Les banques centrales dos au mur
Je crois que le marasme dans lequel nos économies se retrouvent toujours empêtrées et ce plus de trois ans après le déclenchement des subprimes en Juillet 2007 provient d’un défaut de perception de la part de la plus puissante banque centrale mondiale, à savoir la Réserve Fédérale US. En effet, persuadée que la liquidité était au cœur du problème, la Fed s’est lancée à corps perdu dans une politique ultra Keynésienne en activant la planche à billets après avoir réduit ses taux d’intérêts à zéro … alors que, selon moi, c’est la solvabilité qui serait plutôt à l’épicentre de la crise. La crédibilité des banques centrales se retrouve donc aujourd’hui doublement entachée. Ainsi, au lieu d’avoir contraint le système bancaire US (mais également Espagnol ou même Allemand qui est toujours en mauvaise posture) à purger son bilan tout en adoptant une vraie réforme et discipline financières, nos dirigeants se retrouvent aujourd’hui avec une conjoncture où la générosité excessive des stimuli n’a toujours pas réussi à relancer la consommation.
C’est la raison pour laquelle la Réserve Fédérale Américaine tente aujourd’hui de pousser à la consommation en usant de sa dernière trouvaille, à savoir la promotion de l’inflation! Le consommateur lambda ayant ainsi tendance à acheter aujourd’hui et aux prix actuels s’il estime que le bien en question est susceptible d’augmenter de prix demain, c’est donc l’artifice employé de nos jours par les banques centrales qui déploient tous leurs efforts afin de contribuer – avec succès – à la flambée des prix des matières premières et de l’énergie. Ce faisant, les responsables US – persuadés que les marchés sont au centre de la reprise – encouragent certes les investisseurs à se jeter dans la ruée spéculative vers ces denrées mais ils ne parviendront pas à rétablir ainsi l’économie réelle.
Attiser le feu de l’inflation se révèlera inévitablement un jeu très dangereux pour des autorités financières – désespérées – qui se rendent compte de l’inefficacité de la seule politique monétaire. Ce constat d’échec devrait pousser les Gouvernements à prendre en main de manière nettement plus volontariste les processus de créations d’emploi qui ne doivent pas être du ressort des banques centrales par l’entremise de la variable des taux d’intérêts. Cette politique des liquidités généreusement prodiguées à des taux proches du zéro finiront par ruiner le secteur bancaire tout en fragilisant encore plus la croissance.
Deux constats s’imposent en conclusion: nos pays se seraient tirés de la récession plus rapidement sans cette stratégie se résumant aux seules injections de liquidités et, par ailleurs, la conjoncture présente prouve les limites du pouvoir d’une banque centrale, fût-elle la Réserve Fédérale US!
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Michel