
UBS + CS = ?
Nous vivons une époque formidable où le Crédit Suisse est sur le point d’être vendu à l’UBS à 1 milliard, quand sa capitalisation boursière dépassait les 90 milliards en 2007 !
Sur la seule année 2022, l’action de CS s’est effondrée de 75%.
C’est la période des soldes sauvages car 1 milliard seraient payés par UBS alors que la valeur boursière de CS était encore de 5 milliards en clôture vendredi dernier…
Les actionnaires de CS, en comme, ne recevront que 25% de la valeur de leurs actions et, pendant ce temps, le Gouvernement Helvétique prépare en toute hâte une modification de la loi – oui rien que ça ! – pour que l’actionnariat du CS ne soit pas consulté et qu’il ne puisse pas voter dans le cadre de cette reprise. Bel exemple de démocratie servi sans aucun scrupule par un exécutif bernois littéralement affolé dès que l’on touche à ce qui est le plus sacré pour lui : une banque.
Je me pose une question : avec ses 270 branches au niveau mondial dont les 10 plus importantes valent au moins 500 millions, ce prix de 1 milliard sous-entend de façon limpide des monceaux de cadavres et d’actifs pourris qui furent jusque-là soigneusement dissimulés. Un peu comme la reprise, en 2008, par JP Morgan de Bear Stearns à 2$ l’action qui ne valait même pas ce prix…
Ce milliard pour reprendre CS n’est que du sauvetage de face : pour montrer au peuple, crédule et confiant, que la banque ne vaut pas 0.
Le montant de cette reprise et les négociations (dont je reçois de multiples échos) indiquent qu’UBS n’a vraiment aucune envie de prendre la responsabilité de CS et des détritus qui traînent dans ses armoires et dans ses poubelles.
Voilà pourquoi, en dernier recours, CS sera nationalisé et que les pertes seront – encore et encore et encore et encore – socialisées.
Jusqu’à ce que le citoyen suisse, américain, européen… ne s’érigent une fois pour toutes contre de telles pratiques criminelles.
Une banque centrale ne devrait pas faire ça !
Mon nouveau : https://www.editionsfavre.com/livres/bns-rien-ne-va-plus/
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Bien sincèrement,
Michel
Les sociopathes du CS, tout à l’instar du club des “p’tits copains d’abord”, peuvent-être satisfait du deal; par contre, pour l’ensemble des contribuables helvétiques, mieux vaut éviter le sujet très sensible car la facture sociale va s’étaler durant des années.
UBS a accepté le deal d’acheter le Credit Suisse après avoir augmenté son offre à plus de 2 milliards de dollars. Quant au gouvernement, il est sur le point de modifier les lois du pays pour contourner un vote des actionnaires sur la transaction alors qu’ils se précipitent pour finaliser une affaire avant lundi.
Le prix d’achat est une fraction de la capitalisation boursière de 8 milliards de dollars à laquelle la société était évaluée à la clôture de vendredi ; cela signifie qu’UBS paiera désormais un peu plus de 0,50 CHF par action dans ses propres actions, contre une offre de 0,25 SFr plus tôt dans la journée, mais bien en dessous du cours de clôture du Credit Suisse de 1,86 CHF vendredi. UBS a également accepté un assouplissement d’une clause de changement défavorable important qui annulerait l’accord si ses écarts de défaut de crédit sautaient ; il n’était pas immédiatement clair si toute cette clause avait été supprimée ou si le déclencheur du CDS avait simplement été élargi.
Les actionnaires d’UBS – qui ne seront pas consultés sur l’accord qui contournera les règles normales de gouvernance d’entreprise en empêchant un vote des actionnaires d’UBS – sont en colère. Vincent Kaufmann, directeur général de la Fondation Ethos, qui représente les fonds de pension suisses LPP qui détiennent entre 3% et 5% du Credit Suisse et d’UBS a déclaré au Financial Times que la décision de contourner un vote des actionnaires sur l’accord était une mauvaise entreprise de gouvernance. “Je n’arrive pas à croire que nos membres et les actionnaires d’UBS en seront ravis”, a-t-il déclaré. “Je n’ai jamais vu de telles mesures prises ; cela montre à quel point la situation est mauvaise”. Qu’il soit rassuré, moi non plus je n’ai jamais assisté à une telle prise d’otages.
Enfin, le Wall Street Journal rapporte que, dans le but de faciliter l’accord, la Banque nationale suisse a offert à UBS 100 milliards de dollars de liquidités pour l’aider à reprendre les opérations du Credit Suisse ,
En d’autres termes, le gouvernement suisse a étendu une ligne de liquidité égale à environ 11,5 millions de dollars par habitant :
⚠️Autrement dit, chaque famille de 4 personnes soutient près de 50 millions de dollars d’actifs UBS⚠️
merci Raymond.
commentaire et éléments très utiles.
Je suis sans voix par rapport à tout ce qui se passe en Suisse.
Volontiers…
Ô tu n’es pas le seul, Michel, j’ai dû m’accrocher à ma chaise!
Bien évidemment que tu te souviens, Michel, de l’état du bilan du “Hedge fund BNS” sur la période du 12. 2005 au 12.2019:
https://i0.wp.com/michelsanti.fr/wp-content/uploads/2019/12/BNS.png?w=541&ssl=1
Alors, à combien demain?
Et à combien par rapport au PIB helvétique?
Le crime paie!🙈
n’est-ce pas plutôt 11’500 francs / habitant?
Désolé pour la coquille, Michel, effectivement 11’500 francs / habitants.
Et donc de ce fait, il convient:
– de laisser l’intégralité de son épargne dans ces établissements bancaires corrompus, corrupteurs (il suffit d’observer les condamnations et accords à l’amiable depuis des décennies…) pour lesquels je vous rejoins Mr SANTI : “le poisson pourrit par la tête”…mais lesquels top dirigeants “de la tête” sont aisément et grassement recyclés ;
– de ne surtout pas acquérir de métaux précieux pour se protéger de ces entités et de leur possession de la rémunération de notre travail.
Lorsque le cash aura disparu, comme cela est mis en avant par certains “conseillers de banques centrales”, et que l’accès à cette rémunération de notre travail sera alors à l’exclusif bon vouloir de ces entités qui détruisent la richesse des autres mais sont experts pour multiplier les richesses personnelles de leurs inféodés, alors, certains constateront, trop tard, peut-être que leurs dogmes n’étaient peut-être pas nécessairement des plus pertinents pour le plus grand nombre mais bien au seul bénéfice d’une infime poignée.
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