
Liquéfaction généralisée en Chine :
confiance des consommateurs au plus bas historique et effondrement cataclysmique de la natalité
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Bien sincèrement,
Michel
Dans une moindre mesure, aux États-Unis, le nombre de naissances a fortement baissé ces quinze dernières années. C’est-à-dire depuis la grande conflagration financière de 2008. Les femmes mettent en avant – à raison – des obstacles économiques et sociaux qui les empêchent d’avoir autant d’enfants qu’elles le voudraient, un phénomène qui risque d’être irréversible à cause des effets du “Crony Capitalism” Occidental où l’argent trouble qui traîne dans les terrains de jeux ploutocratiques – laissant aux seules populations désarmées le fardeau des dettes – ne les atteint presque plus. En effet, si ce “système économique de connivence” est né lors de la crise financière asiatique de 1997 et fut largement utilisé ensuite pour décrire l’économie philippine sous la dictature de Ferdinand Marcos dans les années 1980, dans ce “système économique de connivence”, les entreprises prospèrent non pas grâce à la libre entreprise, mais plutôt grâce à l’argent gagné grâce à une collaboration étroite entre une classe d’affaires et la classe politique, c’est-à-dire dans lequel des personnes ou des organisations ayant des relations étroites avec des personnalités politiques profitent de ces relations pour acquérir un avantage concurrentiel injuste. En Occident, ceci devrait aussi nous rappeler les nombreux scandales financiers du début du XXIe siècle aux Etats-Unis, par exemple, qui à leur manière ont déterré les squelettes marquant la période de la fin du XIXe siècle avec la dictature économique et sociale des ”barons voleurs”. En se temps là, la présidence, le Congrès, la Cour suprême et les deux principaux partis américains, tous étroitement liés aux trusts industriels et financiers, avaient dû sévir pour sauver la réputation du système financier et garantir sa stabilité. À sa manière, l’historien américain Howard Zinn y a même consacré un chapitre de son ouvrage où il dénonçait cette période durant laquelle “le capitalisme ne cesse d’avoir recours à l’Etat”.
Nous voyons bien, à l’instar des deux faces d’une même pièce, ainsi qu’à la lueur des derniers événements (aux États-Unis et en Suisse) que la finalité d’un système économique capitaliste sur lequel repose des individus ou des entreprises ayant des liens étroits avec des dirigeants politiques et des représentants du gouvernement produit les mêmes effets, dont celui d’obtenir notamment un avantage injuste sur le marché. De part sa nature pervers, comprenons bien que ce “système économique de connivence” permet une concurrence sans restriction pour obtenir des permis, des subventions gouvernementales, des allégements fiscaux ou d’autres types d’intervention de l’État sur les ressources et, cela est souvent accompli par des intérêts commerciaux manipulant leurs relations avec le pouvoir de l’État en place. En raison des fortes incitations auxquelles sont confrontés les gouvernements pour extraire des ressources par la fiscalité, la réglementation et l’encouragement de l’activité de recherche de rente, ainsi que celles auxquelles sont confrontées les entreprises capitalistes pour augmenter leurs profits en obtenant des subventions, en limitant la concurrence et en érigeant des barrières à l’entrée, ceci est malheureusement devenu la forme prédominante du capitalisme tel que pratiqué aujourd’hui dans ce bas monde. Au détriment d’un océan de serfs!!! D’ailleurs, les nouvelles données empiriques sont suffisamment étoffées aujourd’hui pour constater à quel point la richesse et l’intérêt des magnats ont augmenté ces vingt dernières années en raison des politiques favorables aux entreprises cotées, et mises en œuvre par les responsables gouvernementaux – dont on ose croire (?) que “leur volonté” se manifestait avec la prospérité de la société dans son ensemble – alors même que le fossé des inégalités n’a eu de cesse à s’élargir (paupérisation) tandis qu’une infime minorité s’est accaparé la plus grande partie du fruit du labeur d’une très grande majorité. Toutefois, la montée en puissance du “capitalisme de copinage/connivence” reste aussi bien attribuée à la fois aux socialistes et aux capitalistes radicaux. Selon les socialistes, le “capitalisme de copinage” serait un sous-produit inévitable du capitalisme pur, alors que d’un autre côté, les capitalistes pensent que le “capitalisme de copinage” résulte du besoin des gouvernements socialistes d’exercer un contrôle économique.
On l’aura ainsi compris, le “système économique de connivence” reste largement blâmé pour une série de malheurs sociaux et économiques, car il peut entraîner de la corruption explicite (et implicite via le financement opaque de divers partis politiques, par exemple). Les entreprises exploitent leurs liens politiques pour acquérir un avantage injuste sur le marché (lobbies), souvent en soudoyant des représentants du gouvernement, ou en conditionnant des supports de voix à des élections. Cela fausse donc la concurrence sur le marché des biens et services et rend particulièrement difficile la prospérité des petites entreprises et des entrepreneurs lorsque certaines entreprises ont un avantage injuste en raison de leurs relations politiques. Les positions monopolistiques des grandes entreprises (et plus largement encouragées sur l’autel de la financiarisation outrancière) peuvent évidemment affaiblir la concurrence et dissuader ainsi les petites entreprises d’innover davantage ou d’améliorer leurs biens et services. Le dernier exemple en date, celui de la “Banque-État” – la nouvelle UBS – est d’ailleurs emblématique d’un oligopole. Ce système de perversion est tout aussi néfaste à la démocratie puisqu’il amène une tendance toujours plus marquée des gens à perdre confiance dans les institutions politiques et économiques. Ceux-ci réfléchissant à deux fois avant de fonder une famille, pour autant qu’ils aient encore les moyens suffisants pour y subvenir. Sans compter que la défiance des peuples envers la mise en œuvre des réformes, par le politique, et le fonctionnement efficace (et non pas spécifiquement efficient) des entreprises peuvent en être sérieusement entravés (crise de confiance).
Enfin, cessons une bonne fois pour toute de croire que le “Crony Capitalism” se limite simplement aux marchés émergents ou aux pays en développement, car il existe suffisamment de conséquences désastreuses dans le monde imputables à ce “système économique de connivence”: La conflagration immobilière aux États-Unis (subprime); l’oligarchie de la Russie qui peut difficilement fonctionner sans l’aide du gouvernement; les distorsions économiques et financières en Chine, qui sont créées par l’Etat pour donner un avantage concurrentiel à ses propres entreprises; sans oublier le paradoxe américain caché par l’alibi du “protectionnisme” mais qui se rapproche plus d’une “économie planifiée”