La Grande Bouffe

septembre 18, 2009 0 Par Michel Santi

La Réserve Fédérale Américaine suscite les éloges et l’admiration de l’ensemble de l’intellegentsia financière et économique mondiale pour son comportement héroïque ayant sauvé de la ruine le système financier de son pays et, par extension, global. C’est en effet grâce à elle que notre monde a évité la liquéfaction, elle qui a secouru et rétabli la chaà®ne du crédit hors de laquelle nos économies, nos entreprises et nos salariés n’ont point de salut.

Saluant ainsi le rôle crucial et fondamental joué par son Président Ben Bernanke à l’occasion de sa reconduction il y a quelques semaines pour un second mandat, le Président Obama s’est plu à rappeler que son ” expérience, tempérament, courage et créativité ” seuls avaient pu éviter une répétition de la Grande Dépression…

Une économie ne saurait vivre et se développer sans un système financier permettant de connecter un entrepreneur ayant besoin de lever des fonds pour mener un projet à bien et un épargnant désireux de faire fructifier des économies mais il n’est pas prévu à ce mode d’emploi que les établissements dont la fonction est de réaliser cette intermédiation doivent être sauvés à intervalles réguliers par le contribuable sous le prétexte que la dérive de Banques “too bigs to fail ” entraà®ne dans sa chute l’entrepreneur et l’épargnant! La capitalisme, ce régime ayant autrefois contribué à l’essor et au développement humain se serait-il aujourd’hui transformé en vampirisme? Depuis près de trois décennies, nos sociétés sont régulièrement retenues en otages, la rançon exigée en échange de la préservation de leur niveau de vie consistant en le financement – et en le cautionnement moral implicite – d’un système financier que nul ne peut plus briser!

En fait, la dose médicamenteuse appliquée aujourd’hui par Bernanke est comme un anesthésiant, faisant accessoirement officie d’euphorisant, qui permettra tout au plus de gagner quelques années pendant que le cancer, lui, progressera inéluctablement. Bernanke, qui est probablement plus puissant qu’Obama lui-même, le sait pertinemment bien : l’Histoire financière moderne est jalonnée d’épisodes de mesures dispendieuses de sauvetage du système bancaire, épisodes qui ponctuent et impriment fortement de leur marque nos croissances économiques et donc notre bien être. Nos cycles d’activité, loin d’être redevables à notre dynamisme entrepreunerial ou à notre créativité individuelle, ne sont plus dépendants que de l’ogre boulimique de la Finance qui finira bientôt par exploser à la manière du personnage des Monty Python!

Des bulles se forment d’ores et déjà dans le monde : en Asie, en Amérique Latine, dans certains secteurs d’activité aux Etats-Unis et les taux d’intérêts actuels, les flux de capitaux et l’océan de liquidités créés par nos Banques Centrales donneront très prochainement le sentiment d’invulnérabilité et de richesse propres aux périodes d’euphorie … que nul n’osera briser – ni même endiguer – en resserrant la vis de la politique monétaire ou en rationnant le crédit. Pendant que les Banquiers plaideront la prolongation de la politique monétaire expansionniste en invoquant un système encore fragile, les politiciens, préparant les prochaines élections, n’auront pas le cran de les contredire et tout ce monde se réfugiera derrière la théorie Keynésienne à même de justifier tous les abus!

En fait, nous devrions tous nous convertir en Banques : Emprunter de l’Etat à 0% et placer en Bons du Trésor à 3.5%…Le Keynésianisme sonne le glas du libéralisme.

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