Banques Centrales: nouveau maillon faible de notre système?

La Banque Centrale Européenne annonce une perte, la plus importante depuis sa création, de 8.3 milliards d’euros pour l’exercice 2024. Par choix, ou par manque de rigueur, elle a payé aux banques des intérêts bien trop élevés en rapport aux rendement des obligations diverses qu’elle détient.
Au stade actuel où nous en sommes parvenus, les banques centrales traversent toutes une crise de confiance:
Réserve Fédérale, Banque du Japon, BCE sous Christine Lagarde, BNS dont les 130 milliards perdus sur la seule année 2022 ont suscité mon livre BNS : «Rien ne va plus ».
En présence du mix politique et géopolitique malsain, combiné à des valorisations boursières éthérées en inadéquation radicale avec le monde réel, nos banques centrales manqueront cette fois de la précieuse crédibilité qui était leur point fort lors des précédentes crises.
Notre système, dont la structure est hyper fragilisée par de multiples bulles et par des responsables politiques incompétents, se retrouve très vulnérable face à des marchés qui se rendent désormais compte que la puissance de feu des banques centrales ne sera plus aussi dissuasive.
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Tout va pour le mieux dans le “Meilleur des mondes” (i.e Aldous Huxley) comme celui des Banques Centrales? Une présidente de Banque Centrale en Europe, mais avocate des affaires dans les faits [qui n’a d’ailleurs jamais terminé d’études en “sciences économiques et de macroéconomie monétaire] pas plus que son homologue américain à la tête de la Fed et au passé d’avocat dans la haute finance de Wall Street. Quant au “sorcier suisse” de la BNS, un successeur du précédent “président spéculateur” sur devises [aujourd’hui Vice Chaiman auprès de BlackRock] tout a déjà été écrit. En ce qui concerne la BoJ – dont les emprunts souverains ont cette particularité d’être détenus essentiellement intra-muros – il est assez commode de transférer la prime de risque de la politique monétaire sur les investisseurs/épargnants nippons (la tradition du “seppuku” du code Bushido, ils maîtrisent), bref !
Selon les bien-pensants, de circonstance, il nous faudrait encore voir le verre à moitié plein (ai-je dis la coupe est pleine?) alors allons-y puisque tout baigne. Si les États-Unis étaient greffés en 2023 d’une dette nationale à plus de 33 milliers de milliards de dollars (33 billions) – plus 36,5 en 2025 – tandis que les 27 pays membres de l’UE cumulaient 13,7 billions d’euros de dette à la fin du troisième trimestre 2023, nos économies réelles devraient pourtant se porter comme un charme avec ces tombereaux de dettes (les Dettes ayant pour corollaire l’Argent). Or, les moyens régaliens – du moins dans nos pays occidentaux – sont de plus en plus détricotés, tronçonnés, annihilés. Orthodoxie budgétaire oblige. Mais quelle représentation accorder à des chiffres que même notre esprit n’a pour habitude d’intégrer ? Bon, ben voilà: imaginons que demain matin vous commenciez à dépenser 60 dollars par minute (1$/seconde), il vous faudrait alors 31 000 ans pour dépenser 1 millier de milliards de dollars (1 billion $). Amusant, non ? Et plus généralement, l’affichage d’une perte requiert qu’une contrepartie fasse un gain ! Ben oui ça marche comme ça la finance [et par analogie la financiarisation débridée de l’économie], même si les “bien-pensants” (ai-je dis des idiots utiles?) ne veulent voir le mur des réalités. Restons encore positif, car si le “deposit facility rate” (taux de facilité des dépôts) demeure habituellement inférieur au taux directeur principal d’une Banque Centrale, en fixant un taux de facilité de dépôt bas, la “Banque des banques” incite les banques commerciales à déposer leurs excédents de liquidités chez elle plutôt que de les prêter à d’autres banques commerciales (prêts interbancaires) ou de les investir ailleurs [avec des risques de marché]. Ainsi, la Banque Centrale offre aux banques commerciales une sécurité et une liquidité supplémentaire. MAIS, parallèlement, une Banque Centrale doit respecter son mandat (dual pour les États-Unis) visant la “stabilité des prix” (confondue bien trop régulièrement avec les causes de l’inflation), comptant qu’une Banque Centrale a aussi [accessoirement] le devoir de veiller à l’instabilité des marchés financiers (gangrénés par les bulles). Ainsi, nous voyons bien que les Banques Centrales sont devenues prisonnières de leurs propres errements (nourris par le changement de paradigme de 2008) en devant depuis quelques arbitrer entre stabilité des prix; instabilité des marchés [c-à-d un risque systémique] et au plein-emploi pour ce qui a trait au mandat dual de la Fed. Une situation qui ne faisait déjà pas que des malheureux en 2021 (par exemple)…
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https://www.oxfamfrance.org/rapports/le-virus-des-inegalites/
Mes posts ci-après qui ne relèvent ni de la bien-pensance ni des dogmatismes propres à la pensée unique et dominante (inflation, création monétaire, etc)
https://michelsanti.fr/trump/le-chomage-affaiblit-un-gouvernement-linflation-le-tue
Effectivement, rien ne va plus [et ne parle pas encore du Soldat Français en mort imminente]!
Depuis 2009, je ne compte plus le nombre de mes interventions/analyses fouillées (respectivement mes avertissements) sur le sujet (risque systémique du déclassement des classes moyennes et populaires) à cause des politiques monétaires irrationnelles (Banques Centrales) et des errements dogmatiques de nos “Homo-politicus” (choix publics tout aussi irrationnels).
Ben voici les premiers résultats, les autres tomberont ces prochaines années en Europe également : [“Aux États-Unis, les 10 % ayant les plus hauts revenus consomment sans compter, au point de couvrir 49,7 % de l’ensemble des achats américains, un record, contre 36% y a trente ans selon une étude de Moody’s Analytics (…) ] – The Wall Street Journal – Feb. 23, 2025 9:00 pm
Que l’on vienne à présent me dire que la “Trickle-Down” et la “Supply-Side Economics” ne sont pas des usines à “pomper la richesse du bas vers le haut” (concentrer la richesse en d’infimes mains) et parallèlement une architecture à générer un fardeau de dettes pour le bas de l’échelle (injustice fiscale systémique). Bref, la logique du concept Argent/Dette vs l’Intérêt général et le bien commun.