Inflation : il n’y a pas le feu au lac

septembre 24, 2012 0 Par Michel Santi

Dans l’optique des rounds supplémentaires des baisses de taux quantitatives entreprises par la Réserve fédérale et par la Banque du Japon, comme dans la perspective des achats obligataires prévus par la BCE, les critiques et les craintes par rapport au retour de l’inflation se sont intensifiées. Le grief le plus communément invoqué étant que l’inflation punit les épargnants. L’inflation rampante diminue certes incontestablement la valeur de l’argent… mais nul n’est supposé conserver ses économies dans un tiroir ou sous un matelas ! Une épargne peut en effet – et doit – être placée dans des contrats d’assurance-vie, des comptes d’épargne ou des plans retraite qui sont rémunérateurs en intérêts. Nulle stratégie viable et censée ne suggère ainsi de conserver chez soi ou dans un coffre des liquidités en nombre important qui, par définition, n’offrent aucune rentabilité. Voilà pourquoi cette création monétaire massive de la part de ces banques centrales ne saurait nuire à l’épargne du citoyen moyen et standard qui se verrait compensé par une majoration des intérêts offerts sur ses placements et, ce, à mesure de l’intensification des pressions inflationnistes. Les phobies inflationnistes sont au demeurant délibérément exagérées car il n’est plus question de revenir aux taux d’inflation en vigueur dans les années 70, qui dépassaient souvent 10%. L’objectif de nos banques aujourd’hui étant d’obtenir une inflation comprise entre 2 et 4%… Ne nous « prenons donc pas la tête » avec une inflation qui ne se matérialisera pas, ou si peu, et qui sera bienvenue afin de relancer la machine. C’est, en tout cas, l’espérance la plus chère de nos banquiers centraux. Nous ne serons en rien pénalisés car plus de « Regulation Q » comme dans les années 70 ! Pour mémoire, cette loi plafonnait les intérêts payés sur les placements d’épargne. Résultat : pendant que l’inflation s’envolait, les taux de rémunération, eux, étaient bloqués au-delà d’un certain niveau.