
Une Allemagne à la dérive
Le secteur automobile allemande en pleine liquéfaction : la production de Volkswagen en baisse de 22% d’année en année.
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Bien sincèrement,
Michel
Rien d’étonnant finalement!
Les États-Unis ont en effet devancé l’Allemagne et deviennent ainsi le No 2 mondial pour les achats de voitures électriques. Les ventes ont ainsi augmenté de 79% sur une année. Entre janvier et mars, 81% des voitures vendues furent électriques. Tesla a une part de marché de 63%. Au niveau mondial, le plus grand marché demeure toutefois la Chine. Mais poussée par l’amélioration de l’efficacité énergétique et les nouvelles tendances sociétales, la demande de SUV a également explosé au cours des 10 dernières années aux États-Unis. Alors que de ce côté de l’Atlantique – plus particulièrement avec la réflexion d’un malus au poids – tout semble vouloir se dessiner à bânir ces ” petits monstres”; le plus souvent de marque allemande, coréenne ou chinoise. Les SUV profitent cependant du passage aux véhicules électriques avec une autonomie plus conséquente du fait de leur relatif grand volume de stockage pour les batteries. Et une contrainte spaciale de chargement pour les plus petits gabarits familiaux. En 2022, rien que les SUV représentaient 46% des ventes mondiales de voitures et les SUV électriques représentaient plus de la moitié des ventes mondiales de voitures électriques. Le marché SUV électrique est alors en passe d’être sérieusement bridé de ce côté de l’Atlantique, alors qu’il est dynamisé Outre-Atlantique et en Asie.
L’Asie, notamment l’Empire du milieu, qui, rappelons-le, dispose de grandes infrastructures pour la fabrique des micro-composants des véhicules électriques et, Taïwan qui demeure sous protectorat américain !!! Bien évidemment, en sus de la guerre commerciale qui fait rage entre la Chine et les États-Unis, il n’est pas utile non plus de rappeler aux européens que l'”Inflation Reduction Act” des américains – dont les subventions sont réservées aux produits fabriqués aux Etats-Unis – aide de 7500 dollars pour l’achat d’un véhicule électrique neuf par exemple, avec surtout des conditions assurées de provenance des composants. Dont ils sont leader (grâce à Taïwan) avec la Chine. Un atout de taille, de quoi motiver des entreprises européennes, notamment des constructeurs investissant vers la transition électrique – à se délocaliser aux États-Unis.
Comme du temps des thuriféraires de l’austérité (ordolibéralisme allemand) qui turbinent à présent aux usines à charbon ou de ses suiveurs (néolibéraux français) qui ont réussi à faire avaler la pilule – lors de l’accord entre les 27, notamment sur la directive “RED III” européenne visant à accélérer le déploiement des énergies renouvelables – que le nucléaire est une énergie renouvelable (alors même que Paris ne pourra-t-être à la hauteur de ses ambitions, budgétairement et techniquement parlant); les lustres se succèdent, les enjeux planétaires s’additionnent et s’aggravent, mais ils n’ont toujours rien compris à la macroéconomie. L’écologie est une affaire beaucoup trop sérieuse pour qu’elle soit appréhendée au même titre que les dogmes et les yeux fermés. La finance a déjà fait cette triste expérience alors que nous en payons le prix fort aujourd’hui.
Ou alors, plus simplement, c’est moi-même qui ne comprends plus rien à rien!