R.I.P.

novembre 1, 2008 0 Par Michel Santi

Les autorités américaines ont été vertement critiquées pour avoir abandonné Lehman à son sort. De fait, elles ne s’attendaient pas au cataclysme financier survenu dès l’annonce de sa débâcle, cataclysme dont on ne peut toujours pas parler au passé…

Les actionnaires, investisseurs et spéculateurs ont certes été brà»lés, les contribuables à travers le monde ont certes été sollicités à hauteur de 2’000 milliards de dollars. Pour autant, maintenant que le gros de la panique semble passé – ou en tout cas intégré, “digéré” par le marché -, maintenant que les institutions financières les moins solvables ont été sacrifiées à la faveur d’un gigantesque et macabre jeu de dominos, l’effondrement de Lehman peut-il vraiment être considéré sur toute la ligne comme une tragédie?

Cette crise n’est pas née à l’occasion de la faillite de Lehman car Wall Street et le système financier anglo-saxon vivaient très nettement au-dessus de leurs moyens à coup de crédits et de leviers. Du reste, la bulle avait commencé à imploser dès Juillet 2007, soit quatorze mois avant la banqueroute de Lehman…

Le sauvetage de cette banque aurait certes épargné au monde des semaines noires chargées d’intensité dramatique. Pour autant, notre système financier aurait été épisodiquement – et fatalement – secoué par des mini crises bancaires qui y auraient installé un pourrissement “à la Japonaise”.

Par ailleurs, la bombe Lehman a également eu deux autres conséquences bénéfiques : celle de finalement sortir nos gouvernants de leur léthargie complaisante et de semer la terreur parmi des financiers habitués à croquer du crédit et de l’effet de levier à tous les repas!

Ainsi, Lehman était-elle une victime expiatoire indispensable et il est temps, avec Novembre, de passer à une autre phase de la crise.

Chers lecteurs,

Voilà plus de 15 ans que je tiens ce blog avec assiduité et passion.
Vous avez apprécié au fil des années mes analyses et mes prises de position souvent avant-gardistes, parfois provocatrices, toujours sincères.
Nous formons une communauté qui a souvent eu raison trop tôt, qui peut néanmoins se targuer d'avoir souvent eu raison tout court.
Comme vous le savez, ce travail a - et continuera - de rester bénévole, accessible à toutes et à tous.
Pour celles et ceux qui souhaiteraient me faire un don, ponctuel ou récurrent, je mets néanmoins à disposition cette plateforme de paiement.
J'apprécierais énormément vos contributions pécuniaires et je tiens à remercier d'ores et déjà et de tout cœur toutes celles et tous ceux qui se décideront à franchir le pas de me faire une donation que j'aime à qualifier d'«intellectuelle».

Bien sincèrement,

Michel