“Les milliards dont on ne voit plus la couleur”, avec ma participation
principalement dès 31:57
Temps présent – BNS, les milliards dont on ne voit plus la couleur – Play RTS
La Banque nationale suisse est l’une des plus puissantes du monde. Elle brasse des milliards et parfois perd des milliards. Et cela nous concerne tous, car à travers sa mission première, la maîtrise des prix, c’est elle qui fait rire ou pleurer l’économie suisse et c’est elle qui décide ce qui reste dans notre porte-monnaie.
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Mes prises de position macro économiques furent autrefois qualifiées d’hétérodoxes. Elles sont aujourd’hui communément admises et reconnues. Quoiqu’il en soit, elles ont toujours été sincères.
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Avec plus de 60 milliards de francs de bénéfice en 2024, les actionnaires de cette Banque Centrale (atypique) ne vont pas se plaindre, même si les placements de la BNS (par leur allocation) sont plus que discutables depuis fort longtemps🙈comptant une exposition catastrophique🙉 du PIB nationale aux aléas des marchés🙊 Et lorsque le Conseil Fédéral et la FINMA – sur un autre registre – s’attendent à plus de responsabilité envers le modèle de gouvernance de quelques institutions bancaires commerciales, là également, ça m’a toujours bien fait sourire, surtout depuis les années 2000. Bref, encore un autre débat.
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RAYMOND – 7 mars 2019 à 19 h 46 min
« La politique monétaire devrait donc pénaliser les institutions bancaires qui augmentent l’instabilité financière du système économique » ? Déjà, la seule lecture du mandat de la BNS – sur sa plateforme en ligne – suffit à nous offrir un vaudevillesque moment…
« En tant que banque centrale indépendante, la Banque nationale suisse conduit la politique monétaire du pays. Conformément à la Constitution et à la loi, elle doit se laisser guider par l’intérêt général du pays, donner la priorité à la stabilité des prix et, ce faisant, tenir compte de la conjoncture. Elle établit ainsi une condition-cadre fondamentale pour l’évolution de l’économie. »
🤣…tout en sachant que la Banque Nationale Suisse est placée sous le statut juridique de « société anonyme de droit fédéral fondée sur une loi spéciale. Elle est administrée conformément à la loi qui la régit avec le concours et sous le contrôle de la Confédération ». Avec ce dernier point, on saisit les caractères antinomiques du « phénomène atypique » : Banque Centrale Suisse (BNS). Un phénomène politisé et piloté selon la gouvernance (spéculatrice) d’une société actionnariale – qui conduit sa politique monétaire en suivant les dogmes monétaristes (…)
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Par ailleurs, comme le timing du calendrier s’y prête aujourd’hui encore, en décembre 2024, il n’est pas inintéressant de se souvenir que le 16 mai 2018 – dans un esprit critique […”en l’état, la BNS accepte que ses placements soient responsables d’une quantité de gaz à effet de serre supérieure aux émissions totales de la Suisse et favorisent une augmentation de la température de 4 à 6° C. Cela va à l’encontre de ses propres directives, qui excluent les placements dans des entreprises qui causent systématiquement de graves dommages à l’environnement…”] mais néanmoins constructif – le Professeur de macroéconomie monétaire, Sergio Rossi, participait à “une rencontre au sommet au siège de la Banque nationale suisse (BNS) à Zurich pour discuter de la stratégie de placement des avoirs de la BNS sur les marchés financiers dans une perspective de développement durable. Durant cette rencontre, le Prof. Rossi a fait remarquer qu’une bonne politique monétaire ne peut plus ignorer le changement climatique. Il est dans l’intérêt de la BNS d’analyser de manière intégrée l’impact du changement climatique sur la sécurité, le rendement et la liquidité de ses placements et de mettre en œuvre les mesures nécessaires afin de remplir son mandat d’une manière respectueuse du climat et accomplir sa mission d’assurer la stabilité financière en tenant compte des risques climatiques”. Lors de la rencontre de ce 16 mai 2018, la démarche suggérée à la BNS a été la suivante:
https://www2.unifr.ch/ses/webzine/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=551&cntnt01origid=122&cntnt01returnid=128
Ainsi, même si la BNS et l’autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) ont adhéré – au mois d’avril 2019 – au Réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier (NGFS), il me plaît aussi à partager cela:
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RAYMOND – 9 décembre 2019 à 19 h 19 min
Au delà des bonnes résolutions qui nous occupent régulièrement en fin d’année, mais qui s’évaporent souvent aussi vite quelles sont apparues, n’oublions pas qu’en juin 2014, la Banque Nationale Suisse affichait des investissements de 1.9 milliards $ dans des entreprises américaines actives dans des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, nucléaire) et qu’aujourd’hui (2019) – cinq ans après – ce montant atteint un niveau record de… 6.482 milliards $.
Que les agapes des banquiers centraux mènent leur prêche en actes tangibles et non en bulles moins festives, après on pourra peut-être se fier à leurs “bonnes paroles”.
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Depuis la création du “réservoir d’idées et de promotion du néo-libéralisme” au travers de la Société du Mont-Pélerin (Suisse) en 1947, les Suisses ignorent-ils à ce point les accointances (atypiques) entre la sphère financière helvétique et la sphère financière américaine, de même que les relations de pouvoir de ces deux entités (États “démocratiques”?) – au delà d’une véritable crise intestine qui les préoccupa à un moment donné? Bon, en même temps, lorsque le “Big boss” de ces entités (ploutocratiques !) parle, le monde autour de lui écoute attentivement, sauf que moi-même, “mauvais élève” du système par définition, croyez le ou non, j’en ai déjà fait les frais sans toutefois me réveiller au fond de la “Chicago River” avec des semelles de ciment, comme on pouvait le voir du temps où le “South Side de Capone” et le “North Side de Moran” se faisaient de violentes impolitesses. Alors, à l’aune du changement de paradigme de 2008…le monde ne nous a-t-il pas contraint à une véritable “guerre financière; guerre économique et monétaire et guerre sociale et sociétale” ? Bref.
Enfin, si tu me le permets, Michel, j’aurai une question après l’introduction suivante: Si dans le sillage du sauvetage de la banque aux Trois clés (UBS) par la BNS au prisme de la société de portage « SNB StabFund » domiciliée à Berne, en lisant les actes des saisies immobilières aux États-Unis (débacle des subprimes) l’on pouvait toutefois y lire une autre société anonyme portant la dénomination « StabFund (USA) inc » inscrite dans l’état américain du Delaware. Ainsi, selon toute vraisemblance, la Banque Nationale Suisse (BNS) aurait bien créé une autre entité – mais offshore cette fois – elle-même détenue par la « SNB StabFund Kommanditgesellschaft für kollektive Kapitalanlagen » à Berne. Cette dernière fut fondée le 27 novembre 2008 par la BNS. Par ce tour de passe-passe, le rachat d’une partie non négligeable des actifs toxiques invendables de cette société de portage se fera essentiellement via la Fed qui créera « un nouveau marché ». En effet, la Réserve fédérale américaine, « par son rachat de 2000 milliards de dette immobilière pourrie aux États-Unis ne le fera pas pour sauver UBS, mais bien pour nettoyer l’ensemble du système financier américain ». Donc en l’absence d’un soutien actif de la Fed, le résultat final n’aurait pas été celui d’un bénéfice – pour la Suisse – dans un pari ultra risqué, mais un monumental “Bye-bye la Suisse” ! Pourtant, alors que les helvètes – et avec eux le “quatrième pouvoir” – se focalisaient sur UBS, dans le même temps le CS se trouvait pris dans la déroute des “produits structurés américains devenus inéligibles en septembre 2008”, après une commercialisation en fanfare en Suisse (alors que cette dernière banque “too big to fail”, fleuron helvétique, était placée sous la gouvernance d’un Américain à partir de 2006). Le premier sauvetage du CREDIT SUISSE (par son Histoire toute particulière avec la First Boston, ainsi que les jeux de pouvoir exercés aux États-Unis) passait donc sous les radars, tandis qu’elle avait recours à des fonds du Qatar – une autorisation exeptionnelle de la FINMA – pour l’usage non conventionel d’un outil de recapitalisation : les “CoCo Bonds” (Contingent Convertible Bonds)…
Ma question, Michel, est donc la suivante: Les Suisses ne devraient-ils pas mieux considérer la maxime: “un prêté pour un rendu” afin d’appréhender plus correctement l’allocation atypique des fonds de la BNS (banque centrale) dans certaines classes d’actifs américains ? (C’est-à-dire que la BNS, à sa manière, viendrait également acheter des actifs “zombies” US pour des motifs peu avouables)
Bonjour Raymond, je te remercie de tes contributions et tu permettras de ne pas y répondre pour cette fois. Comme je me permets une petite pause, je vais tenter de prendre un peu de repos après une année chargée, et une nouvelle qui s’annonce volatile… De très bonnes fêtes à toi.
Bonsoir Michel, avec plaisir et absolument aucun souci 😉
De très bonnes fêtes également. Bien à toi !
Si chacun sait (ou devrait savoir) que la notion de “richesse” est subjective (ai-je dis une illusion?) alors se pose naturellement – encore en 2025 – cette question: – Durant combien d’années les Suisses pourront-ils continuer de boire et danser sur ce tas d’explosifs ?
https://michelsanti.fr/creation-monetaire/la-suisse-exemple-a-suivre
Selon l’étude du “Statista Research Department”, la dette nationale brute de la Suisse par rapport au produit intérieur brut (PIB) de 2000 à 2021, s’élevait à près de 41,5 % du PIB en 2021. Une part en recul depuis 2020 et qui devrait même atteindre un taux inférieur à celui de 2019, avant le choc de la crise du Covid-19. Ainsi, en suivant la trajectoire théorique, la dette nationale helvétique devrait chuter à environ 32 % de son PIB d’ici 2028. Toutefois, du côté de l’endettement des ménages, le scénario n’est pas aussi idyllique si l’on regarde les données les plus récentes du Fonds monétaire international (FMI). En effet, au cours des trente dernières années, le niveau de la dette des ménages par rapport au PIB a considérablement augmenté dans les pays développés, alors que la Suisse prenait la tête du podium 2022 avec un taux d’endettement des ménages à 128 % du PIB (ai-je dis un transfert des primes de risque des facilités bancaires des banques commerciales, d’une part – notamment via la création monétaire ex-nihilo – et de l’autre, une “guerre des monnaies” qui ne dit son nom au prisme de la politique monétaire irrationnelle exercée par sa banque centrale: la BNS ?).
L’Australie suit le classement avec un taux d’endettement des ménages de 112 % du PIB, puis la Corée du Sud avec 105 %. Le Canada (102 %) ; le Royaume-Uni (83 %); les États-Unis (74 %); le Japon (68 %); la France (66 %); l’Allemagne (55 %); l’Espagne (50 %) et l’Italie (40 %). On rappelera au passage que l’excès d’endettement des particuliers – combiné à de mauvais choix publics, une dérégulation pathologique (pour ne pas dire criminelle) de la sphère financière, ainsi qu’un mauvais timing de la politique monétaire de la Fed et l’aveuglement de son président : Alan Greenspan – a notamment été l’un des facteurs à l’origine de la crise financière mondiale (Grande Récession) de 2007-2008 (suivie de la crise de l’Euro à partir de 2009-2010).
Que les “Suisses” comprennent une bonne fois pour toute – tel est mon vœux le plus cher en 2025 – qu’ils n’ont pas seulement fait qu’hypothéquer leur(s) bien(s) privé(s) au sein des banques commerciales et des assurances privées, mais bon gré mal gré se sont laissés “hypothéquer” leur bien collectif à l’instar des fonds constituants la SUVA, les caisses de pension et l’AVS… hébergés dans le “Saint des Saints” de la BNS. Si loin de la notion d'”Intérêt général et du bien commun” mais si proche d’une vente à terme de son âme au diable !
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Raymond – avril 15, 2023 à 12:27 am –
(…) L’argent trouble qui traîne dans les terrains de jeux ploutocratiques préférés de New York, Londres, Paris ou encore Zurich (pôle financier) avec son excroissance de politiques centralisées à Berne, n’a rien de nouveau. En effet, ce “système économique de connivence” est né lors de la crise financière asiatique de 1997 et fut largement utilisé ensuite pour décrire l’économie philippine sous la dictature de Ferdinand Marcos dans les années 1980. Dans ce “système économique de connivence”, les entreprises prospèrent non pas grâce à la libre entreprise, mais plutôt grâce à l’argent gagné grâce à une collaboration étroite entre une classe d’affaires et la classe politique, c’est-à-dire dans lequel des personnes ou des organisations ayant des relations étroites avec des personnalités politiques profitent de ces relations pour acquérir un avantage concurrentiel injuste.
En Occident, ceci devrait aussi nous rappeler les nombreux scandales financiers du début du XXIe siècle aux Etats-Unis, par exemple, qui à leur manière ont déterré les squelettes marquant la période de la fin du XIXe siècle avec la dictature économique et sociale des ” barons voleurs”. En ce temps là, la présidence, le Congrès, la Cour suprême et les deux principaux partis américains, tous étroitement liés aux trusts industriels et financiers, avaient dû sévir pour sauver la réputation du système financier et garantir sa stabilité. À sa manière, l’historien américain Howard Zinn y a même consacré un chapitre de son ouvrage où il dénonçait cette période durant laquelle “le capitalisme ne cesse d’avoir recours à l’Etat”.
Nous voyons bien, à l’instar des deux faces d’une même pièce, ainsi qu’à la lueur des derniers événements aux États-Unis et en Suisse que la finalité d’un système économique capitaliste sur lequel repose des individus ou des entreprises ayant des liens étroits avec des dirigeants politiques, et des représentants du gouvernement, produit les mêmes effets; dont celui d’obtenir notamment un avantage injuste sur le marché. De part sa nature pervers, comprenons bien que ce “système économique de connivence” permet une concurrence sans restriction pour obtenir des permis, des subventions gouvernementales, des allégements fiscaux ou d’autres types d’intervention de l’État sur les ressources et, cela est souvent accompli par des intérêts commerciaux manipulant leurs relations avec le pouvoir de l’État en place. En raison des fortes incitations auxquelles sont confrontés les gouvernements pour extraire des ressources par la fiscalité, la réglementation et l’encouragement de l’activité de recherche de rente, ainsi que celles auxquelles sont confrontées les entreprises capitalistes pour augmenter leurs profits en obtenant des subventions, en limitant la concurrence et en érigeant des barrières à l’entrée, ceci est malheureusement devenu la forme prédominante du capitalisme tel que pratiqué aujourd’hui dans ce bas monde.
D’ailleurs, les nouvelles données empiriques sont suffisamment étoffées aujourd’hui pour constater à quel point la richesse et l’intérêt des magnats ont augmenté ces vingt dernières années en raison des politiques favorables aux entreprises cotées, et mises en œuvre par les responsables gouvernementaux – dont on ose croire (?) que “leur volonté” se manifestait avec la prospérité de la société dans son ensemble – alors même que le fossé des inégalités n’a eu de cesse à s’élargir (paupérisation) tandis qu’une infime minorité s’est accaparé la plus grande partie du fruit du labeur d’une très grande majorité. Toutefois, la montée en puissance du “capitalisme de copinage” reste aussi bien attribuée à la fois aux socialistes et aux capitalistes radicaux. Selon les socialistes, le “capitalisme de copinage” serait un sous-produit inévitable du capitalisme pur, alors que d’un autre côté, les capitalistes pensent que le “capitalisme de copinage” résulte du besoin des gouvernements socialistes d’exercer un contrôle économique.
On l’aura ainsi compris, le “système économique de connivence” reste largement blâmé pour une série de malheurs sociaux et économiques, car il peut entraîner de la corruption explicite (et implicite via le financement opaque de divers partis politiques, par exemple en Suisse). Les entreprises exploitent leurs liens politiques pour acquérir un avantage injuste sur le marché (lobbies), souvent en soudoyant des représentants du gouvernement ou en conditionnant des supports de voix à des élections (Public Choice). Cela fausse donc la concurrence sur le marché des biens et services et rend particulièrement difficile la prospérité des petites entreprises et des entrepreneurs lorsque certaines entreprises ont un avantage injuste en raison de leurs relations politiques. Les positions monopolistiques des grandes entreprises (plus largement encouragées sur l’autel de la financiarisation outrancière) peuvent évidemment affaiblir la concurrence et dissuader ainsi les petites entreprises d’innover davantage ou d’améliorer leurs biens et services. Ce système de perversion est tout aussi néfaste à la démocratie puisqu’il amène une tendance toujours plus marquée des gens à perdre confiance dans les institutions politiques et économiques. Puis, la défiance envers la mise en œuvre des réformes par les politiciens et le fonctionnement efficace des entreprises peuvent en être sérieusement entravés (crise de confiance).
Enfin, cessons une bonne fois pour tout de croire que le “Crony capitalism” se limite simplement aux marchés émergents ou aux pays en développement, car il existe suffisamment de conséquences désastreuses dans le monde imputables à ce “système économique de connivence”: La conflagration immobilière aux États-Unis (subprime); l’oligarchie de la Russie qui peut difficilement fonctionner sans l’aide du gouvernement; les distorsions économiques et financières en Chine, qui sont créées par l’Etat pour donner un avantage concurrentiel à ses propres entreprises; sans oublier le paradoxe américain caché par l’alibi du “protectionnisme”, mais dont les principes s’accordent à présent à ceux de la Chine; la Confédération helvétique par ses relations incestueuses avec la sphère financière et dont le principe même de la “neutralité” y est intimement lié (et à présent en sursis); l’UE mercantile et sa technocratie dirigée contre les peuples alors qu’elle n’a jamais rempli les principes élémentaires d’une ZMO…etc.
Un “système économique de connivence” demeure une nuisance, il serait peut-être venu le temps que la Suisse le saisisse enfin !
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