
La puissance: une notion évolutive
Entre 2020 et 2022, la Chine s’est dotée d’électricité provenant de l’énergie renouvelable dont le volume dépasse tout ce qui a été produit par les USA, l’Europe et l’Inde réunis.
Cette année, la capacité de ses installations solaires dépassent la totalité de ce que les USA ont entrepris dans leur Histoire.
Bien-sûr, la Chine construit plus de panneaux solaires que le reste du monde.
En outre, la Chine a construit l’an dernier années autant d’éoliennes offshore que l’ensemble du monde réuni ces cinq dernières années.
Ce pays est également même loin devant en termes de capacités nucléaires puisque sa puissance nucléaire civile est aussi massive que celle de l’ensemble du monde : 19 nouveaux réacteurs, 43 en attente de permis et 166 planifiés.
Le jour est arrivé où la puissance d’une nation ne se compte plus en nombre de chars, d’avions d’assaut et de militaires.
Finalement, la puissance est une notion évolutive.
Chers lecteurs,
Voilà plus de 15 ans que je tiens ce blog avec assiduité et passion. Vous avez apprécié au fil des années mes analyses et mes prises de position souvent avant-gardistes, parfois provocatrices, toujours sincères. Nous formons une communauté qui a souvent eu raison trop tôt, qui peut néanmoins se targuer d'avoir souvent eu raison tout court. Comme vous le savez, ce travail a - et continuera - de rester bénévole, accessible à toutes et à tous. Pour celles et ceux qui souhaiteraient me faire un don, ponctuel ou récurrent, je mets néanmoins à disposition cette plateforme de paiement. J'apprécierais énormément vos contributions pécuniaires et je tiens à remercier d'ores et déjà et de tout cœur toutes celles et tous ceux qui se décideront à franchir le pas de me faire une donation que j'aime à qualifier d'«intellectuelle».
Bien sincèrement,
Michel
Faîtes cesser l’approvisionnement en uranium de la France auprès du Niger, du Kazakhstan, du Canada (ne surtout pas dire que la France achète de l’uranium à la Russie, de façon croissante depuis le conflit Ukraine-Russie car ce serait aller à rebours de la narration qui veut “nous c’est les gentils et nous arrêtons de commercer avec des méchants”. Manquerait plus que les petites gens réfléchissent par elles-mêmes et arrêtent de recevoir comme “parole d’Evangile” la doxa des personnes habilitées, autorisées et encouragées…), coupez le ravitaillement en pétrole et en gaz, entendu que nous n’avons de ressources en hydrocarbures en métropole, et la situation énergétique de la France sera quelque peu cocasse.
Il n’y a que des hauts fonctionnaires et autres pontes sortis de grandes écoles qui ont la science infuse à nous inoculer pour croire que la France est indépendante à titre énergétique à plus de 55%:
https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/bilan-energetique-2020/10-21-le-taux-dindependance-energetique
La puissance des uns est aussi et surtout la faiblesse des autres : la puissance des USA n’a d’égal que la vassalisation des pays “partenaires” depuis moult décennies.
Que chaque pays essaie de faire des choses par soi-même et pour l’intérêt des personnes vivant sur son territoire, comme c’est le cas de la Chine à la lecture de votre article, et alors, chaque pays reprendra de la puissance, se responsabilisera, arrêtera de dépendre des décisions d’autrui…au détriment de l’empire du XXème siècle.
En France, les “intellectuels” s’enthousiasment de décisions absurdes (annihiler la production alimentaire sur le territoire français par exemple pour de soit-disant motifs écologiques) et critiquent des décisions prises sur le territoire national mais qui sont saluées lorsqu’elles sont réalisées par d’autres (exemple ici avec les décisions de la Chine lorsque la France s’est tiré un obus dans le pied avec l’arrêt de la recherche dans superphénix et autres technologies de IVème génération).
A ce niveau de schizophrénie intellectuelle, nous atteignons la démence…
Par contre, il faudra toujours, de mon point de vue, des ressources militaires principalement défensives pour que les pays “intelligents et prévoyants” se protègent de ceux kleptocrates et corrompus/corrupteurs (je pense particulièrement aux potentiels perdants d’un tel changement potentiel).
Au fil du temps, nos têtes chercheuses ont surtout minimisé les caractéristiques principales du système financier chinois. Des mécanismes qui entérinent le contrôle politique sur la finance (y compris le shadow banking) ainsi que les façons dont le capital financier est mobilisé par le pouvoir comme vecteur essentiel de sa politique de développement et de puissance. Le secteur financier est devenu un outil indispensable au Parti-État pour réaliser ses ambitions dans différents domaines, qu’il s’agisse de la macroéconomie (croissance, emploi), de la politique industrielle et technologique (économie 2.0), du développement local ou des relations internationales (la géopolitique et les investissements à l’étranger, “Nouvelles Routes de la Soie”). Et bien évidemment, fournit “les armes” pour gagner sa guerre commerciale avec les États-Unis qui, eux, militarise un dollar US (devise/pétrodollars) déjà sur le déclinisme.
Il y a trois ans, certaines statistiques financières chinoises donnaient déjà le tournis. Gongshang Yinhang, plus connue à l’étranger sous le nom d’Industrial and Commercial Bank of China (ICBC), disposait au début de l’année 2020 de 30 100 milliards de yuans d’actifs. Cette somme, égale à plus d’une fois et demi le PIB français, faisait d’ICBC la plus grande banque du monde, et de loin (à titre de comparaison, BNP Paribas, plus grande banque française et deuxième plus grande banque d’Europe, ne pesait que 2 400 milliards d’euros). Le bilan d’ICBC, cependant, ne représente que 10 % des actifs bancaires chinois. Le montant total de ces derniers s’élevait en juin 2020 à 309 000 milliards de yuan (39 000 milliards d’euros) – soit 17 fois le PIB français, deux fois le PIB américain… et trois fois le PIB chinois. Autre fait notable, l’actionnaire majoritaire d’ICBC est le gouvernement central. C’est également le cas de la deuxième plus grande banque du pays (China Construction Bank), de la troisième (Agricultural Bank of China), la quatrième (Bank of China), la cinquième (China Development Bank) – et même chose pour les quelques suivantes. La Chine nous présente donc ce qui, vu d’Occident, a tout l’air d’un paradoxe : une expansion financière accélérée, une financiarisation de plus en plus poussée de l’économie, mais dans l’orbite de la puissance publique.
En somme, une dynamique historique inverse de celle qui a vu les secteurs financiers de nombreux pays occidentaux – États-Unis, Grande-Bretagne, France, Suisse, etc – grossir et s’internationaliser depuis un demi-siècle en s’émancipant de plus en plus des contraintes réglementaires imposées par les États.