L’heure de vérité approche pour la France

L’heure de vérité approche pour la France

octobre 20, 2011 0 Par Michel Santi

Alors que le prochain G-20 se profile et tandis que l’avenir de l’Euro se jouera dans les quelques semaines à venir, la France se retrouve – de manière prévisible – en situation de grande fragilité. Le volontarisme affiché ces derniers mois par le Président français est ainsi soudainement décrédibilisé par les agences de notation qui, s’intéressant de plus près aux perspectives budgétaires de la France, mettent en place une stratégie de communication visant à préparer les esprits à la perte – prochaine et inéluctable – de son AAA. En réalité, la France et ses dirigeants se retrouvent complètement coincés puisqu’ils se rendent (enfin) compte qu’ils seront perdants sur tous les tableaux et ce quelle que soit la tournure que prendra les affaires – et les affres – européennes.

 

En effet, alors que les banques françaises auraient tout à perdre d’un défaut de paiement grec et de la chute des dominos européens suivants, les comptes publics français, eux, seront assommés suite aux recapitalisations bancaires ainsi qu’ à l’augmentation du Fonds de Stabilité… Les finances de la France sont donc sur le point de traverser une zone de fortes turbulences et la priorité donnée à grands renforts verbaux par le Président français et par ses adjoints pour sauvegarder le AAA risque donc fort de ne pas être tenue. La perte de cette notation prestigieuse par la France représentera ainsi tout à la fois un constat d’échec pour l’équipe dirigeante à la veille d’élections capitales ainsi qu’ une sérieuse remise en question des finances publiques de ce pays jusque là relativement épargné par la tempête européenne. Cette intense pression exercée sur le pays ayant franchi un degré supplémentaire en début de semaine quand Moody’s a indiqué que la France est actuellement le AAA le plus fragilisé puisqu’il se retrouve même derrière la Grande Bretagne dont les comptes ont néanmoins été rudement touchés ces dernières années. Et, de fait, le différentiel entre Bons du Trésor français et Bons allemands à 10 ans – qui constituent la référence absolue en la matière – a atteint un niveau de 115 points jamais enregistré jusque là, démontrant sans équivoque la méfiance et le pessimisme grandissants des marchés par rapport à l’assainissement des comptes publics de la France.

 

Bref, la situation est critique et elle est du reste amplement reflétée par la dégringolade – voire par l’effondrement – des valorisations des deux premières banques françaises, à savoir BNP Paribas et Société Générale, dont les actions ont respectivement perdu 35 et 50% ! Ces (autrefois) fleurons de la finance française paient tout simplement le prix de leur boulimie et, soit dit en passant, de leur appât aux gains puisqu’ils sont investis en 2010 sur la seule Italie de 285 milliards d’Euros et d’un total de 185 milliards sur la Grèce, le Portugal, l’Espagne et l’Irlande (source : B.R.I.). Certes, les établissements financiers allemands le sont également, avec toutefois une différence de taille : le déficitbudgétaire français est trois fois plus important en France qu’en Allemagne en 2011, indiquant ainsi les capacités intactes du gouvernement allemand à être en mesure de secourir ses banques sans subir l’affront de la dégradation de sa notation.

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