Capitalisme : Nécrose Finale
Jouets, sneakers, météo, élections, amitiés : tout peut désormais devenir un actif spéculatif. La vie quotidienne devient un marché perpétuel où l’usage compte moins que la probabilité. Au cœur de cette mutation, une certitude : plus rien ne vaut vraiment s’il devient possible de parier sur tout.
Le marché prédictif : nouvelle religion du chiffre
Le capitalisme rend l’âme sous le poids de ses propres excès. Sa réalité nouvelle, palpable, se manifeste par des dérives absurdes transformant la vie quotidienne en un casino géant. Les objets les plus triviaux y deviennent des instruments de spéculation financière. Sa déchéance est accélérée par l’automatisation, l’intelligence artificielle et la financiarisation débridée qui cannibalise tout, et tout le monde.
En 2025, les spéculateurs n’ont plus besoin d’acheter un produit pour participer à ce grand jeu planétaire où la chosification est totale, absolue, et où la culture n’est plus qu’un algorithme de trading. Car tout est aujourd’hui monétisé, même le fun.
Du haut de leur volume annuel estimé cette année à 50 milliards, les marchés consacrés à la prédiction rivalisent désormais avec les bourses traditionnelles. Sauf que, quand tout est « tradable », plus rien n’a de valeur intrinsèque.
Prenons Kalshi, plateforme réglementée par la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), qui permet de trader des « contrats d’événements ». Ces contrats binaires s’achètent entre 1 et 99 cents selon la probabilité perçue. Soixante cents pour « oui » équivaut à 60 % de chances : si l’événement se produit, votre contrat vaut un dollar ; sinon, il expire sans valeur.
Quelques illustrations pour comprendre l’absurdité organisée :
- « Les Républicains contrôleront-ils la Chambre des représentants après les midterms de 2026 ? »
Prix actuel : ~55 cents pour « oui ».
Volume : plus de 10 millions de dollars échangés. - « Taylor Swift sera-t-elle Personne de l’année par Time en 2025 ? »
Prix : ~15 cents pour « oui ». - « Wicked aura-t-il un score Rotten Tomatoes supérieur à 80 % en 2025 ? »
Prix : ~85 cents pour « oui ». - « New York connaîtra-t-elle plus de 10 jours au-dessus de 35 °C en juillet 2026 ? »
Prix : ~30 cents pour « oui ».
La spéculation colonise les objets
Le marché n’épargne pas la matière.
Les sneakers, par exemple, ne se portent plus : elles se tradent.
« La Jordan 1 Retro High OG dépassera-t-elle 250 dollars sur StockX une semaine après sa sortie le 29 novembre 2025 ? »
Prix : ~65 cents pour « oui ». Volume : 5 millions de dollars en 24 heures.
Les jouets se transforment en actifs dérivés.
Les figurines Labubu ?
Un jouet en PVC devenu actif plus liquide que bien des actions cotées. Une Labubu rare (« Secret » Big Into Energy) s’est vendue 28 000 dollars.
Des files d’attente de 48 heures devant les Pop Mart de Shanghai, des bagarres filmées pour une boîte à 60 euros, des contrats spéculant sur les prix moyens de la série « Exciting Macaron » : petite économie fébrile d’un monstre mignon devenu produit financier.
On ne possède plus l’objet. On possède une probabilité qu’un autre le paiera plus cher.
La finance avale l’intime
Les excès spéculatifs rongent même l’intime.
On parie sur les ouragans, les faillites, les licenciements.
On vend l’accès à sa vie privée, à ses relations, à ses émotions — sous forme d’abonnements.
Des apps permettent de « louer un ami ».
Des influenceurs facturent leur présence à des anniversaires d’enfants.
L’amitié s’achète à l’heure via RentAFriend : 20 dollars pour un café feint.
BNPL : dette en continu
C’est le règne du BNPL : « Buy Now, Pay Later ».
Klarna, Afterpay et consorts transforment les achats les plus banaux en microcrédits.
Un T-shirt, un sandwich, du maquillage : tout devient dette.
Les jeunes sont exhortés à s’endetter dès 20 euros.
Empruntez 20 euros pour un sandwich que vous paierez en six mois avec 15 % d’intérêt.
L’abonnement à vie
Votre voiture possède des sièges chauffants ? Vous devez vous abonner pour les activer.
Votre Tesla freine moins fort – tant que vous n’avez pas payé l’option « accélération premium ».
Chez iRobot, les aspirateurs Roomba cartographient votre salon, mais refusent de le faire sans cloud payant.
À Mumbai, un microcrédit à 80 % annuels pousse une famille à hypothéquer sa chèvre ; saisie, elle (la famille) dort sous un pont.
Vous avez acheté l’objet ?
Eh bien, vous devez à présent louer le droit de l’utiliser.
———————————————————————————————————————————————-
À mesure que la spéculation s’infiltre dans les objets, dans les relations, dans les émotions, elle s’ancre également dans notre imaginaire. Elle redéfinit ce que nous considérions comme normal, comme pratique, comme inévitable. Chaque abonnement imposé, chaque microcrédit travesti en service, chaque contrat de probabilités appliqué au réel déplace une frontière, imperceptiblement, par glissement continu.
Chers lecteurs,
Ce blog est le vôtre : je le tiens assidument avec régularité et passion. Des milliers d’articles et d’analyses sont à votre disposition, dont les premiers remontent à 1993 !
Mes prises de position macro économiques furent autrefois qualifiées d’hétérodoxes. Elles sont aujourd’hui communément admises et reconnues. Quoiqu’il en soit, elles ont toujours été sincères.
Comme vous l’imaginez, vous qui découvrez ce site ou vous qui me lisez depuis des années, l’énergie déployée et le temps consacré à mes recherches sont substantiels. Ce travail continuera à rester bénévole, accessible à toutes et à tous.
Je mets à votre disposition cette plateforme de paiement, et vous encourage à me soutenir par des dons, ponctuels ou récurrents.
Que celles et ceux qui jugent bon de soutenir ma démarche en soient chaleureusement remerciés.

Chronique très enrichissante, merci cher Michel.
1. Toutefois, lorsque les clés de l’Humanité ont été concédées à des psychopathes, précisément à la faveur d’une idéologie prédatrice qui se drape encore de cette usurpation au Libéralisme, ça en dit long sur la dépréciation de l’échelle des valeurs sociétales.
Du reste, lors d’une discussion à New York, qui ne date pas d’hier, le professeur émérite d’anthropologie au Graduate Center de la City University of New York, David Harvey – qui occupa des postes de professeur à l’Université d’Oxford et à l’Université Johns Hopkins – a beaucoup écrit sur l’économie politique où notamment, à cette époque, précise-t-il: “les classes dirigeantes ont incidemment besoin d’idées dominantes”. Ainsi, poursuit-il: “les idées dominantes étaient que la liberté du marché, la privatisation, l’esprit d’entreprise, la liberté individuelle et tout le reste devraient être les idées dominantes d’un nouvel ordre social, et c’est l’ordre qui a déjà été mis en œuvre dans les années 1980 et 1990 en Occident”. En tant qu’idéologie dominante de mutation de sociétés, “le néolibéralisme a été un brillant succès puisqu’à partir des années 1970, ses détracteurs keynésiens furent écartés du milieu universitaire, des institutions publiques et des organisations financières comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale et exclus des médias. Tout comme les partis politiques qui défendaient une sorte de préoccupation pour le bien-être du peuple”.
Le professeur Harvey ne s’arrêta pas là – loin s’en faut – en dénonçant les travers de cette idéologie mortifère: “Ce qu’il y a de bien avec la liberté du marché, c’est qu’elle semble égalitaire, mais il n’y a rien de plus inégal que l’égalité de traitement des inégalités”, poursuivera-t-il, “car elle promet l’égalité de traitement, mais si vous êtes extrêmement riche, cela signifie que vous pouvez devenir plus riche. Si vous êtes très pauvre, vous avez plus de chances de vous appauvrir”. Un risque essentiel que Karl Marx avait déjà brillamment démontré dans le premier volume de son ouvrage “Das Kapital”; précisément que “la liberté du marché produit des niveaux de plus en plus élevés d’inégalité sociale”. Pour David Harvey, les tenants de idéologie néolibérale [l’ultra] “ont abreuvé les universités de dons, à condition que les universités se montrent fidèles à l’idéologie dominante. Ils ont utilisé leur influence et leur richesse, ainsi que leur propriété des plateformes médiatiques, pour transformer la presse en porte-parole. Et ils réduisaient au silence les hérétiques ou les empêchaient de trouver un emploi. L’envolée des actions plutôt que celle de la production est devenue la nouvelle mesure de l’économie. Tout et tout le monde a été financiarisé et marchandisé”.
2. Ce qui demeure pour le moins cocasse – en regardant dans le rétroviseur de l’économie politique – est de se rappeler un des nombreux prêches du pape du néolibéralisme – l’économiste américain Milton Friedman [monétariste par excellence] pour qui ” l’existence d’un marché libre n’élimine évidemment pas le besoin de gouvernement”. Au contraire, affirmera celui-ci: “le gouvernement est essentiel, à la fois comme forum pour déterminer les règles du jeu et comme arbitre pour interpréter et faire respecter les règles qui ont été adoptées”. Voilà qui devrait donc interpeller les électeurs et les décideurs de tous bords qui tiennent le crachoir en jurant encore: “croix de bois – croix de fer… ” servir l’Intérêt général en assurant le bien commun !!!
Le psychanaliste français Roland Gori – professeur émérite de psychologie et de psychopathologie clinique à l’Université Aix-Marseille – y a quelques années, avançait ce constat : Quand “la police des pensées et des comportements est assurée par les nouvelles formes sociales de l’évaluation qui réduisent la notion de valeur à la conformité et au calcul” ; quand “la concurrence économique n’est qu’une manière de poursuivre la guerre par d’autres moyens … on retrouve les caractéristiques principales du fascisme : parti unique, un contrôle social sévère et un expansionnisme guerrier”. J’aurai pu tout aussi bien reprendre une autre formule, celle de l’économiste américain – Richard H. Thaler – pour qui, “aujourd’hui, les fous sont à la tête de l’asile”.
À ce sujet, une étude du psychologue canadien, Robert Hare, qui ne date elle non plus d’hier, a montré que dans le secteur financier, la proportion de personnes pouvant être qualifiées de psychopathes est bien plus élevée que dans la population normale. Parmi les personnes ordinaires, ce ratio serait de 1% mais grimperait à 10% chez les financiers. Et selon Christian Bayer, psychologue à Wall Street, la proportion pourrait être encore plus grande. Quant au journaliste Sherree DeCovny qui s’est penché sur le sujet pour le CFA Institute, de ses entretiens avec des psychologues, il en ressort que ces “psychopathes de la finance” ont généralement peu d’empathie et d’intérêt pour ce que les autres pensent ou ressentent. Mais ils présentent en général une façade plutôt sympathique. Charismatiques, intelligents et manipulateurs, ces profils de financiers sont généralement recherchés puisqu’ils ont des facultés à dissimuler les (leurs) errements. Le paradoxe de ce qui a radicalement changé aujourd’hui? C’est bien le fait que “ces déficients mentaux” [dont certains s’ignorent toujours] œuvrent dans la lumière aujourd’hui et n’ont quasiment aucun compte à rendre à la société civile.
3. Responsabilités des décideurs? Parlons-en alors sous l’angle de la comptabilité. Les élections en démocratie ont “théoriquement” plusieurs fonctions. La première, évidente, est la sélection des gouvernants.Toutefois, les élections ne se limitent pas à cette fonction sélective. Dans le débat public, cette dernière s’accompagne d’une évaluation rétrospective des performances des gouvernants. Ainsi, les élections répondent également à un impératif d'”accountability”. Le terme vient de la pratique financière de comptabilité, de tenue des livres dans lesquels sont enregistrés le montant et l’historique des avoirs, dettes et accords. Au-delà de cette pratique dite de “bookkeeping”, la notion d'”accountability” renvoie également à une pratique de “story-telling”, c’est-à-dire à l’histoire qui accompagne et justifie ces comptes, sur la base d’obligations à honorer et de potentielles conséquences à assumer. Traduite dans la sphère politique, la notion d'”accountability” signifierait qu’en temps normal, les gouvernants seraient tenus de rendre compte de leurs actions et décisions auprès des citoyens, les assumer, or, dans les faits, il n’en est rien avec les règles que nous nous sommes données puisque la “folie joyeuse” de quelques uns n’est toujours pas condamnable tant que la prime de ce risque reste reportée sur un océan de serfs.
4. Autant rappeler tout de suite que la France, réputée pour sa politique politicienne – financiarisée à outrance par la grâce de l’Etat – n’aura saisis correctement les enjeux de “l’œuf de Colomb” de René Tourenq [1912 – 2005]. Une hérésie de plus. C’est dire le bilan cognitif de ce pays, puisque la révolution fiscale de Tourenq n’aura séduit ni les politiques de droite comme de gauche, bien que plusieurs laquais de la médiocratie néolibérale lui ont assuré que son idée était audible. Un pâle semblant fut néanmoins mis en œuvre sous la forme de la “TTF”, mais bien évidemment sans pénaliser les opérations spéculatives “Intraday” à l’aune de la révolution apportée par le Trading spéculatif à Haute Fréquence, histoire de pas froisser l’idéologie néolibérale en faisant passer cette mesurette “TTF” pour une idée de portée libérale. Pourtant, René Tourenq a dédié les 25 dernières années de sa vie à étudier la fiscalité française et à tenter de faire comprendre [en vain] et adopter une sorte de révolution fiscale qu’il a appelée la Taxe sur les Mouvements de Fonds. Un impôt léger et juste [car frappant tous les flux financiers et surtout les mouvements spéculatifs “Intraday” que la “mesurette TTF” a réussi à dépouiller!] très peu couteux, adapté aux techniques modernes [notamment le trading dit “HFT”] et permettant ainsi à court terme de diminuer de façon radicale, voire de supprimer la plupart des multiples taxes et “impôts conventionnels”. Sa grande idée fiscale – hors du champ français de paradis fiscal pour les uns et d’enfer fiscal pour d’autres – dépassait nettement l’intérêt du solidarisme français, avec une portée européenne en ayant cette ambition à permettre de repenser dans ses fondements toute la fiscalité, de combattre efficacement l’arrogance insolente de la finance prédatrice de marché, de la contrôler tout en lui faisant jouer un rôle direct dans la collecte de l’impôt. Et surtout faciliter à l’avenir le financement d’un “revenu minimum d’existence”. C’est-à-dire un “revenu universel ou son équivalent fonctionnel” rendu nécessaire avec les enjeux structurels du futur.
5.a. Lorsqu’un sujet est victime d’une agression physique ou psychologique, voir d’une séquestration, la réaction classique est le sentiment de rejet et d’hostilité envers son agresseur. Et pourtant, l’Histoire a prouvé le contraire à différentes reprises. Certaines victimes, sous l’emprise psychologique de leur agresseur ont pu développer de l’empathie pour celui-ci, allant jusqu’à déveopper un sentiment de compassion ou d’amour. On nomme cet étrange phénomène le syndrome de Stockholm !
Prenons la Suisse pour l’exemple – avec sa longue tradition aux relations incestueuses entre pouvoirs politiques successifs et sphère financière – un cas emblématique de ce syndrome ! Au delà du fait que la Suisse ait contribué à héberger un réservoir d’idées révolutionnaire dans la continuité à démolir le modèle économique keynésien – du capitalisme modéré – suite au colloque de Walter Lippmann [i.e “Manufacturing Consent”] organisé à Paris du 26 au 30 août 1938, ainsi qu’à la fondation de la Société du Mont-Pélerin par Friedrich Hayek et Ludwig von Mises en 1947 [version du courant idéologique néo-libéral selon l’école autrichienne d’abord, pour ensuite embrasser les préceptes de l’école de Chicago selon Milton Friedman] les partis politiques helvétiques ont été largement redevables des financements de la sphère financière et des gros capitaines d’industries. Et par delà encore, le fait que la Suisse ait fermé les yeux, à dessein, sur une des particularités de son droit fiscal [déjà dénoncé par les États-Unis sous l’administration Kennedy au tout début des années 1960. Réf. Documents déclassifiés sous la plateforme dodis] ayant implicitement encouragé l'”industrie du business de l’évasion fiscale” jusqu’à finir par voir s’ébranler les fondations intrinsèques de son précieux “secret bancaire” – par effet de manche. Un pays dont la sphère financière représentait 10% du PIB à l’orée de la crise financière de 2007/2008 et qui sera ensuite contraint de procéder au sauvetage de sa chère UBS, banque “too big to fail”, embourbée dans les excès des produits dérivés et structurés des crédits subprimes. Ainsi que cette spéculation ordonnée sur les instruments non conventionnels de couverture: CDS. Paradoxale, car sans le concours de la Réserve Fédérale américaine [tantôt perçue comme un agresseur ou tantôt comme une bienfaitrice] qui aura cependant créé un nouveau marché dans la reprise des actifs toxiques de la société de portage [SNB Stabfunds inc] élaborée par la BNS et domiciliée au Delaware, l’UBS aurait réellement failli en créant un tsunami en Suisse et dans le reste du monde.
5.b. Ce même petit pays ayant pourtant favorisé le modèle d’affaire de la banque universelle courant des années 1990. Sans compter qu’en 2010, avec le concours de la BNS, le Conseil Fédéral et l’autorité de surveillance des marchés financiers [FINMA], “le premier sauvetage” du Credit Suisse sera passé sous les radars jusqu’à sa récente déconfiture avec la spoliation des détenteurs d’obligations convertibles contingentes. Un sauvetage [un séquestre] au goût d’un “deal” contre nature sachant l’historique du CS aux États-Unis, c’est-à-dire les ambitions qui étaient celles de l’entité Credit Suisse First Boston.
La récente refonte du CS au sein de la nouvelle UBS prête à sourire – à présent que ce premier risque systémique semble avoir été enfin identifié par le pouvoir politique et ses affidés – avec de nouvelles exigences au titre du “core tier one” – le vrai visage du “boss” ne s’est pas fait attendre, lui qui ambitionne à présent de déplacer son siège aux États-Unis. Cris d’orfraie en Suisse? M’enfin, un peu de sérieux, même si l’on croit à l’adage qu’au royaume des aveugles les borgnes sont rois.
5.c. Alternant syndrome de Stokholm à un autre, ayant tiré ses marrons du feu avec sa politique des “ptits copains d’abord”, l’Homo-politicus Helveticum sait-il au moins que si le bilan de l’UBS “est de l’ordre de deux fois le PIB de la Suisse, la valeur nominale de ses produits dérivés, elle, était d’environ 36 fois ce PIB à la fin 2024”.
Enfin, Homo-politicus Helveticum [à la fois victime, complice et coupable de ses travers cognitifs énoncés à la lumière de la théorie: “Public Choice”] ignore-t-il que les instruments financiers complexes et toxiques que sont les produits dérivés [détournés de leur vocation originelle] atteignent des volumes si pharaoniques pour un si petit pays? “Selon le groupe SIX, qui gère la bourse et publie des statistiques à ce sujet, il s’agit, selon les semaines, de montants variant entre 10 000 ou 250 000 fois le PIB de la Suisse [i.e voir tableau sous la chronique datée du 10 octobre 2025 du blog du Dr. Marc Chesney, professeur de finance quantitative à l’Université de Zurich]”.Voilà qui donne une idée de l’emprise de la finance sur l’économie au sein d’un si petit pays.
Un syndrome de Stokholm qui ne fait toutefois pas de la Suisse une exception, loin s’en faut!