Les évènements se précipitent en Europe
Une ceinture d’Etats Européens allant d’Europe de l’Est à la Méditerranée en passant par l’Irlande est sur le point de vivre les affres de la Grande Dépression Américaine des années 30! Pour reprendre une expression qui s’appliquait à l’immense Empire Austro-Hongrois, l’Europe serait-elle devenue une “prison des Nations”?
Une certaine frange de l’opinion publique Irlandaise souhaite que son Gouvernement fasse pression sur Bruxelles et menace de sortir de l’Union faute de subsides supplémentaires permettant de sortir le pays de la crise. De fait, le défaut de paiement de certains Etats Européens est une éventualité prise très au sérieux dans des pays comme l’Irlande tout en leur permettant de faire pression sur les organes de l’Union en faisant très justement valoir que le défaut de paiement d’un ou de plusieurs pays Européens nuirait considérablement la crédibilité de l’ensemble de l’Union…La Grèce, l’Italie ou l’Espagne sont en effet les candidates idéales pour provoquer une réaction en chaà®ne qui se propagerait comme une onde de choc à travers tous les pays fragilisés de l’Union.
De fait, l’Irlande estime que sa présence au sein même de l’Union Européenne entrave sa propre reprise économique car l’Euro l’empêche de relancer son activité par la stimulation de ses exportations comme le pratique actuellement la Grande Bretagne en laissant la Livre se déprécier, transmettant ainsi son problème plus loin…L’adhésion de l’Irlande à l’Euro l’empêche donc de procéder à une relance par les exportations, contraignant les entreprises nationales à licencier, à réduire les salaires et à subir pleinement la récession. Sans négliger un autre élément crucial, à savoir que l’Irlande ne peut pas plus réduire ses taux d’intérêts afin de promouvoir la croissance, étant obligée de suivre la politique monétaire de la BCE basée à Francfort!
Par ailleurs, la Grèce se retrouve également au bord du précipice, ayant subi l’humiliation de voir sa notation internationale rétrogradée par les grands instituts spécialisés! Les autorités Grecques en sont à présent réduites à financer leurs déficits par l’émission de bons à 3 mois plutôt que par l’entremise de classiques obligations à long terme, conscientes de la réticence des investisseurs internationaux à s’engager sur une plus longue période en faveur de l’Etat Grec! En fait, le torchon brà»le depuis de longs mois entre les pays du Sud et de l’Est Européen d’une part et entre les pays aisés d’autre part : L’épargnant Allemand n’évite-t-il pas soigneusement les billets de banque portant la lettre Y, S ou V au profit des billets portant la griffe X ou U? L’Allemand de la rue boycotte en effet les Euros imprimés en Grèce, en Italie et en Espagne au profit de ceux fabriqués en Allemagne ou en France en retirant ses billets de banque directement auprès des guichets de ses banques au détriment des distributeurs automatiques o๠il n’est pas capable de les filtrer! Pourtant, la réglementation Européenne précise bien que les Euros issus dans chacun des pays Européens sont strictement interchangeables…
Les options à disposition de la Grèce ne sont du reste guère plus enthousiasmantes que pour l’Irlande : se retirer de l’Europe et procéder à une dévaluation massive de sa monnaie ou bénéficier de la charité Européenne, hypothèse nettement plus vraisemblable eu égard à la position géostratégique de ce pays à proximité de la Turquie et de Chypre. Au final, la Grèce – pays Y – se verra admonester une leçon de discipline fiscale par l’Allemagne – pays X – et connaà®tra quelques années de déflation. Après tout, le comble serait que l’Europe qui doit son nom à une déesse Grecque lâche la Grèce!
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Michel