
Ceci peut ne pas être une crise !
La comparaison de la crise économique estampillée Covid-19 avec la crise des années 2007-2008 est fascinante. Souvenez-vous: à l’époque, l’économie réelle subissait les conséquences directes d’un système bancaire surendetté et gros consommateur de levier. Face à cette menace existentielle, la réponse fut assez classique, en ce sens qu’elle consista à la création de mécanismes de soulagement de ces banques couplés à des modifications des règles prudentielles. Dans le monde d’après confinement, la situation sera diamétralement opposée car c’est le système bancaire qui, dès lors, sera confronté à une économie réelle qui – à son tour – se retrouvera surendettée.
Une restructuration
Pendant le confinement, les liquidités et les revenus dont bénéficient nombre d’entreprises furent mises en cale sèche et la production censée se dérouler durant cette période à jamais perdue. Voilà pourquoi les entreprises encore debout et en vie dans les semaines à venir espèrent une résurrection de ces cash flows, mais dans l’objectif évident de parer au plus pressé, de rassurer leurs salariés, et de renouer avec leur trajectoire d’affaires antérieure, et non pour rediriger une grande partie de ces liquidités à rembourser leurs emprunts ni même les intérêts de leurs dettes. C’est donc une restructuration qui doit être initiée afin d’éviter absolument que les créances des banques ne viennent nuire davantage – voire donner le coup de grâce – à nos conditions économiques. Il est donc vital pour l’ensemble des acteurs, comme pour la reprise d’une croissance sérieusement compromise, que des procédures administratives simplifiées soient mise en place qui autoriseront une restructuration des dettes des entreprises, car leur insolvabilité n’est en rien de leur fait ni la résultante d’une mauvaise gestion mais – comme on le sait tous – la conséquence directe de la pandémie.
Racheter aux banques les créances douteuses
Par ailleurs, si le souci de nos dirigeants politico-économiques est bien de redémarrer l’économie dans les meilleures conditions et dans les plus brefs délais possibles, il est tout aussi important d’encourager les banques à prêter, mais celles-ci ne seront motivées – et ne pourront le faire du simple point de vue de la réglementation – que si elles sont délestées de leurs créances douteuses. En effet, même si c’est l’Etat qui se porte garant des créances des entreprises fragilisées, les banques ne pourront entrer en matière sur de nouveaux prêts permettant la reconstruction et les nouveaux investissements que si les anciens disparaissent de leurs bilans ! L’Etat – ou l’Europe – devra donc sans tarder instituer un véhicule qui rachètera aux banques ces créances douteuses voire pourries et le plus rapidement possible, afin que leurs bilans ainsi purgés leur permettent de financer la reprise.
L’alternative ?
Alors oui, c’est nous les contribuables qui, de manière ultime, seront amenés à payer la facture et nous le savons depuis 2008 que c’est nous – et non les banques centrales – qui sommes les vrais prêteurs en dernier ressort. Mais nous vivons, évoluons, consommons et investissons dans un contexte occidental dont nous savons qu’il croule sous les endettements. Voilà pourquoi notre boîte à outils est hélas aujourd’hui réduite à sa plus simple expression, et voilà pourquoi l’alternative à la solution évoquée ci-dessus serait le plongeon la tête première dans la catastrophe.
A l’auteur. Vous dîtes “Alors oui, c’est nous les contribuables qui, de manière ultime, seront amenés à payer la facture et nous le savons depuis 2008 que c’est nous – et non les banques centrales – qui sommes les vrais prêteurs en dernier ressort.” Au sens réel, c’est la Banque centrale qui prête, et elle prête comme vous dîtes “une courroie de transmission” appelée “liquidités monétaires” pour les humains, pour les nationaux.
Mais c’est un prêt de l’État appelé à produire des richesses et à les consommer et à leur tour de produire des liquidités monétaires parce que les “courroies de transmission” de la Banque centrale ne seront certainement pas suffisantes et elle sera amené à injecter encore de l’argent. Et cela va durer jusqu’à ce que la situation s’équilibre. Bien sûr créances douteuses etc. tout est pris en compte pour que la croissance économique reparte.
Et la croissance économique va repartir inévitablement. Que l’État s’endette en créant de l’argent et en octroyant cet argent au Trésor public pour que celui-ci vient en aide aux entreprises de production, ou qu’il leur rachète les créances pourries, où est le problème ? Qu’a-t-il fait l’État ? Il a simplement demandé à la Banque centrale de faire marcher la “planche à billet”, et donc de créer de l’argent avec du papier et ce papier imprimé est cher et a valeur de l’argent. Et donc la courroie de transmission est allé vers un autre agent de transmission, le Trésor public, pour transmettre cet argent aux nationaux, aux entreprises de production.
L’objectif est de créer des richesses. Cet argent qui entre comme contreparties des richesses va s’avérer insuffisant, mais la machine économique est amorcée et tel un moteur, elle fonce. Et cet fois-ci a encore besoin de liquidités crées pour les banques, les agents économiques, etc., il revient à elle d’irriguer la machine économique sur la base bien sûr de la courroie de transmission créée ex nihilo, en clair de la monnaie centrale.
Si la dette de l’État a augmenté, n’est-ce pas que c’est une dette interne à l’État et intervient entre banque centrale et Trésor public qui sont tous deux des institutions de l’État. Que l’État s’endette, où est le problème ? C’est son problème. L’essentiel est l’inflation. Et s’il aide les entreprises et leur impose un contrôle des prix en échange, l’inflation n’aura pas raison d’être.
Mais il ne faut pas oublier que cet endettement sur soi, sur l’État, non seulement aura permis grâce à la courroie de transmission monétaire de relancer l’économie qui était presque à l’arrêt, et donc la croissance, de nouveau la production, la consommation, mais aussi renvoyé l’ascenseur aux contribuables, aux entreprises et aux banques pour qu’à leur tour, ils crééent la courroie de transmission appelée toujours argent mais cette fois-ci sous forme de richesses, de constructions, de services, et donc d’impôts ou de titres privés éligibles adossés à des contreparties physiques pour faire fonctionner l’État. Arrivé à ce stade, la Banque centrale ne fera qu’accompagner la croissance par des mises en pension et n’aura plus alors de courroie de transmission non conventionnelle, puisqu’elle sera générée par le bas et non pas par le haut comme cela a été procédé lorsque la situation était critique avec la crise.
Donc que vous dîtes “nous sommes les vrais prêteurs en dernier ressort. Mais nous vivons, évoluons, consommons et investissons dans un contexte occidental dont nous savons qu’il croule sous les endettements. Voilà pourquoi notre boîte à outils est hélas aujourd’hui réduite à sa plus simple expression, et voilà pourquoi l’alternative à la solution évoquée ci-dessus serait le plongeon la tête première dans la catastrophe.”
Non les endettements font partie d’un processus de croissance ou de décroissance économique. L’Occident ne croule pas sous les endettements. Qui endette l’Occident ? C’est sur lui-même. Si l’Occident s’est endetté auprès d’une autre nation, oui, par exemple la Chine, cela peut être pensé, et encore c’est à relativiser. C’est l’argent de l’Occident qui mène le monde, la terre toute entière.
C’est lui la courroie de transmission pour les 194 États humains que compte la Terre. Il n’existe qu’une boîte à outils monétaire dans le monde, c’est bien l’unique de l’Occident. Donc, je regrette de vous contredire et de vous dire que ce n’est pas la tête première dans la catastrophe mais un pied ferme pour affronter la catastrophe et la dépasser.
Je ne détiens pas la vérité, mais ce que j’énonce je pense qu’il est logique.
Merci néanmoins pour votre approche..