Le monde contre Goldman Sachs !

décembre 19, 2009 0 Par Michel Santi

Les conditions financières favorables et à la limite de l’indécence mises en place par la Réserve Fédérale US ont transformé les Banques Américaines en machines à faire des bénéfices pilotées par des Banquiers fiers de cette année 2009 dont les résultats ne sont en rien redevables à leurs talents. Un rapport de l’organe de régulation Américain cité il y a quelques jours par le Financial Times dévoilait effectivement que Goldman Sachs n’avait eu que deux journées de pertes au second trimestre de l’année alors que le troisième trimestre 2009 s’était soldé, lui, par une seul jour négatif!

Ce rapport détaillait ainsi les bénéfices de Goldman qui avait généré plus de 100 millions de dollars sur 36 jours et plus de 50 millions sur 8 autres journées et ce sur l’ensemble des 65 jours que compte le troisième trimestre 2009… Il est vrai que Goldman est un établissement rôdé aux périodes fastes: N’avait-il pas ainsi distribué des prêts hypothécaires à environ 200’000 ménages Américains pour un encours de 40 milliards de dollars tandis qu’il misait dans le plus grand secret pour ses fonds propres sur un effondrement du marché immobilier? Goldman avait même réussi l’exploit de promouvoir les titres pourris alors côtés AAA auprès de sa clientèle privée et institutionnelle lui permettant ainsi de se délester de l’ensemble de ses subprimes peu avant l’implosion de la bulle en 2007.

L’organe de régulation Américain, la Securities and Exchange Commission, s’intéresse de très près aujourd’hui à cet établissement qui distribuait activement des valeurs parmi sa clientèle constituée de fonds de pension, de syndicats, de compagnies d’assurance et d’institutions financières étrangères importantes alors même qu’il spéculait sur les marchés contre ces mêmes titres vendus! Goldman ayant fait distribué ces titres par l’entremise de succursales localisées dans les Iles Cayman afin de ne pas se conformer aux réglementations US qui l’auraient contraint à alerter sa clientèle sur ses propres prises de position pour le moins antithétiques à sa politique commerciale…

Aujourd’hui, Goldman Sachs se bat contre une menace de démantèlement des établissements majeurs, les Too Bigs To Fail, menace qui reste toutefois bien hypothétique dans son cas puisque nombre d’actuels et d’anciens hauts responsables politiques US sont issus de son giron. Néanmoins, le patron actuel de Goldman, Lloyd Blankfein, défend son établissement qui ne serait actif, selon lui, que dans le domaine de la Banque d’Investissement, la preuve étant qu’il emploie 30’000 salariés quand les Banques géantes, elles, – autrement celles qui mériteraient selon lui d’être cassées – en emploient 200 ou 300’000!

Pourtant, l’analyse des résultats officiels de Goldman Sachs révèle que sa partie ” Banque d’Investissement ” n’a généré au 30 Septembre de cette année que 899 millions de dollars sur ses 12’300 milliards de revenus et ne représente en conséquence que 1’360 millions de dollars sur les 882 milliards de fonds propres de cet établissement… Dans ces conditions, Lloyd Blankfein ne verrait certainement aucune objection à démanteler Goldman Sachs pour n’y conserver que la Banque d’Investissement ?!

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