasséréner des marchés financiers paniqués” suite aux dernières déconfitures de la Silicon Valley. D’ailleurs, à l’ouverture des marchés ce matin, c’était la fiesta sur le titre du CS: – Champagne pour tous!
Bon, très bien, alors comme je suis personnellement à la grenadine et que j’estime avoir encore quelques lumières au plafond, une question me taraude. Le CREDIT SUISSE a tout de même rapidement jugé propice d’exercer cette option de facilité (“DIP Loan”) en mettant en gage ses actifs restants auprès de la Banque Nationale Suisse afin de consolider quelque 54 milliards de dollars de liquidités d’urgence, probablement le montant que la banque a vu dans les sorties de dépôts.
⚠️Il serait toutefois ô combien très intéressant de savoir à quelles conditions ces actifs ont été mis en gage!!!
L’autre façon de le dire, c’est qu’il s’agit d’une injection de liquidités de dernier recours et tout ce que le CS semble faire est d’empêcher les liquidations forcées d’actifs à la Silicon Valley Bank. En attendant, le CREDIT SUISSE ne fait rien pour véritablement arrêter l’hémoragie des déposants car, par expérience, une fois la confiance rompue, elle revient rarement. En même temps, ce n’est pas comme si la Banque Nationale Suisse avait bouclé son exercice comptable 2022 sur une perte de 132.5 milliards de francs, privant de fait la distribution de la manne fiscale aux Cantons helvétiques (et par analogie aux contribuables). Ce n’est pas non plus comme si le “Hedge funds BNS” avait déjà transféré un risque ahurissant “dans le passé” sur l’ensemble des épargnants pour assurer sa “guerre des monnaies” visant à affaiblir le francs.