
CS : la chronologie infernale
Amendes infligées au Crédit Suisse par an :
2022 : 700 millions $
2021 : 280 millions $
2018 : 90 millions $
2017 : 5,4 milliards $
2016 : 240 millions $
2014 : 3,7 milliards $
2012 : 120 millions $
2009 : 536 millions $
2003 : 275 millions $
2002 : 350 millions $
Le Credit Suisse a été condamné à plus de 50 amendes pour un total de 11 milliards $ depuis 2000, soit une moyenne de 570 millions de dollars/an, soit 4 fois les 3,25 milliards $ qu’UBS vient de payer pour l’acquérir.
Question : le CS est-il délinquant ou est-ce là le prix à payer pour faire des affaires ?
Si le montant de l’amende est infinitésimal en rapport à la récompense obtenue par des comportements délictueux e-o criminels, alors on peut raisonnablement parler de business model.
De très nombreux États ont fait le choix de ne pas punir les individus coupables des actions qui sont sanctionnées, cela mérite à tout le moins une interrogation. Pourquoi l’impunité des hauts dirigeants est-elle un tabou et pourquoi les erreurs au sommet ne se paient-elles pas au même prix que celles des cadres subalternes ou des employés. Pourquoi se sont les employés, les cadres subalternes et les actionnaires qui doivent payer la facture? Pourtant, si les hauts dirigeants savaient qu’ils risquaient une sanction à titre personnel, leur département “Legal & Compliance” ainsi que le “risk management” seraient ô combien plus diligent. Il est encore une fois plus cocasse de savoir que le “Top management” est le garant dépositaire – auprès de l’autorité de surveillance des marchés financiers – des garanties d’une activité irréprochable.
Au sein de toute cette hypocrisie néfaste à moyen/long terme pour nos sociétés réelles, évidemment qu’un procès à l’encontre de ces justiciables de haut rang reste coûteux pour la société (à l’instant t), alors même que le récipiendaire des amendes (l’État) préfère – à l’instar du spéculateur à l’aune de son mandat – perçevoir la manne dans une optique économique et financière à court terme.