Ce que l’Allemagne veut…
Le verdict Allemand est donc tombé un peu après Pacques: les grecs, qui doivent régler seuls leurs problèmes, paieront 2.5 à 3% plus cher tout financement accordé par l’Union Européenne! L’Allemagne est donc à nouveau en désaccord avec les autres pays Européens concernant la Grèce puisqu’elle exige que la Grèce s’acquitte d’un taux d’intérêt de l’ordre de 6 à 6.5% sur des prêts consentis par l’Union alors que d’autres pays comme l’Irlande ou le Portugal bénéficiant des faveurs Bruxelloises ne paient que 4 ou 4.5%…
Cette nouvelle exigence Allemande est certes motivée par des considérations purement pratiques – à savoir que les nations créancières soient à même de se refinancer sur les marchés sans perdre d’argent – mais le souci de l’Allemagne moralisatrice est que la Grèce ne soit pas avantagée, c’est-à -dire qu’elle n’emprunte pas de l’Union à des tarifs inférieurs à ceux pratiqués par les marchés! En réalité, les conditions consenties en fin de mois dernier par l’Europe dans le cadre du plan d’assistance à la Grèce concocté in extremis contraignent cette dernière à ne se tourner vers ses alter ego membres de l’Union que dès lors qu’elle aura épuisé en vain tous les autres recours usuels sur les marchés, les Allemands ayant donc leur propre compréhension du concept de “sauvetage” et de sa mise en pratique.
En effet, et comme tout emprunteur, la Grèce devra donc commercialiser sa dette à des taux toujours plus élevés afin d’attirer des acheteurs jusqu’à ce qu’elle atteigne un point o๠ces obligations ne trouveront plus d’amateurs … car c’est à ce stade que l’Union Européenne serait supposée faire son entrée en accordant ses deniers à des tarifs encore supérieurs aux taux pratiqués par les marchés! Ce qui reviendrait à proposer à un titulaire de prêt immobilier incapable d’honorer ses paiements un nouveau crédit à un taux supérieur au précédent…
La Grèce est de facto abandonnée à son sort pendant que ses consoeurs de l’Union l’observeront, certes avec compassion, payer et surpayer les marchés afin de renouveler ses financements.