Le fardeau exorbitant

«Nous estimons peu probable que des tarifs douaniers soient mis en place. L’arme des tarifs douaniers sera toujours chargée et prête à être utilisée, mais rarement déclenchée. Un autre point de vue différencié que nous avons est que Trump poursuivra une politique de dollar faible plutôt que d’imposer des tarifs douaniers. Les tarifs sont inflationnistes et renforceraient le dollar — ce qui ne serait guère un bon point de départ pour une renaissance industrielle aux États-Unis. L’affaiblissement du dollar en début de second mandat favoriserait la compétitivité de l’industrie manufacturière américaine»,
telles étaient les lignes écrites dans sa lettre à ses investisseurs par Scott Bessent, aujourd’hui Secrétaire au Trésor dans l’administration Trump. Le 31 janvier 2024, soit il y a un an précisément.
Il avait tort. Trump commence à user de cette arme, et de manière assez violente, car l’imposition de «tarifs» aux partenaires commerciaux les plus importants des Etats-Unis, à savoir le Canada, le Mexique et la Chine, peut conduire à un embrasement global.
Mais Bessent avait aussi raison, car un renforcement (supplémentaire) du dollar peut achever de défigurer l’économie américaine, accélérer sa désindustrialisation, renforcer de manière maximale la haine de la globalisation qui est le signe distinctif de l’électorat populaire de Donald Trump.
En d’autres termes, cette centralité, cette prédominance absolue du dollar, ce «privilège exorbitant», peut aussi se révéler être un fardeau exorbitant.
D’abord, un constat : les déficits sont toujours politiques. Rien ne remet plus en question la souveraineté d’un pays autant que d’être net dépendant de l’étranger pour son commerce ou pour financer son train de vie. Déficits excessifs et endettement incontrôlé réduisent la souveraineté en soumettant l’État à des intérêts extérieurs (marchés, créanciers, institutions internationales), limitant sa capacité d’action, l’exposant à des pressions politiques et économiques qui échappent à son contrôle.
En outre, ayons l’honnêteté d’admettre que la globalisation a induit une perte de souveraineté de bien des nations. Encore mieux: le préalable à la globalisation est la perte de souveraineté au moins partielle des nations qui acceptent d’en jouer le jeu. Et les Etats-Unis sont fort bien placés pour le déplorer car les pays qui affichent avec eux un excédent commercial (donc qui leur vendent plus qu’ils n’achètent des USA) réinvestissent dans un second temps leurs excédents aux Etats-Unis, les rendant du coup encore plus dépendants…Dès lors, la taille et l’ampleur des déficits américains (mais cet exemple s’applique à d’autres pays) deviennent déterminés, non seulement par des décisions nationales, mais aussi par le degré de consommation et d’épargne d’autres pays.
A l’évidence intolérable pour Donald Trump, parfaitement conscient de la dépendance de son pays, qui réagit avec la seule arme dont il dispose, à savoir l’augmentation décrétée du jour au lendemain des droits de douane. En réalité, le Président US ne dispose même pas entièrement de ce levier puisqu’il a même dû invoquer des motifs d’urgence, la lutte contre le Fentanyl et contre l’immigration illégale, qui seuls l’ont autorisé à imposer ces «tarifs», tordant ainsi quelque peu le bras de la Constitution américaine.
Voilà pourquoi il n’est pas difficile de prévoir que Trump reviendra inéluctablement aux fondamentaux. La seule stratégie viable – unanimement cooptée par les marchés financiers – dont son Secrétaire au Trésor est un des émissaires, sera de procéder à dévaluer le dollar. Un État – a fortiori les USA – peut discrètement influencer le taux de change de sa monnaie, améliorant ainsi la compétitivité de ses exportations à l’international, stimuler sa production nationale, réduire son déficit commercial, améliorer sa balance des paiements, et diminuer en définitive son besoin en financements externes.
Maintes fois mises à profit dans le passé, cette manipulation – qui permettra d’éviter des chocs frontaux avec les partenaires commerciaux – sera attribuée à la volatilité et à l’arbitraire des marchés financiers. N’est-il pas pratique de donner systématiquement tort «aux marchés»?

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Et si le locataire de la Maison-Blanche avait le cul placé entre deux chaises, c’est-à-dire entre le $ et les crypto-actifs décentralisés ?
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Si les États unis d’Amérique demeurent une terre de contradictions, leur nouveau “Fermier du monde” n’échappe malheureusement pas à la règle, car s’il avait eu l’occasion de croiser Emmanuel Kant, celui-ci lui aurait sans doute rappelé ô combien “l’espace et le temps sont le cadre dans lequel l’esprit est contraint de construire son expérience de la réalité”. Ou s’il était transporté dans l’univers de Kurt Gödel, il pourrait y rencontrer John qui passa son adolescence dans un institut privé helvétique, avant que celui-ci ne rejoigne l’université de Göttingen – en Allemagne – où il achèvera ses études à l’âge de 20 ans pour finir par entrer dans les ordres de la finance quelques années plus tard, à une époque où les Etats-Unis n’ont ni banque centrale, ni législation bancaire pointue. À 15 ans, John aura déjà visité les principales villes du monde et, lui qui vouait une véritable admiration pour Napoléon, la France le retrouvera régulièrement à visiter Aix-les-Bains. Pour ce féru d’histoire, l’empereur français s’est “forgé” grâce à une “volonté de fer qu’aucun obstacle ne pouvait abattre, même lors de ses défaites”. C’est d’ailleurs en suivant ce leitmotiv que John Pierpont Morgan (J.P.M.1837-1913) gagnera son surnom de “Napoléon de Wall Street” ! D’ailleurs, la banque J.P. Morgan (du nom de son fondateur) ne viendra-t-elle pas au secours du système financier et économique en jouant à elle seule le rôle de “prêteur en dernier ressort”, après la panique bancaire américaine de 1907 ? Comme le feront du reste nos banques centrales lors de la débacle mondiale un siècle plus tard – en 2008 – déclenchée à nouveau par les conquérant d’un nouveau monde. Un monde d’Après ! Mais si “le pompier des affaires” – John Pierpont Morgan – aura joué un rôle fondamental à une époque où les États-Unis ne disposaient pas encore de la Réserve Fédérale – à contrario des États européens qui étaient en mesure de suppléer aux déficits financiers pendant les périodes de crise avec leur banque centrale respective – l’action disproportionnée du seul grand manitou du secteur bancaire fut tout autant décriée que source d’inquiétudes après les nombreuses crises financières ayant succédé à la guerre de Sécession américaine (1861-1865). Des inquiétudes justifiées qui donnèrent finalement un nouvel élan aux débats sur la réforme monétaire (loi Aldrich–Vreeland) et à la création d’une banque centrale nationale aux États-Unis (Fed) au prisme de la loi du 22 décembre 1913 (Federal Reserve Act). Puis, 20 ans plus tard, au “Banking Act de 1933” (Glass-Steagall Act). Malheureusement mis à mort depuis ! (Dérégulation du secteur financier)
Pour ce “banquier des affaires” – John Pierpont Morgan – la base fondamentale de l’entreprise se résumait à cette maxime: “un homme en qui je n’ai pas confiance ne pourrait me procurer de l’argent pour tous les liens de la chrétienté”. Autant dire que ce grand chef d’entreprise ne prêtait pas de l’argent sans un minimum de “capital confiance” envers son débiteur, alors qu’aujourd’hui, paradoxalement, les États (du globe) créanciers des États-Unis lui prêtent tout l’argent du monde en souscrivant aux Bonds du Trésor américain, avec pour seule caution la confiance accordée à ce Maître. Lui qui n’a d’ailleurs jamais hésité à vendre ses créanciers comme ses débiteurs à la première opportunité, quitte à les extorquer d’une façon ou d’une autre. Dingue, puisqu’en effet, quatre-vingts ans après la Conférence de Bretton Woods qui réunissait les représentants de 44 nations à l’issue de la deuxième guerre mondiale – WW2 – ce devoir impératif de revoir le fondement de l’architecture monétaire et financière internationale, pour bâtir celle-ci sur une fondation solide et cohérente, n’est toujours pas acté en 2025 (même pire depuis l’effondrement des Accords de Bretton Woods et cette dérégulation conduite à marche forcée dès 1971). Bien qu’entre temps, quelques pays, à l’instar des BRICS (élargis), se soient prêtés à l’exercice de s’affranchir du “pouvoir Divin” du dollar américain. Lesquels sont aujourd’hui menacés d’une guerre commerciale sans concession (tarifs douaniers à 100%) en représaille à cette sécession à la monnaie de réserve mondiale (i.e Truth Social).
Une contraction de plus si l’on en juge que notre “Fermier du monde” (désormais chef de file du courant libertarien en faveur d’un capitalisme “sans foi ni loi” et “gardien de l’Intérêt de général et du bien commun au sens d’un Etat nation) a donné sa bénédiction aux “monnaies numériques décentralisées” menant (implicitement) ses créanciers à reconsidérer leurs investissements dans des actifs libellés en dollars, comme les emprunts souverains (respectivement la dette par analogie aux Bonds du Trésor). L’entre-lignes du message n’est-il pas celui consistant à dire: – le dollar US n’est plus une monnaie refuge ! ou encore: – nos “actifs imprimés” ne valent plus “reconnaissance de dette” ! en ce sens que nous ne pouvons plus, à l’avenir, vous garantir la valeur de ce papier du Trésor au même “coût d’opportunité” 🙊 En clair : – notre “capital confiance” est un mythe ! Donc, en suivant la logique associée à un crypto-actif décentralisé – dissocié d’un “tiers de confiance” (banque centrale) – il est alors aisé de comprendre (aussi) que la valeur (“monnaie numérique”) n’est plus assurée par un “cours légal” à l’instar d’une monnaie communément acceptée (c’est-à-dire que personne ne peut sur un territoire donné refuser de la recevoir en règlement d’une transaction libellée dans la même monnaie) étant entendu qu’elle est déterminée uniquement en fonction de l’offre et la demande (spéculation), c’est-à-dire selon “la loi du plus fort” (l’antithèse d’un Etat démocratique). Une contradiction qui montre à l’envi cette confrontation entre ceux qui veulent plus de Liberté devant l’Etat (exacerbant de surcroît le phénomène des dérégulations, mais qui agissent en souteneurs d’un Etat autoritaire) et ceux qui considèrent encore l’État démocratique comme un acteur important – un garde-fou – face aux excès de toute nature. Eh oui, l’histoire de notre banquier John Pierpont Morgan appartient bien à une autre époque, tandis que la nôtre s’exprime au travers de l’expression toujours cultissime du banquier Lloyd Blankfein (Goldman Sachs) – successeur de Henry Paulson parti au Trésor Américain – lorsqu’au plus fort de la “Grande Récession de 2008″ (post subprime) il estimait n’avoir été qu'”un banquier faisant le travail de Dieu” 🙈Faut-il alors considérer que notre “Maître” – Fermier d’un nouveau monde – se drape aussi de cette formule ? “Au commencement était le Verbe”🙉
➡️ “On dit aux gouvernants, aux hommes d’État, aux peuples de s’instruire principalement par l’expérience de l’histoire. Mais ce qu’enseignent l’expérience et l’histoire, c’est que peuples et gouvernements n’ont jamais rien appris de l’histoire et n’ont jamais agi suivant des maximes qu’on en aurait pu retirer” ⬅️ (Hegel – 1822)
12 juin 2017 – S. R. Prof/Ph.D. à l’Université de Fribourg où il dirige la Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire. Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada.
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2017 [Les mensonges de Trump : “Le Président Trump trébuche de plus en plus et, même sans passer par un «impeachment», sa permanence à la Maison-Blanche va durer l’espace d’un seul mandat présidentiel, au-delà duquel les électeurs états-uniens ne seront pas disposés à lui renouveler son mandat, parce qu’ils vont se rendre compte que leur situation au plan socio-économique aura été péjorée par ses choix de politique économique. Parmi les mensonges présidentiels de Trump, celui qui va émerger au fur et à mesure de l’écoulement du temps consiste à vouloir soutenir l’activité économique en induisant les entreprises à investir et à augmenter le niveau d’emploi suite à la réduction de leur charge fiscale.
Comme l’a clairement révélé Robert Reich (ancien Secrétaire du Travail sous la présidence de Bill Clinton)…
https://robertreich.org/post/159989553540
…il est faux de prétendre que la réduction à 15% du barème d’impôt sur les bénéfices des entreprises permettra d’atteindre les objectifs déclarés par Trump. Tout d’abord, il n’est pas vrai que la charge fiscale des entreprises aux États-Unis est exagérée par rapport à celle de leurs concurrentes dans les autres pays avancés sur le plan économique. Si l’on considère les déductions fiscales et les crédits d’impôt dont peuvent bénéficier les entreprises américaines, leur barème d’impôt sur les bénéfices n’est pas de 35% mais de 27,9%, à savoir très proche de la moyenne des barèmes pour les entreprises dans les autres pays avancés (qui se situe à 27,7%). Réduire à 15% ce barème aux États-Unis signifierait induire bien d’autres pays à se lancer dans la course-poursuite de la concurrence fiscale internationale qui est dommageable pour l’économie globale dans son ensemble.
Par ailleurs, selon les estimations du Congrès américain, une telle réduction de la charge fiscale des entreprises réduirait de 2000 milliards de dollars les recettes fiscales de l’État fédéral américain au bout de 10 ans. Il faudrait dès lors réduire de manière insupportable les dépenses publiques ou augmenter les impôts d’autres catégories de contribuables au détriment (entre autres) de la croissance économique. Dans ces deux cas de figure, la classe moyenne et les plus démunis devraient en supporter les conséquences négatives.
En fait, comme le montre l’évidence empirique depuis la Seconde guerre mondiale, les politiques économiques qui agissent sur la fiscalité des entreprises, en réduisant les barèmes d’impôt sur leurs bénéfices, n’ont jamais soutenu la croissance économique aux États-Unis. Tant Ronald Reagan que George W. Bush ont terminé leur mandat présidentiel avec d’énormes déficits publics à cause de leurs politiques économiques pré-keynésiennes.
Par ailleurs, les entreprises américaines n’ont pas vraiment besoin de payer moins d’impôts pour être compétitives, étant donné que leurs profits ont désormais atteint des sommets historiques. De surcroît, ces profits sont largement placés sur les marchés financiers au lieu d’être investis pour augmenter la production et créer des places de travail au sein de l’économie nationale.
La réalité des faits montre ainsi clairement que la propagande néolibérale de Trump est une vue de l’esprit. Le président américain devrait reconnaître honnêtement les effets négatifs de la réduction des impôts des entreprises s’il se soucie vraiment d’assurer une croissance économique solide, à même de créer beaucoup d’emplois et des retombées positives pour les finances publiques de son propre pays.
Si les entreprises aux États-Unis n’investissent pas et n’augmentent pas le nombre de places de travail (en fait, elles font exactement le contraire), cela ne tient aucunement à leur charge fiscale, que Trump prétend excessive, mais parce que la demande globale sur le marché des produits n’absorbe pas l’offre disponible sur ce marché.
Il faudrait le reconnaître honnêtement au lieu de raconter des mensonges qui font du mal à l’ensemble des parties prenantes à long terme”]
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Répression douanière à l’encontre de la Chine (ou les gentils grands zaméricains vs les vilains p’tits chinois) 🙃
“Alors que les États-Unis représentent 29 % de la consommation mondiale, ils ne produisent que 15 % des biens mondiaux. Pendant ce temps, la Chine représente 32 % de l’industrie manufacturière mondiale mais seulement 12 % de la consommation. En simplifiant, ce déséquilibre se traduit par un excédent commercial chinois de 1 000 milliards de dollars et un déficit américain presque équivalent” (Deutsche Bank / chart – 05 février 2025)
https://cms.zerohedge.com/s3/files/inline-images/imbalance%20at%20heart%20of%20trade%20war.jpg?itok=BX5Jzrwh
Qu’est-ce que je souris ! 😎
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Raymond – septembre 19, 2024 à 6:54 pm
Eh oui, l’”Art de la guerre” de Sun Tzu se réplique également à la géopolitique de l’économie. Mais avec son idéologie irrationnelle dans l’économie de l’offre – plutôt que la demande – l’Occident a aussi offert à la Chine ce “modèle” (un mantra !) du bâton pour se faire battre. Car même avec la participation non négligeable des importations du reste du monde, la capacité industrielle de la Chine est tout simplement trop importante pour être entièrement absorbée, ce qui signifie que les capacités excédentaires (surstock) continuent de s’accumuler dans de nombreux secteurs (…)
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Les idéologues de l’économie de l’offre n’ont toujours pas saisi le distinguo entre Offre potentielle et Offre effective de biens et de services pour écouler une Production maximale potentielle? 🙊 Les idéologues de l’économie de l’offre semble avoir également oublié leur propre doctrine, celle postulant que le marché du travail devrait fonctionner exactement comme les autres marchés : ajustement de l’offre et de la demande par les prix🙈 Pour ces chantres, le travail est encadré par la lourdeur des législations – qu’ils ne cessent d’ailleurs à dénoncer – puisqu’elles augmentent le coût de la main d’œuvre et faussent le marché (une ressource humaine considérée encore trop coûteuse en Occident mais beaucoup trop généreuse en Asie car trop compétitive). Vu côté américain (initiateur du consensus de Washington et de la “société de consommation” 🙉) ce paradoxe prête à sourire…
https://www.oftwominds.com/photos2024/wages-share4-24a.png
Celui-ci aussi…
https://www.oftwominds.com/photos2024/stock-ownership2.png
Et pour le plaisir (2020)…
https://home.treasury.gov/news/press-releases/sm1212
Au diable l’effet papillon si “l’économie de l’offre (avec ses “idées zombies”) est notre doctrine, mais votre problème” ?
Qui fait encore confiance aux Etats-Unis ? (avec posts et graph’s) 🤣
https://michelsanti.fr/marches-libres/confiance-chine
Avec la belliqueuse administration Trump, devons-nous qualifier l’année 2025 comme l’an zéro de l’infamie? Mais non voyons, surtout pas après avoir embrassé les “dix commandements” du consensus de Washington (John Williamson en 1989) 1: discipline budgétaire ; 2: réorientation des dépenses publiques ; 3: réforme fiscale ; 4: libéralisation financière ; 5: adoption d’un taux de change unique et compétitif ; 6: libéralisation des échanges commerciaux ; 7: élimination des obstacles à l’investissement direct étranger ; 8: privatisation des entreprises publiques ; 9: déréglementation de l’entrée sur le marché et de la concurrence ; et 10: sécurisation des droits de propriété.
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2021 : “(…) L’explosion des inégalités aux Etats-Unis est particulièrement flagrante lorsque l’on regarde l’évolution du revenu de la population américaine depuis les années 1980 (…)”
“(…) l’explosion des inégalités aux Etats-Unis cause un “engorgement de l’épargne” . Le terme consacré, un “global saving glut” a été utilisé dans les années 2000 pour expliquer le déséquilibre financier américain. C’était alors une façon de rendre l’économie chinoise responsable des excès du consommateur américain. Celle-ci, incapable de recycler ses excédents commerciaux dans la consommation locale, se retrouvait forcée de les réinvestir aux Etats-Unis (…)”
“En fait, les trois économistes montrent que, depuis 1980, le principal financeur de l’endettement du gouvernement et de la population américaine n’a pas été la Chine, mais la fraction des 1 % américains les plus riches. Les deux tiers du patrimoine qu’ils ont accumulé depuis trente ans seraient venus financer indirectement cette dette. A contrario, la fraction des 90 % moins aisés a choisi de compenser le manque de progression de son revenu par un recours à l’endettement. Ainsi, au sein de la population américaine, les millionnaires financent la dette des plus pauvres (…)” [source ci-après]
https://www.tse-fr.eu/fr/inegalites-aux-etats-unis-un-ruissellement-lenvers
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En Occident, l’an zéro de l’infamie serait en fait à dater vers 1971, ère de la dichotomie existentielle entre croissance du PIB via le processus de la financiarisation outrancière (mécanisme des crédits et de la création monétaire ex-nihilo) des moyens de production (par analogie l’enrichissement exponentiel des tenants du grand Capital avec ses divers artifices)…
https://www.tableau-entrees-sorties-mondial.fr/wp-content/uploads/2020/06/Capture1-53.png
…et la redistribution de la productivité (phénomène de l’argent/dette; respectivement, par effet de manche aux revenus du Travail = accroissement des inégalités; et par effet de levier induis par la dogmatique “Supply-Side Economics” = accroissement des endettements publics !
https://i0.wp.com/michelsanti.fr/wp-content/uploads/2018/10/%C3%A9cart-productivit%C3%A9-salaires.png?resize=538%2C305&ssl=1
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https://www.visualcapitalist.com/wp-content/uploads/2025/01/US_Federal_Debt_Projections_2025_2035_SITE.jpg
À présent que le “monde” repose dans les mains de quelques oligarques fanatiques, mais démocratiquement élus aux États-Unis, cherchons l’erreur !