
Endémique
L’inflation en Europe s’envole, et il n’est PLUS possible de prétendre que c’est du fait des tarifs de l’énergie.
L’inflation et ses réflexes malsains s’imbriquent peu à peu, insidieusement, dans la vie et dans les rouages économiques – et surtout dans nos mentalités.
Chers lecteurs,
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Bien sincèrement,
Michel
Nos dirigeants et les technocrates de la BCE n’ont-ils pas cette fâcheuse tendance à l’autisme, car si l’accélération de l’inflation provient de plusieurs facteurs, il n’en demeure pas moins – contrairement au choc pétrolier de 1973 où la hausse des salaires et des charges sociales ont joué un rôle important dans l’inflation – qu’aujourd’hui, cinquante ans après, c’est précisément la hausse des profits des grandes entreprises qui tient l’inflation en suspension.
Les néolibéraux, les obscurantistes et les “néocons” réfutent le phénomène de “greedflation” en se cramponnant toujours à leurs certitudes erronées.
En effet, tant chez nos amis Canadiens qu’aux États-Unis, plusieurs experts “soupçonnaient déjà les entreprises d’avoir profité de la confusion liée au contexte d’inflation pour majorer leur prix au-delà de l’augmentation de leurs coûts d’opération, une manœuvre qui leur aurait permis d’engranger des profits records…”
Source Iris-Recherche (Canada)
https://iris-recherche.qc.ca/blogue/economie-et-capitalisme/le-role-potentiel-des-profits-dans-linflation-elevee-se-confirme/
L’économie comportementale (EC) et la finance comportementale (FC) nous permettent de mieux appréhender le phénomène de la “greedflation”. En effet, ce sont surtout les marges relatives des entreprises ayant bondi depuis bientôt deux ans qui faussent la donne en matière d’”inflation”. Selon sa notion erronée au sens moderne du terme et non historique, les dés sont là aussi…pipés!
Mais comment est-ce possible ? Il s’agit tout d’abord d’un phénomène (provenant de la financiarisation débridée) doublé d’un paradoxe comme tant d’autres. Le nom de ce paradoxe n’est autre que la concaténation de l’anglais “greed” (cupidité) et “inflation” (version moderne et confondante avec l’IPC). Autrement dit, lorsque les entreprises emploient l’”inflation” comme excuse pour augmenter démesurément leurs prix. Cette pratique repose sur l’exploitation par les entreprises d’une asymétrie d’information entre les consommateurs (ses biais cognitifs) et celles-ci (l’entreprise, au sens d’un pourvoyeur de bien et service). Concrètement, les consommateurs acceptent avec une relative complaisance des prix plus élevés, puisque “c’est normal, c’est l’inflation”…Mais sans savoir quel niveau d’augmentation serait vraiment justifié pour chaque produit. Le tour est joué!!! Devant ce relatif aveuglement des consommateurs, les entreprises en profitent pour faire grimper leurs prix plus vite qu’elles ne voient augmenter leurs coûts. Même s’ils achètent légèrement moins, les consommateurs sont en ce moment disposés à payer nettement plus cher ce qu’ils consomment, ce qui laisse un boulevard aux grandes entreprises pour se rattraper avec des profits +++