Oublier Keynes !
Les Banques Centrales qui se prétendent et qui se proclament “indépendantes” sont en fait sous la tutelle du pouvoir politique qui exerce un contrôle sourcilleux sur des taux d’intérêts généralement maintenus bas et ce pendant le temps le plus long possible. Politique monétaire laxiste ayant pour but de relancer les économies tout en nous procurant un sentiment fallacieux de prospérité!
Dans ces conditions, ces conseils d’administration de Banques Centrales et autres comités ayant pour tâche de fixer le niveau des taux d’intérêts ne font guère plus illusion dans une conjoncture passée – et actuelle – o๠la priorité unique de nos Gouvernements est de fabriquer de toute pièce un boom inflationniste qui donnerait le change et calmerait – pour un temps bien-sà»r – le mécontentement populaire…
Dans un contexte o๠nos Banques Centrales semblent avoir abdiqué le contrôle de la politique monétaire qui est pourtant de leur devoir et responsabilité, ne serait-il pas encore plus décent de laisser les marchés financiers fixer le niveau des taux en fonction de la règle basique de l’offre et de la demande que de l’abandonner aux mains de politiciens bien plus motivés par leurs carrière et intérêts particuliers?
Toutes ces entreprises fragiles, rapidement créés et aujourd’hui disparues, auraient-elles pu seulement émerger si les taux d’intérêts n’avaient été maintenus à des niveaux ridiculement bas pour des motifs purement démagogiques? Ces pauvres entrepreneurs et leurs salariés, persuadés qu’ils pouvaient échapper au filtre et à la sélection naturelle du marché, ont vécu un temps sur l’illusion de richesse et de facilité induite par des taux d’intérêts ridiculement et artificiellement bas.
Au même moment, les Banques Centrales – supposées maà®triser une expansion irrationnelle – ne faisaient en réalité qu’attiser l’euphorie, ignorant au passage les enseignements ( de Von Hayek ) selon lesquels les interférences entre les taux d’intérêts et la Masse Monétaire débouchent fatalement sur une machine infernale ( bulle spéculative ) condamnée à terme à imploser!
En fait, les réponses apportées à la crise financière ont elles-mêmes été hautement politisées.
S’inspirant ainsi de Keynes qui avait encouragé en 1936 une “socialisation de l’investissement” qui assurerait “le plein emploi” tout en plaidant pour “une large extension des rôles traditionnels du gouvernement”, les mesures appliquées par nos Etats eurent la prétention de rectifier les errements et exagérations macro économiques (qu’ils avaient eux-mêmes largement contribué à créer).
Une fois de plus, abstraction était faite du concept Hayékien qui, lui, insiste sur l’impact fondamental de l’interaction taux d’intérêts / Masse Monétaire sur les cycles de l’activité. Une fois de plus, la philosophie hautement interventionniste de Keynes fournissait à nos politiques une excuse pour fausser le système sous le prétexte erroné selon lequel les mesures d’expansion fiscale avaient eu raison de la Grande Dépression.
Ces mêmes théories de Keynes qui avaient été appliquées dans toute leur splendeur dans les années 70… très fortement marquées par des déficits budgétaires substantiels se traduisant par une explosion de l’inflation elle-même accompagnée d’une hausse du chômage et d’une stagnation boursière!
Pourquoi nos Gouvernements empruntent-ils aujourd’hui ces sempiternelles autoroutes de la facilité consistant à injecter dans nos économies une bonne dose d’inflation qui aboutira nécessairement à une aggravation du chômage? Mais ont-ils encore le temps et la volonté d’oublier les enseignements manichéens de Keynes? Auront-ils le courage de la rigueur?
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Michel