
Crypto : la spéculation pour les pauvres
Elles n’ont rien de monnaies, même si l’engouement et l’appât du gain universels les affublent du qualificatif flatteur de «crypto monnaies», dans une tentative vouée d’avance à l’échec de les crédibiliser et d’attirer le chaland. Il faut en effet avoir et le cœur et l’estomac bien accrochés pour prétendre traiter et échanger de telles monnaies à la volatilité inouïe. Elles ne sont, en réalité, qu’un instrument – un énième – de pure spéculation offrant une valeur intrinsèque nulle ! Achetez un bien immobilier et vous l’aurez toujours si le marché venait à se dégrader. Achetez une action en bourse et vous serez toujours propriétaire d’une partie de l’entreprise si le marché venait à s’effondrer. Achetez des Bitcoin et vous n’aurez plus qu’à jeter votre ordinateur à la poubelle si sa valeur venait à se liquéfier (comme c’est le cas actuellement) car ce machin ne représente qu’un bout de code dont vous ne pouvez strictement rien faire et que quelqu’un d’autre au bout de la pyramide a eu la bonne idée de vous vendre.
Cette hystérie généralisée raconte en fait banalement une histoire maintes fois vécue. Elle reflète une contagion collective ayant gonflé par le passé la valorisation d’actifs bien plus tangibles qu’une crypto monnaie – aussi éphémère qu’un amour d’été – mais tout aussi banale que le jeu des chaises musicales où les places sont limitées et dont seuls s’en sortent ceux qui vendent les premiers. Ce marché – qui vaut aujourd’hui quelques trillions de dollars et d’euros de moins pour s’être déjà largement dévalorisé ces derniers mois – ne vaut que grâce à d’autres joueurs qui sont d’accords de pousser plus haut et plus loin le «schmilblick».
Plus grave – bien plus inquiétant et plus triste aussi : la crypto a prospéré sur un terreau de spéculateurs et d’investisseurs jeunes et précaires qui n’avaient pas les moyens de placer en bourse ni dans l’immobilier, trop chers pour eux. Soyons réalistes et honnêtes : dans un environnement où les nouvelles générations sont nettement moins bien loties que leurs aînés, dans un contexte où il semble si facile de gagner en spéculant par la grâce de la dérégulation et de la libéralisation totales des flux de capitaux, la crypto a vendu du rêve à la jeunesse, qui y a trouvé une manière idéale de se démarquer des anciens. Dans un monde où les inégalités sont aberrantes, où l’immense majorité des jeunes du monde entier sont désormais les nouveaux pauvres, la seule et unique arme à disposition de cette caste d’intouchables leur permettant de se distinguer fut la crypto qui a pu un temps les convaincre qu’ils se mettraient sur les pas des riches et des puissants, en usant accessoirement d’un instrument avant-gardiste.
Hélas pour ces jeunes et pour ces démunis pour lesquels la crypto fut littéralement une idéologie tant ils ne jurèrent plus que par elle, les riches investisseurs s’enrichirent davantage car c’est eux seuls qui étaient aux manettes de ces plateformes et de ce simulacre de marché. Aujourd’hui, des milliers d’investisseurs crédules – jeunes et moins jeunes mais pauvres – subissent frontalement et jusque dans leurs ultimes deniers ce dernier avatar en date d’un capitalisme sauvage qui ne sait ni ne peut prospérer que sur les cadavres des plus fragiles. C’est encore et toujours ceux qui peuvent le moins se permettre de perdre qui sont lésés et ratiboisés.
Chers lecteurs,
Voilà plus de 15 ans que je tiens ce blog avec assiduité et passion. Vous avez apprécié au fil des années mes analyses et mes prises de position souvent avant-gardistes, parfois provocatrices, toujours sincères. Nous formons une communauté qui a souvent eu raison trop tôt, qui peut néanmoins se targuer d'avoir souvent eu raison tout court. Comme vous le savez, ce travail a - et continuera - de rester bénévole, accessible à toutes et à tous. Pour celles et ceux qui souhaiteraient me faire un don, ponctuel ou récurrent, je mets néanmoins à disposition cette plateforme de paiement. J'apprécierais énormément vos contributions pécuniaires et je tiens à remercier d'ores et déjà et de tout cœur toutes celles et tous ceux qui se décideront à franchir le pas de me faire une donation que j'aime à qualifier d'«intellectuelle».
Bien sincèrement,
Michel
❤️ Un texte percutant, facile à comprendre et qui fait œuvre utile.
👉🏿 Si après ça quelqu’un continue d’y « investir », tout en le déplorant, je ne peux concevoir sur quelle base cette personne serait bien fondée de venir s’en plaindre plus tard ❗️
P.S. J’achemine sans autre délai à mes contacts. Salutations.
ok boomer
Ok boomer
T comme trump, tu vis dans le passé. Tu comprend rien à la techno, allé retourne sur ton forex, Et Épargne nous tes articles de merde
Bonjour, Etant jeune et démunis, je vais vous expliquer le pourquoi l’investissement en crypto n’est pas une si mauvaise chose (contrairement à la bourse). Déjà avec un minimum de recherche on rentre pas comme un abruti dans les marchés. On choisi les projet et entreprises qui nous semble utile dans l’écosystème, on réduit nos chance de se retrouver à 0 et on augmente nos chance de subvenir à nos besoin. Le but étant de sortir de ce système, de banque et de monnaie souveraine. Actuellement sans les cryptomonnaie je serais à la rue sans pouvoir manger. Elle m’ont sauver car notre cher système m’avais bloqué mes compte sans raison. J’ai donc payer mes courses avec mes crypto.
Pour parler un peu de la volatilité, il est vrai ça bouge beaucoup, après tout va bien les action tech se porte super bien (netflix -75% maintenant?) Ou est la sécurité dans ce genre de marché quand certain ETF on perdu 50/55% de leur valeur en l’espace de 6 mois?
Le seul point ou je vous rejoint c’est que actuellement le marché est trop spéculatif. Même certain chef de projet crypto s’en plaignent, mais il ne faut pas oublier que c’est un marché jeune, le temps le rendra plus stable.
Merci. Je comprends bien votre position.
C’est un angle intéressant. Il y a une part de vrai là dedans mais je pense qu’il faut s’abstenir d’en tirer un pattern général. Perso je préfère les dangers de la liberté au repos de la servitude. Peut-être le sujet serait il de dispenser une vraie culture économique à l’école au lieu de faire tourner la fabrique à crétins ?
c’est ce que je ne cesse de faire depuis plusieurs décennies, au fil de milliers d’analyses.
Merci de votre contribution.
Comment osez vous dire : “Achetez une action en bourse et vous serez toujours propriétaire d’une partie de l’entreprise si le marché venait à s’effondrer” !! Heureusement que les jeunes n’écoutent plus les guignols dans votre genre. Tout le monde sait qu’une crise financière ferme des milliers d’entreprises ! Vous savez alors quoi faire de vos actions papiers , n’est ce pas ?
Le Bitcoin est une technologie, elle n’a rien à voir dans les abus financiers de personnes que , justement, vous côtoyez tous les jours.
Si vous aviez la possibilité de regarder 5 min un tuto youtube sur ce qu’est une blockchain, vous auriez pu comprendre que votre article est un condensé de connerie monumentale.
Vous êtes analyste financier et non pas sociologue pour savoir si seulement les jeunes pauvres perdent de l’argent. Tenez-vous un minimum au courant de votre domaine, 1000 milliards de dollars perdu en 20minutes à WallStreet cette nuit ? Ce n’est pas volatile ?!
Dois-je vous rappeler les subprimes ? Madoff ? Et tout autre fourberie que l’élite financière peut appliquer et engendrer “aux pauvres” comme vous les appeler. La centralisation de ceux à qui vous lécher les couilles détruisent notre système économique et vous venez critiquer un système qui est transparent ? L’hôpital qui se fou de la charité.
Bonjour monsieur Santi ! Je fais parti des “jeunes et démunis” qui vont dans la crypto, et la description que vous faîtes de notre catégorie est vraiment pertinente. Sauf sur un point: vous parlez du rêve et de l’idéologie crypto au passé, alors que les cryptos continuent plus que jamais de représenter un espoir, y compris parmi ceux qui y laissent quelques plumes d’ailleurs !
Et c’est pas près de s’arrêter pour une raison simple: il n’y aucun “contre-rêve” en face. Aujourd’hui, à part nous demander de traverser la rue pour faire un travail qui n’est plus valorisé ni pécuniairement ni symboliquement, à part nous demander de nourrir le ponzi de la dette (35 milliards d’intérêt par an) et le ponzi des retraites (320 milliards annuel reversés aux boomers qui possèdent déjà quasiment tout), on nous propose quoi ? Rien. Et entre le rêve et le désespoir le choix est vite fait.
mais c’est bien le sens de cet article. Son objectif n’était vraiment pas de m’attirer les foudres des inconditionnels, simplement de stigmatiser cette finance qui trouve toujours le moyen de plumer les plus fragiles.
Du reste, je suis convaincu de la valeur ajoutée indéniable de la blockchain, mais pas des cryptomonnaies.
Merci, en tout cas, de vous être manifesté, et bon courage.