Il y a une vie après le capitalisme

L’économie n’est plus une pourvoyeuse d’emplois ! Ce paradigme est désormais révolu car, à l’ère de la globalisation et de la financiarisation de nos économies, croissance ne rime plus avec travail honorable et correctement payé que pour une minorité. La crise des subprimes fut fondamentalement provoquée par des prêts massifs accordés aux ménages de la classe moyenne afin de leur donner l’illusion qu’ils pouvaient maintenir leur niveau de vie.
Depuis, nous avons compris qu’il n’est désormais plus possible de vivre sur l’illusion selon laquelle l’augmentation progressive de nos revenus nous autoriserait à vivre mieux que nos parents, et nos enfants mieux que nous. Depuis, nous nous sommes rendus compte que la classe moyenne –pilier de nos démocraties modernes– croulait sous les coups de boutoir de ces dettes illégitimes encouragées par les politiques pour maintenir la paix sociale et prodiguées par la finance pour gonfler ses profits. Le capitalisme, aujourd’hui, se fissure de toutes parts et n’est plus capable de produire une croissance stable, tout au plus des épisodes mortifères jalonnés d’implosions de bulles spéculatives.
Il est donc plus que temps de lui trouver une alternative et, ce, d’autant plus que nos économies sont désormais de plus en plus construites sur l’échange gratuit de l’information, totalement incompatible avec le capitalisme classique dont la raison d’être est le profit et le moyen d’y parvenir la compétition. Il est donc urgent d’édifier une économie qui ne soit plus basée –ou que basée– sur le marché et sur le prix. Qui n’empêcherait pas ceux qui veulent travailler de le faire, mais qui épargnerait à un nombre de plus en plus important d’accomplir des tâches que de plus en plus de robots sont désormais capables de remplir. Cette valeur travail, profondément ancrée dans notre identité, doit désormais être désacralisée.
Qu’il ne soit plus obligatoire d’accepter les tâches dégradantes. Que le volontariat soit ardemment promu. Que l’épanouissement personnel ne soit plus redevable au travail. Que l’insécurité matérielle soit enfin éradiquée. Que la robotisation profite à toutes et à tous, et pas qu’à un nombre infime. Que la gauche et que la droite comprennent que le capitalisme n’est plus productif. Qu’il n‘est en fait carrément plus nécessaire de produire dans cette économie post-capitaliste qui est la nôtre, où l’argent a perdu sa centralité et où les biens comme les informations peuvent désormais être échangés. Est-il naïf d’émettre le vœu que le capitalisme sauvage soit progressivement remplacé par une ère de collaboration entre les acteurs économiques ?
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