La dette, grande absente de la campagne électorale américaine

Pour régler un problème, il faut d’abord en être conscient. La dette américaine qui atteint 35 769 084 471 524 $ en ce mois d’octobre 2024 ne préoccupe – de fait – aucun des deux candidats actuels à la Présidence US. Le terme de «dette» n’a du reste même pas été mentionné une seule fois dans le débat les ayant opposé.
Il n’est pas plus présent sur le programme officiel 2024 des Républicains. Si ce n’est une fantaisie débile récemment pondue conjointement par Musk et Trump de créer un Ministère de l’efficience gouvernementale, “Department of Government Efficiency plan”, qui se proposera de sabrer les dépenses publiques de pas moins de…80% ! Quant à la candidate Harris, elle se contente pour tout programme d’affirmer que le sien sera moins dépensier que celui de son adversaire.
Le diagnostic est pourtant d’une rare clarté, à savoir que les dépenses de l’Etat fédéral américain sont condamnées à se creuser irrémédiablement ces 10 prochaines années, car le gouvernement des Etats-Unis doit faire face à 3 postes principaux.
En réalité à 3 gouffres principaux :
la Sécurité Sociale, Medicare (l’assurance-maladie publique) et les intérêts sur sa dette qui seront de 1 160 000 000 000 $ cette année, à leur plus haut historique.
Aucun des deux candidats ne souhaite évidemment remettre en cause les 2 premiers postes, et aucun n’a de solution pour le troisième. Les organismes publics américains viennent même de calculer que, pour la première fois de leur histoire, les Etats-Unis dépenseront cette année plus sur les intérêts de leur dette que sur leur armée et leur défense. Le ratio dette/PIB pulvérise lui aussi tous les records précédents puisqu’il est attendu à environ 125% en 2024.
Ce n’est pas parce que le pays, son économie et ses marchés financiers ne sont pas en crise qu’il convient de détourner l’attention. En attendant, cette dette comprime les salaires et les revenus des ménages du pays depuis plusieurs décennies. Extraordinaire par son ampleur, elle fragilise les fondations même de la prospérité américaine, un peu à la manière de termites dont on ne se rend compte de la présence que lorsque s’effondre la maison. Nul ne sait si le point de non-retour est proche.
Toujours est-il que, par définition, sa survenue -provoquée par une spirale de la dette dont on prendrait subitement conscience- sèmera la dévastation, pompera les liquidités hors de l’économie, contraindra à augmenter massivement les impôts dans le seul objectif de s’acquitter des intérêts dus. Le pays devra alors payer davantage pour attirer les créanciers, initiant un effet boule de neige contraignant le secteur privé à devoir lui aussi se financer plus cher, et donc à investir moins et à licencier plus. Un indicateur infaillible de ce point de non-retour est lorsque l’Etat en question emprunte dans le but de régler les intérêts de sa dette.
A travers l’Histoire, les exemples sont multiples de pays dont la dette a atteint 200, voire 250%, de leur PIB, et qui ont dû actionner intensivement leur planche à billets, puis subir l’hyperinflation. Weimar, plusieurs nations d’Amérique Latine, le Zimbabwe, le Liban… Dès lors, les Etats-Unis, l’Union Européenne, le FMI volent à leur secours pour les renflouer. Une nation comme la Grèce peut être sauvée. Néanmoins, au vu de la taille de mastodonte absolu de l’économie américaine, personne ne pourra jamais la renflouer en cas de besoin. Aucune autre économie au monde n’est en mesure de sauver les Etats-Unis, en cas de spirale incontrôlable.

Chers lecteurs,
Ce blog est le vôtre : je le tiens assidument avec régularité et passion. Des milliers d’articles et d’analyses sont à votre disposition, dont les premiers remontent à 1993 !
Mes prises de position macro économiques furent autrefois qualifiées d’hétérodoxes. Elles sont aujourd’hui communément admises et reconnues. Quoiqu’il en soit, elles ont toujours été sincères.
Comme vous l’imaginez, vous qui découvrez ce site ou vous qui me lisez depuis des années, l’énergie déployée et le temps consacré à mes recherches sont substantiels. Ce travail continuera à rester bénévole, accessible à toutes et à tous.
Je mets à votre disposition cette plateforme de paiement, et vous encourage à me soutenir par des dons, ponctuels ou récurrents.
Que celles et ceux qui jugent bon de soutenir ma démarche en soient chaleureusement remerciés.
Dans l’ère du temps des “dettes odieuses” (double sens), tu vois bien, cher Michel, que ce n’était pas si compliqué de le dire ainsi, s’agissant précisément du “maître du monde” ! Évidemment que je salue et soutiens ton billet de la première à la dernière ligne, surtout au prisme de mes interventions de ces derniers mois/années (sur ton mur et ceux d’autres d’experts).
https://www.usdebtclock.org/
Ceci étant précisé, j’estime que ces prochaines décennies vont nous dévoiler le véritable visage des États-Unis vs l’Occident. Répudiation de tranches de dettes contractées en $ – “haircut” – et/ou des batailles juridiciaires avec de nouvelles doctrines à l’échelle globale sur le front des éventuelles “dettes odieuses”. Voilà qui promet un “supramonde” à notre “monde (actuel) d’après” déjà palpitant.
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[(*) Selon la doctrine, pour qu’une dette soit odieuse, et donc nulle, elle doit remplir deux conditions :
1) Elle doit avoir été contractée contre les intérêts de la Nation, ou contre les intérêts du Peuple, ou contre les intérêts de l’État.
2) Les créanciers ne peuvent pas démontrer qu’ils ne pouvaient pas savoir que la dette avait été contractée contre les intérêts de la Nation.
Il faut souligner que selon la doctrine de la dette odieuse, la nature du régime ou du gouvernement qui la contracte n’est pas particulièrement importante, puisque ce qui compte, c’est l’utilisation qui est faite de cette dette. Si un gouvernement démocratique s’endette contre l’intérêt de la population, cette dette peut être qualifiée d’odieuse, si elle remplit également la deuxième condition. Par conséquent, contrairement à une version erronée de cette doctrine, la dette odieuse ne concerne pas seulement les régimes dictatoriaux.
Le père de la doctrine de la dette odieuse, Alexander Nahum Sack, dit clairement que les dettes odieuses peuvent être attribuées à un gouvernement régulier. Sack considère qu’une dette régulièrement contractée par un gouvernement régulier peut être considérée comme incontestablement odieuse… si les deux critères ci-dessus sont remplis.
Il ajoute : « Ces deux points établis, c’est aux créanciers que reviendrait la charge de prouver que les fonds produits par lesdits emprunts avaient été en fait utilisés non pour des besoins odieux, nuisibles à la population de tout ou partie de l’État, mais pour des besoins généraux ou spéciaux de cet État, qui n’offrent pas un caractère odieux ».
Sack a défini un gouvernement régulier comme suit : « On doit considérer comme gouvernement régulier le pouvoir suprême qui existe effectivement dans les limites d’un territoire déterminé. Que ce pouvoir soit monarchique (absolu ou limité) ou républicain ; qu’il procède de la « grâce de Dieu » ou de la « volonté du peuple » ; qu’il exprime la « volonté du peuple » ou non, du peuple entier ou seulement d’une partie de celui-ci ; qu’il ait été établi légalement ou non, etc., tout cela n’a pas d’importance pour le problème qui nous occupe. »
Donc, il n’y a pas de doute à avoir sur la position de Sack, tous les gouvernements réguliers, qu’ils soient despotiques ou démocratiques, sous différentes variantes, sont susceptibles de contracter des dettes odieuses.]
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Cordialement
Sans commentaires…
https://www.oftwominds.com/photos2024/non-bank-assets10-24a.png
Encore une autre “supercherie” accouchée après les évènements des années 70 et durant ceux des années 80 ? Le “Prix de la banque centrale suédoise en la mémoire d’Alfred Nobel” en économie !
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[1] La science économique ne mérite pas de Prix Nobel – 07.10.2013 – by S.R, PhD en Économie, professeur des Universités et dirigeant d’une Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire. Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada.
“Aujourd’hui le monde connaîtra le(s) lauréat(s) du «prix Nobel» d’économie 2013. En fait, il ne s’agit pas d’un vrai Prix Nobel, étant donné que les membres de l’Académie royale suédoise des sciences (à qui revient la décision de nommer les récipiendaires du Prix de la banque centrale suédoise en la mémoire d’Alfred Nobel) ont toujours refusé de considérer qu’une science sociale, comme l’économie, a «une nature suffisamment “scientifique” pour justifier l’octroi d’un prix de ce type à côté de “sciences exactes” telles que la physique et la chimie» (Lindbeck 1985, p. 38, nous traduisons).
Cette attitude a poussé une majorité grandissante d’économistes à se concentrer sur la «mathématisation» de l’analyse économique, afin de «hisser» la science économique au rang des «sciences exactes» dont la physique représente le sommet parmi les sciences naturelles. Cette trajectoire d’évolution de la science économique a toutefois atteint des niveaux extravagants, parce qu’elle a vidé de tout contenu économique les travaux soi-disant «scientifiques» des économistes mathématiques contemporains.
Cette dérive de la «science» économique est responsable, en dernière analyse, de la crise systémique éclatée en 2008 au plan global. Or, les économistes qui continuent de prolonger celle-ci par leurs contributions à celle-là sont également à l’origine d’un phénomène alarmant pour la pluralité scientifique, nécessaire au progrès des connaissances et à la solution des problèmes contemporains: comme l’a montré une analyse statistique, en France seuls 6 professeurs sur les 120 nommés durant la période 2005–2011 ne sont pas issus du courant dominant (qu’il est coutume d’appeler «mainstream» en langue française). Cette absence de pluralisme doit interpeler ceux qui s’intéressent au bien commun et à la cohésion sociale. Les politiciens et les instances académiques ont les compétences pour empêcher la fin du pluralisme en économie, afin que celle-ci (re)devienne une science qui se préoccupe des questions d’ordre économique au lieu de s’occuper de la résolution de problèmes mathématiques. Dans le cas contraire, l’évidence empirique continuera à montrer de manière implacable que, en économie comme en nature, «seuls les poissons morts suivent le courant [dominant]» (proverbe chinois)”
Référence:
Association française d’économie politique (2013), «Évolution des recrutements des professeurs de sciences économiques depuis 2000: la fin du pluralisme», Paris, septembre.
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De notre hôte :
https://michelsanti.fr/neoliberalisme/economie-le-pouvoir-enchanteur-des-mathematiques
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https://michelsanti.fr/finance-islamique/loccident-acceptera-t-il-detre-sauve-par-la-finance-islamique-2
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[2] L’économie ne mérite pas de Prix Nobel – 08.11.2021 – by S.R, PhD en Économie, professeur des Universités et dirigeant d’une Chaire de macroéconomie et d’économie monétaire. Senior Research Associate à l’International Economic Policy Institute de la Laurentian University au Canada.
“Le mois passé, l’Académie royale des sciences de Suède a attribué les Prix Nobel 2021 pour la médecine, la chimie, la physique, la littérature et la paix. Au-delà de ces cinq Prix Nobel, chaque année la Banque centrale de Suède attribue un Prix en mémoire d’Alfred Nobel qui, de manière erronée, est considéré un Prix Nobel de même rang que les autres. En fait, Alfred Nobel ne considérait pas l’économie comme une discipline scientifique méritant un Prix parmi ceux qu’il institua par son testament de 1895. Ce fut seulement en 1968 que la Banque centrale suédoise décida d’instituer un Prix annuel en mémoire d’Alfred Nobel, lors du 300ème anniversaire de cette autorité monétaire.
Si initialement plusieurs économistes de taille furent récompensés par le Prix de la Banque centrale suédoise, à partir de la fin des années 1980 on constate une baisse considérable du niveau scientifique des travaux récompensés par ce soi-disant Prix Nobel. Cette année, par exemple, ce Prix a été attribué à un économiste qui a découvert l’eau chaude (pour utiliser un euphémisme) et à deux autres chercheurs qui considèrent l’économie comme une science exacte à l’instar de la physique ou des mathématiques.
Il est désormais une «évidence empirique» équivalente à une lapalissade que l’institution d’un salaire minimum ne réduit pas le niveau d’emploi dans l’ensemble de l’économie nationale. Bien au contraire, il est fort probable que l’introduction d’un salaire minimum augmente le niveau d’emploi, étant donné que les consommateurs disposent ainsi d’une plus grande capacité d’achat et, qui plus est, pourraient avoir une plus forte propension à consommer, vu qu’ils savent qu’ils reçoivent un salaire plus élevé que celui qu’ils recevaient avant l’adoption d’un salaire minimum.
En ce qui concerne, en revanche, l’assimilation de l’analyse économique à une science pure et dure comme la physique – qui a des lois immuables dans le temps et dans l’espace –, il s’agit d’une faute méthodologique très grave, parce qu’elle dénature l’approche qu’il faut utiliser et conduit à des choix de politique économique fondamentalement erronés, qui dès lors ne peuvent aucunement résoudre les problèmes économiques du monde réel, bien plus complexe que ce que les modèles mathématiques les plus sophistiqués peuvent représenter.
Ce n’est certainement pas à travers la récolte de données suite à des sondages auprès d’un échantillon (bien que «représentatif») de la population qu’il est logiquement possible d’arriver à des conclusions d’ordre macroéconomique, entendez qui concernent l’ensemble des agents au sein du système économique considéré.
Or, la «science économique» contemporaine est établie sur la base des données qui, suivant des méthodologies parascientifiques, sont récoltées sur le terrain, avec la prétention que les données ne mentent jamais. En réalité, bien des économistes académiciens partent des conclusions qu’ils veulent obtenir, afin de définir le périmètre des données à récolter et la méthodologie à utiliser pour «démontrer» leurs propres hypothèses, ne serait-ce que pour obtenir un soi-disant Prix Nobel.
Alfred Nobel est sans doute en train de se retourner dans sa tombe!”
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Combien de pays ont leur monnaie indexée sur le dollar et cela représente quelle part de l’économie mondiale ? Merci Michel.
Merci Chat GPT:
De nombreux pays indexent ou lient leur monnaie au dollar américain (USD), soit en établissant un taux de change fixe, soit en maintenant une parité très étroite avec l’USD. Cette pratique, appelée “dollarisation partielle” ou “arrimage au dollar”, est souvent adoptée pour stabiliser l’économie, en particulier dans les pays émergents ou en développement. Voici un aperçu de la situation :
Pays ayant un taux de change fixe ou une parité étroite avec le dollar :
Pays officiellement dollarisés : certains pays utilisent directement le dollar comme monnaie nationale, comme l’Équateur, le Salvador, et le Panama.
Pays avec une monnaie indexée sur le dollar : certains pays maintiennent un arrimage fixe ou très étroit à l’USD, comme :
Les pays du Golfe : Bahreïn, Oman, l’Arabie saoudite, et les Émirats arabes unis ont un lien étroit avec l’USD, souvent pour stabiliser les revenus pétroliers.
Les Caraïbes : certaines nations caribéennes (comme les Bermudes) et d’Amérique centrale maintiennent aussi une parité avec le dollar.
Hong Kong : le dollar de Hong Kong est indexé sur l’USD.
Part de l’économie mondiale :
L’importance économique de ces pays peut varier. Par exemple :
Le Moyen-Orient (notamment les pays du Golfe) représente une part significative de la production mondiale de pétrole, un secteur clé dans l’économie mondiale.
Panama et Hong Kong, en tant que centres financiers importants, sont également d’envergure mondiale.
En termes de part de l’économie mondiale, les pays ayant un lien direct ou indirect avec le dollar (que ce soit par indexation ou dollarisation) représenteraient environ 20-25 % du PIB mondial. Cela inclut des pays riches en ressources naturelles, ainsi que de petits États financiers ou des économies émergentes.
L’arrimage au dollar américain est souvent un gage de stabilité, en particulier dans les régions où l’économie est vulnérable aux chocs externes. Le rôle mondial du dollar, en tant que monnaie de réserve internationale, amplifie cette tendance.
Merci Michel pour cette réponse détaillée.
Il n’y a toujours pas de solution de remplacement du dollar comme monnaie de réserve.
Ni l’étalon or, insuffisant en volume en rapport de la monnaie émise pendant la première guerre mondiale, analyse issue de la conférence de Gêne en 1922, ni le système de l’étalon de change or mis en place ensuite n’a résolu le problème de la virtualité de la monnaie crée selon les besoins.
Les mathématiques n’ont pas d’âme, les principes hydrauliques non plus, tout vase communiquant s’équilibre. Une trop grande création monétaire débouche fatalement sur une dévaluation de l’unité monétaire car, plus nombreuses pour une même richesse, cela ne change pas la richesse d’un pays ou d’une zone monétaire. Pas immédiatement, il y a un effet à moyen terme de création d’activité qui permet l’enrichissement.
Une solution présentée sont les Droits de Tirage Spéciaux, mais ceux-ci sont basés sur les monnaies existantes, au prorata de l’importance de ces monnaies dans l’économie, donc le dollar reste entête. Les DTS sont donc contaminés par la virtualité des monnaies qui les composent.
Une proposition pourrait être de figer les taux de change entre les monnaies, puis de définir un modèle type de profil économique moyen à atteindre par chacun des pays.
C’est assez proche du système de la monnaie unique européenne, voyez comme cela marche bien !
Pour mesurer la dette des USA :
dette 35 769 084 471 524,00 $
cours de l’or aujourd’hui : 2 787,54 $/once
Dette en onces d’or : 12 831 774 421,72 onces
Dette en tonnes d’or
(1 tonne = 35274 onces) : 363 774,29 tonnes
Fin 2019, le World Gold Council estime à 197,576 tonnes l’or présent en surface extrait depuis l’origine de l’homme.
Concernant les DTS, un mot de Jacques Rueff : “Le DTS, c’est du néant habillé en monnaie”.
Ces éléments n’engagent que leurs auteurs:
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“À l’occasion du BRICS Business Forum, les nations de cette alliance émergente ont dévoilé leur tout nouveau système de paiement transfrontalier : BRICS Pay (une solution basée sur la blockchain et au-delà).Cette initiative constitue une volonté assumée de réduire la dépendance au dollar américain (…) ”
https://www.cointribune.com/les-brics-devoile-leur-systeme-de-paiement-revolutionnaire-bientot-la-fin-du-monopole-du-dollar/
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Prédominance du $ mais dé-dollarisation à marche forcée ! “Sa part dans les réserves mondiales a diminué, indique en effet que les banques centrales se détournent progressivement du dollar (…)”
https://www.imf.org/fr/Blogs/Articles/2024/06/11/dollar-dominance-in-the-international-reserve-system-an-update
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From: “Raymond”
Sent: 06 April 2023 10:42
To: “XY”
Subject: Remerciements…
Bonjour mon très cher Ami XY,
Merci infiniment pour ton message amical (…)
Ton interview à l’International, très fouillée sur le déclin du dollar US, rejoint en tout point de vue ce que je pense également (…) Tu le sais bien ! Les erreurs répétées (…) ces dernières années – accompagnées de la courroie de transmission des différentes crises – n’ont fait qu’exacerber et renforcer le processus de cette dé-dollarisation entamé depuis trois lustres à l’échelle du globe. En raison du rôle de la prédominance du dollar US dans l’appétence internationale pour les “actifs sans risques” (bons du Trésor), le fait que cette monnaie de réserve (medium d’échange) perde de sa superbe à l’aune “des monnaies de réserve alternatives” (Central Bank Digital Currency – CBDC) induira un sérieux virage dans l’intérêt porté à l’égard de “la dette US négociable” sur les marchés. À de courtes périodes, cela se traduira probablement par des rendements plus élevés mais par analogie des niveaux plus inflatés du service de la dette. Ce changement forcera par effet de manche le gouvernement américain à réduire ses dépenses et ouvrira ainsi les portes à la stagflation US. Sous une forme ou une autre, la dé-dollarisation apparaît inévitable avec l’actuelle “guerre économique mondiale” (y.c énergétique/climatique) et les “monnaies numériques de banques centrales” marqueront de leur empreinte un nouveau Bretton Woods. Enfin! (…)
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Peut-être que ce graph’ publié par Raymond – septembre 27, 2024 à 12:16 pm – aura échappé au commun des mortels (tout comme les posts au sein de la chronique de notre hôte publiée le 26 septembre 2024)…
https://www.justfacts.com/images/nationaldebt/publicly_held_1940-2080-full.png
…alors comprenons bien que les États-Unis (par leur schéma de Ponzi alimenté à la dette fédérale) ne sont plus sous les mêmes auspices favorables (conduite de la politique monétaire et budgétaire) des années 1970/80. Rappelons-nous seulement qu’au début des années 1970, sous la présidence d’Arthur Burns, la Fed a été confrontée à une hausse de l’inflation et à des inquiétudes concernant la croissance économique et le chômage. Malgré une inflation élevée, la Fed a réduit les taux d’intérêt à plusieurs reprises jusqu’en 1972 pour stimuler la croissance économique. L’inflation a grimpé à plus de 12% dans les mois qui ont suivi. En réponse à la hausse de l’inflation, la Fed a relevé ses taux de manière agressive en 1974, faisant passer le taux des fonds fédéraux d’environ 5,75% à 13%.
Cependant, alors que l’économie entrait dans une récession plus profonde, la Fed a recommencé à réduire ses taux en 1975, bien que l’inflation reste élevée autour de 9%. À la fin de la décennie, l’inflation avait de nouveau atteint deux chiffres, à plus de 11% en 1979, et a culminé à 13,5% en 1980. L’inflation déchaînée des années 1970 et du début des années 1980 est une illustration frappante du danger de la réduction des taux d’intérêt dans un environnement d’inflation toujours modérement élevé comme celui qui prévaut aujourd’hui (au point de changer de référentiel statistique pour mesurer l’augmentation des prix à la consommation). C’est parce que l’inflation (hors de contrôle dans ce qu’il est convenu de nommer ce “dernier kilomètre”) n’a pas été véritablement apprivoisée que Paul Volcker aura relevé ses taux au-dessus de 17%… Une option qui n’est plus réaliste pour la Fed aujourd’hui en raison de la montée en flèche du coût des intérêts sur la dette fédérale US.
Aucun système pyramidal n’a jamais résisté dans le temps et l’espace !
Sans commentaires !
https://dailyreckoning.com/the-american-system-made-america-great/
Matière à réflexion…
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RAYMOND – 27 septembre 2021 à 13 h 03 min
Extrait: “(…) Le philosophe Ralph Waldo Emerson (1803 – 1882) dit une fois quelque chose sur la façon dont “on” les éduque pour les empêcher de nous sauter à la gorge. Si vous ne les éduquez pas, ce qu’on appelle l’”éducation”, ils vont prendre le contrôle – “ils” étant ce qu’Alexander Hamilton appelait la “grande Bête”, c’est-à-dire le peuple. Car, selon le père fondateur des États-Unis, plus la société devient libre, plus dangereuse devient la “grande bête” et plus “les élites” doivent faire en sorte de la mettre en cage d’une manière ou d’une autre (…)”
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Ça en dit long !