Cash is king, industrie en ruines

La financiarisation a achevé la base industrielle américaine.
Les entreprises américaines ? = des machines à générer du cash pour les actionnaires car 90 à 95% des profits leur ont été redistribués ces 30 dernières années.
Avec, pour solde, des sommes infimes au profit de leur résilience et de leur compétitivité.
Amérique désindustrialisée, dividendes à volonté!
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Mes prises de position macro économiques furent autrefois qualifiées d’hétérodoxes. Elles sont aujourd’hui communément admises et reconnues. Quoiqu’il en soit, elles ont toujours été sincères.
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Si j’ose dire qu’il s’agit là d’un truisme, aussi écœurant soit-il par les données, c’est aussi un très bon moyen de démontrer l’incongruité d’un modèle économique insufflé à nos élites dirigeantes qui s’en inspirent depuis 50 ans, jusqu’à parvenir finalement à ce diktat des Aristocrates. Merci pour cette réaction chiffrée, cher Michel !
Et si la politique évolue par vagues, en économie, on parle depuis un siècle du modèle ondulatoire du cycle économique, tel que théorisé dans les vagues K [40 à 50 ans] dont parlait l’économiste Nikolaï Kondratiev. Des périodes historiques d’environ un demi-siècle associées à un certain consensus idéologique se sont succédées dans l’histoire moderne; ces périodes commencent généralement par une ” pars destruens ” qui ébranle les hypothèses de l’ère idéologique précédente, atteignent un point d’hégémonie maximale, puis s’accommodent progressivement de leurs propres contradictions, ouvrant ainsi la voie à un nouveau cycle. On en trouve d’ailleurs de nombreux exemples historiques.
A l’ère Libérale de la fin du XIXe et du début du XXe siècle a succédé l’ère sociale-démocrate de l’après-guerre, un courant politique et économique qui tendait à incorporer certains éléments du socialisme [la modération] dans une économie capitaliste et libérale. Puis, à partir du début des années 1970 et du début des années 1980, l’ère néolibérale qui incorpore plusieurs éléments de l’ultralibéralisme – un temps marqué par le triomphe de l’idéologie du libre marché sur les cendres du libéralisme modéré. Une ère chère aux économistes orthodoxes et aux spin-doctors de la politique pour qui le bien commun et l’Intérêt général n’allaient devenir que de vulgaires concepts – tandis que les travailleurs, une simple variable d’ajustement – ce, avec le concours actif des plus hauts responsables politiques de l’époque, comme Georges Pompidou en France, Margaret Thatcher au Royaume-Uni et l’Américain Ronald Reagan.
Nous sommes donc sur la ligne d’arrivée de ce nouveau cycle – un point de bascule – qui ne présage absolument rien de bon !
Quand le représentant suprême d’une puissance économique et financière, comme les États-Unis, incarne à merveille la Triade noire * – pourtant élu par le bon peuple – en limogant une cheffe du bureau des statistiques parce que les données de l’emploi au BLS américain ne lui conviennent pas [manipulées selon lui, mais parallèlement n’hésite pas à induire une pression de dingue sur le récipiendaire du poste le plus important et influent de la planète: Le patron de la Fed] Faut-il s’en étonner?
https://truthsocial.com/@realDonaldTrump/posts/114954846612623858
Les stats de l’emploi US, toute une histoire que les éclairés ne peuvent ignorer car les manipulations des données de l’emploi aux États-Unis [où le crony-capitalism est légion] le sont depuis plusieurs décennies et c’est [déjà] très simple à le comprendre: Le mandat de la Fed dans la conduite de la politique monétaire est dual, ce qui n’est pas le cas des autres banques centrales en Occident, notamment la BCE pour ce qui a trait aux économies asymétriques des 27 composant la Zone Monétaire Non Optimale de l’Euroland.
https://unemploymentdata.com/unemployment-rate/
Un lien qui en dit long: “Dans les années 1970, une ère de forte inflation et de chômage, Julius Shiskin, le commissaire du Bureau of Labor Statistics a été critiqué pour les chiffres du chômage parce que les chiffres sont utilisés pour évaluer plus que le chômage . Pour beaucoup, les chiffres du chômage ont servi de critère pour évaluer le nombre de personnes qui connaissent un certain niveau de difficultés financières. En réponse, il a développé une série d’indicateurs de chômage connus sous le nom de U-1 à U-6. Ce changement a permis au BLS de fixer le taux de chômage officiel comme U3, un nombre beaucoup plus faible que le U6, donc beaucoup plus politiquement opportun. Puis, en 1994, selon Shadowstats, le gouvernement a vraiment commencé à sous-estimer le chômage en définissant les travailleurs à long terme découragés hors de l’existence officielle. Les nouveaux chiffres U-6 ne comprennent donc que les travailleurs découragés à court terme.”
[*] Goliath’s Curse
La Malédiction de Goliath est cet ouvrage du chercheur au Centre pour l’étude des risques existentiels à l’Université de Cambridge – le Dr. Luke Kemp.
D’après ses études, si les inégalités ne sont pas enrayées, un effondrement sociétal mondial est à prévoir prochainement. Le danger vient de personnes, souvent des dirigeants, incarnant la «triade noire», à savoir le narcissisme, la psychopathie et le machiavélisme. Luke Kemp ne parle pas de civilisations mais de «Goliath», des structures fondées sur la domination.