
L’aube d’un monde nouveau
Que le prochain Président des Etats-Unis d’Amérique soit à nouveau Obama ou même Donald Trump ne changera pas un fait acquis : il sera le dernier à présider aux destinées de la première puissance économique au monde car son pays cèdera cette place à la Chine dès 2016! Pour autant, nul – et pas même les experts et autres analystes attitrés – n’est vraiment prêt ou conscient de ce chamboulement radical de notre contexte (mais également de nos modes de pensée) car les méthodes de calcul employées sont inadaptées.
Les comparaisons des P.I.B. des deux pays se pratiquent effectivement à l’aide des taux de change actuels alors que rien n’est plus volatil et que rien n’est moins versatile que le cours des monnaies. Dans un contexte où la valeur du Yuan chinois est volontairement maintenue à des niveaux très bas ne correspondant en rien aux fondamentaux de cette nation, la fiabilité de telles prévisions et la mise en perspective de ces deux économies à partir de données peu conformes à la réalité se doivent d’être sérieusement mises en doute… En effet, alors que les grossières estimations des analystes, voire des Etats Occidentaux, évoquent ce rattrapage de la Chine à l’horizon 2023, la méthode de calcul du F.M.I. rapproche cette échéance à 2016.
Le critère auquel fait appel F.M.I. étant nettement plus fiable que celui du très instable marché des changes puisque c’est les fameuses « parités du pouvoir d’achat », ou en anglais purchasing power parities désignées sous l’abréviation de « PPP », qui font foi et pour cause… L’indicateur des PPP n’indique-t-il effectivement pas que l’économie chinoise se développera de 11’200 milliards de dollars cette année à 19 milliards en 2016 tandis que celle des Etats-Unis progressera de 15’200 milliards en 2011 à 18’800 milliards en 2016 ? Ainsi, la quotité US dans l’activité économique mondiale – qui était encore trois fois supérieure à celle de la Chine il y a seulement dix ans – atteindrait en 2016 (selon le FMI) 17.7%, proportion qui serait la plus basse des temps modernes et qui se classerait en retrait par rapport à la Chine!
L’âge d’or de l’Amérique est donc révolu : notre système Occidental ayant abdiqué son hégémonie dès lors qu’il s’est mis à privilégier ses profits au détriment de ses emplois… Après avoir détrôné la Grande Bretagne à la fin du XIX ème siècle, les Etats-Unis d’Amérique sont donc aujourd’hui sur le point d’être dépassés par une nation aux critères d’appréciation et aux priorités fondamentalement différents – quand ils ne sont pas divergents – des nôtres. L’avènement de la Chine s’accompagnera de bouleversements profonds dont on voit déjà les signes avant-coureurs avec la flambée des denrées alimentaires, des matières premières et bien-sûr de l’or.
Cet avènement et son pendant, à savoir le déclin américain, seront le fait majeur des prochaines décennies.