
2020: fin du monde dit “moderne”
L’effondrement de la République de Weimar présida à un tournant décisif de l’Histoire européenne, voire mondiale. Il doit servir de leçon, même près d’un siècle plus tard. En effet, n’oublions jamais que le Chancelier Brüning – en pleine «Grande Dépression» – réduisit les dépenses publiques de près de 15 points de PIB, baissa le salaire des fonctionnaires, augmenta les impôts principalement sur les classes défavorisées qui furent les plus touchées, sabra généreusement dans la couverture et dans la protection sociales, limita drastiquement l’accès à l’assurance chômage. A l’orée de 1933, les ravages furent d’autant plus dévastateurs que la dépense publique n’atteignait d’ores et déjà que 30% du P.I.B. allemand en 1928. Insécurité et précarité économiques de la classe moyenne, à un moment géopolitique charnière, furent dès lors le pain quotidien d’une population qui subit une exclusion et une marginalisation progressives alors qu’elle était désespérément en besoin de protection.
Le refus borné des politiques en place d’adopter une politique d’expansion et de reflation fut donc le déclencheur d’une redistribution politique intérieure où les plus défavorisés se tournèrent vers le communisme, tandis que ceux qui avaient le plus à perdre des augmentations d’impôts et des réductions des dépenses publiques se convertirent au nazisme. Confrontée à leurs partis traditionnels n’ayant que l’austérité comme doctrine et que l’ordolibéralisme comme horizon, la classe moyenne allemande accueillit à cœur joie le démantèlement de la République de Weimar et la strangulation de leur démocratie par un parti nazi s’étant engagé à la remettre au travail sans regarder à la dépense. Voilà comment périt le premier régime démocratique allemand, sous le poids d’une rigueur indifférenciée qui aura eu des conséquences politiques que nul n’avait prévu ni planifié, et ce en dépit d’une vie associative, culturelle et politique pourtant bouillonnantes à l’époque. L’Etat allemand abandonna ses concitoyens, resta hiératique face à la souffrance humaine, aveugle face aux inégalités choquantes, en une période où son intervention – critique – aurait pu tirer des millions de la misère.
L’austérité et les crises financières ont donc des effets pervers indéniables sur l’activité économique dans un environnement – toujours actuel en 2020 – où banques, entreprises, consommation, dépenses publiques, couverture sociale sont interconnectés et où leur mauvaise combinaison se traduit en chocs économiques et en catastrophes politiques. La crise intense que nous traversons actuellement aura donc des répercussions incalculables sur les générations à venir. A plus court terme, elle rabattra les cartes structurelles de bien des nations occidentales qui verront un bouleversement de leurs structures politiques. Nous avons beaucoup à apprendre de la liquéfaction de Weimar, elle même née sous l’impulsion du grand Max Weber. Prenons donc conscience, aujourd’hui, que nous avons bel et bien quitté sa vision moderniste – à Weber – et que ce nouveau monde post wébérien qui est désormais le nôtre fera émerger des femmes et des hommes dits »providentiels », charismatiques, autoritaires et hyperpolitisés.
Chers lecteurs,
Voilà plus de 15 ans que je tiens ce blog avec assiduité et passion. Vous avez apprécié au fil des années mes analyses et mes prises de position souvent avant-gardistes, parfois provocatrices, toujours sincères. Nous formons une communauté qui a souvent eu raison trop tôt, qui peut néanmoins se targuer d'avoir souvent eu raison tout court. Comme vous le savez, ce travail a - et continuera - de rester bénévole, accessible à toutes et à tous. Pour celles et ceux qui souhaiteraient me faire un don, ponctuel ou récurrent, je mets néanmoins à disposition cette plateforme de paiement. J'apprécierais énormément vos contributions pécuniaires et je tiens à remercier d'ores et déjà et de tout cœur toutes celles et tous ceux qui se décideront à franchir le pas de me faire une donation que j'aime à qualifier d'«intellectuelle».
Bien sincèrement,
Michel
Bonjour,
Il me semble que les politiques d’expansion et de reflation sont effectivement appliquées par les banques centrales par l’injection massive de monnaie. Toutefois cette monnaie, plutôt que d’aboutir dans l’économie réelle en déroute, est détournée par les banques pour être investie en bourse qui est le seul endroit leur apparaissant sûr.
Comme résultat, nous avons donc effectivement une hyperinflation, mais qui est cantonnée dans la bourse. Celle-ci atteignant des sommets vertigineux et se dissociant de l’économie réelle.
Si cette méga-bulle venait à se percer, ne déverserait-elle pas des flots d’argent dans les matières premières et l’économie réelle?
Quelle est la solution que vous suggérez?
Meilleures salutations
Christina Hölzl
Bonjour, l’implosion de cette bulle aurait simplement pour effet de brûler ces sommes. Il n’y a hélas pas de solution miracle si ce n’est rouvrir les économies et soutenir massivement ses acteurs.
Bonjour depuis la ville de Québec, Canada🇨🇦
Même si je souscris à votre propos du 2 novembre 2020 je ne peux m’empêcher de vous soumettre ce qui suit:
Je présume que vous êtes au courant que le gouvernement fédéral au Canada🇨🇦, actuellement dirigé par le premier ministre Justin Trudeau, dont je suis jusqu’à maintenant un « supporteur », a ouvert les « vannes budgétaires » et qu’il appert que ce ne sera pas demain la veille à cet égard.
Même si je ne suis pas économiste, je comprends que le Canada🇨🇦 se dirige donc inexorablement vers une dette d’au moins mille milliards de dollars canadiens d’ici « peu ».
Qui plus est, je comprends qu’à ce stade, vu notamment la pandémie, on est pas en mesure de déterminer le moment où le Canada🇨🇦 va de nouveau « goûter » aux surplus budgétaires dont une des qualités consiste à rembourser, dans le temps il va sans dire, sa dette.
Ici, comme ailleurs, existent des entreprises que nous pouvons qualifier de « zombies ». Si les gouvernements tant fédéral que provinciaux n’étaient pas là avec leurs programmes de soutien, il y a belle lurette qu’elles auraient déclaré faillite et ainsi cessé de vivre au dépens de l’État.
Conséquemment, le numéraire ainsi libéré pourrait être dirigé vers les secteurs en devenir au bénéfice de l’intérêt général.
De nos échanges antérieurs j’ai cru comprendre que vous seriez toujours en accord avec la politique budgétaire du Canada🇨🇦.
Malgré cela, j’apprécierais savoir votre position eu égard à mon propos en général et plus particulièrement aux « zombies » et vous en remercie à l’avance.
Cher lecteur assidu, il faut vous départir des vieux critères comme ceux des déficits publics. Au risque de vous choquer, c’est ces paramètres qui sont aujourd’hui devenus de zombies. Notre monde entre de pleins pieds – grâce ou à cause de la Covid – dans une dimension qu’il est encore impossible d’appréhender. Le spectacle sera magnifique car de nouvelle idoles surgiront.
Cher toutes et tous, dans le prolongement de nos discussions, je vous fais ici part d’une conversation mail avec un lecteur m’ayant écrit en privé, monsieur Pierre Lochak dans un courriel intitulé “un chiffre et pas plus”
Cher Michel Santi,
je ne suis pas économiste mais j’ai souvent été frappé de ce que la plupart des gens ont du mal à intégrer la signification des chiffres qui leur sont présentés, y compris lorsqu’ils possèdent toutes les données pour cela (ce qui est loin d’être toujours le cas, et je parle aussi bien sûr pour moi-même). En un mot comme en cent ils n’ont souvent pas le sens des proportions, ou de ce que tout physicien commence par apprendre, celui des ordres de grandeur. C’est pourquoi il me semble qu’il pourrait être intéressant de créer une très courte émission, sur un medium quelconque, y compris une chaîne Youtube artisanale pour commencer, où serait discuté un chiffre et un seul par épisode (hebdomadaire ou autre), mis en perspective et expliqué dans sa signification réelle. Les exemples ne manquent évidemment pas et vous les connaissez mieux que moi. Je n’ai jamais pu trouver d’économiste prêt à se lancer dans ce genre de projet, en particulier je n’ai jamais pu contacter Jacques Sapir qui me paraissait (à tort ou à raison) une personne indiquée, et dont je vois qu’il figure parmi vos “amis”. J’ajoute que je n’ai pas beaucoup essayé, que ce projet n’a rien de central dans ma vie, mais qu’il me semble simplement qu’il pourrait apporter de la clarté dans le débat public”
Ma réponse:
A dire vrai, je ne sais pas commenter un chiffre serait susceptible de passionner ou d’enrichir la culture économique de nos concitoyens.
Pour ma part, je viens de publier un dictionnaire éco qui – je pense – répond à vos préoccupations – en tous cas partiellement – de pédagogie.
J’ai vu que vous êtes mathématicien et je comprends bien-sûr la raison pour laquelle votre intérêt est d’expliquer un ou de chiffres. Permettez-moi cependant de vous dire qu’en économie – selon moi- les chiffres n’ont aucune importance car cette discipline n’est pas scientifique mais bel et bien politique.
Mon commentaire chers amis: je suis sincèrement navré si je vous semble blasé ou désabusé mais l’économie – et je l’ai écrit à de multiples reprises – n’a rien d’une science exacte. Tout est donc question de volonté, de détermination et de confiance.
J’en appelle aux mânes de Keynes.
Bonjour Christian et bonjour Michel,
Merci, Michel, pour la réponse qui est logique. Cependant, pour Christian Hölzl, d’accord avec lui que dans le cadre de politiques d’expansion, les banques centrales injectent massivement de la monnaie. D’ailleurs elles n’ont pas le choix et peu importe que ces liquidités soient investies en bourse qui est le seul endroit leur apparaissant sûr. Même si c’est spéculatif.
L’économie réelle je pense n’est pas en déroute, elle est saturée par l’offre, la demande mondiale ne suit pas. Un tout petit peu comme en 1928, 1929 et ce qui a suivit avec la Grande dépression. Il faut aussi préciser que la reflation ne suit pas, c’est plutôt la déflation.
Pour ce qui est de cette méga-bulle, Christian, vous dîtes ” Si cette méga-bulle venait à se percer, ne déverserait-elle pas des flots d’argent dans les matières premières et l’économie réelle?” Avant de parler de solution et vous la posez à Michel, il me semble qu’il aurait été intéressant que vous précisiez votre pensée.
Pourquoi votre question ? Et qu’est-ce qui vous dit que “des flots d’argent seront déversés dans les matières premières et l’économie réelle”. Je dis en passant que votre idée se tient, mais elle n’est pas “dynamisée” dans le sens vous avez émis un scénario mais vous n’avez pas expliqué ce scénario qui est possible.
Aussi, Christian, si vous pouvez éclairer nos lanternes. Peut-être que, sans le savoir vraiment, vous émettiez une idée de génie. Dans le sens que c’est très possible ce chemin que pourrait prendre l’économie mondiale, et positif pour l’Europe et l’ensemble des pays du monde. Bien sûr la Chine en profitera, c’est sûr mais tout le monde avec elle.
Alors, à vous, Christian, de nous éclairer. Merci
Bonjour P. Lesens,
Selon les cours d’économie que j’ai suivi, la masse monétaire (quantité d’argent en circulation) doit couvrir une économie.
Si je double la masse monétaire dans une économie, avec toutes choses égales par ailleurs, les prix devraient doubler. Ce qu’on appelle une inflation. Donc dans une économie normale du XXème siècle, si mon économie croît de 3% par an, la banque centrale doit donc injecter 3% de monnaie supplémentaire pour couvrir cette augmentation des échanges et garder les prix stables. Ça c’est pour ce qui est de la théorie.
Aussi, lors d’une situation de ralentissement de l’économie, Keynes nous dit qu’il faut injecter de l’argent dans celle-ci, pour provoquer une inflation artificielle, qui permet à l’économie de reprendre. Ce qui que prône Michel Santi. Et je lui donne raison.
Ainsi, la FED a injecté depuis 2008 environ 700 milliards de dollars par an (TARP, QE, etc.) pour soutenir l’économie. Ensuite, en 2019 elle a fait un injection massive pour soutenir la crise des REPOS, et en mars 2020 elle a injecté 2 trillions (millions de millions, dits “billions” en français) de dollars dans l’économie. De l’argent sorti de nulle part. En toute logique des choses, ces injections devraient provoquer une importante inflation des prix en dollars. Ce qui n’est pas le cas. On constate même le contraire. Pourquoi?
Cet argent est prêté aux banques commerciales qui ont comme mandat de l’injecter dans l’économie. On devrait comprendre par là une aide à de vraies entreprises qui transforment des vraies matières premières en vrais objets de consommation. Or ces vraies entreprise vont mal et présentent de gros risques. De ce fait les banques préfèrent investir cet argent en bourse. Et depuis qu’on procède à ces émissions massives de monnaie, on constate une importante montée des valeurs boursières. Mais ce ne sont pas les affaires des entreprises représentées par ces valeurs boursières qui augmentent. Ce sont uniquement leurs valeurs boursières qui montent, indépendamment de leur performances réelles.
Il s’agit non pas d’une amélioration de l’économie sous-jacente à ces valeurs boursières, mais bien d’une inflation des prix des valeurs boursières, indépendamment de l’économie réelle. En quelque sorte une “inflation” contenue dans le milieu de la finance. Qu’on se garde bien d’appeler “inflation”. On préférera les termes de “marché bullish”, ou de “performances exceptionnelles”. Moi j’appelle ça une bulle inflationniste.
La bourse étant en principe un indicateur du bon fonctionnement de l’économie, cela permet aux politiques de se pavaner, alors qu’en arrière-plan, la véritable économie s’effondre. L’illustration de ce phénomène sont les faramineuses performances boursières en pleine crise de corona. Plus personne ne travaille, des pans entiers de l’économie mondiale s’effondrent, et la bourse va pour le mieux? Y’a un bug, non?
Maintenant quels sont les scénarios pour le futur?
Pourrons-nous continuer ad æternam à massivement injecter de l’argent? Avec un économie réelle qui s’effondre, une population aux abois, et en face une bande de nantis ivres d’argent facile? Combien de temps cela peut-il durer? Comment cela va-t-il finir?
Michel me répond que si la bourse dégringole, cet argent finira “brûlé”. C’est à dire qu’il sera détruit par la réduction des valeurs boursières. Il disparaîtra. Je suis partiellement d’accord. Mais je pense que si la bourse s’effondre, il y aura assez d’argent et de temps pour que les investisseurs se dirigent vers un autre secteur boursier, celui des matières premières. Comme ce qui s’est passé en été 2008. Et mon inquiétude est que ces milliards et trilliards d’argent sorti de nulle part viennent décupler ou centupler les prix de sucre, du blé, de l’acier, etc., et par conséquence de tous les objets fabriqués à base de ces matières premières. Un scénario à la Weimar, aussi appelé hyperinflation.
Voilà M. Lesens, j’espère avoir clarifié mon propos.
Meilleures salutations
Christian Hölzl
Merci Christian,
Votre réponse est juste et honnête. Vous êtes direct dans votre raisonnement. Cependant si on suit votre raisonnement “si une méga-bulle éclate”, les valeurs des actions étant fictives, déconnectées de la réalité,vont dégringoler et baisser à 50% de leur valeur voire plus.
Un processus naturel en somme puisque une situation actuelle de hausse des Bourses depuis au moins une décennie pour masquer la décélération économique du monde, en particulier depuis 2014 avec la fin du QE3 par la Fed.
Cependant si on suit votre analyse, et vous dîtes “je pense que si la bourse s’effondre, il y aura assez d’argent et de temps pour que les investisseurs se dirigent vers un autre secteur boursier, celui des matières premières. Comme ce qui s’est passé en été 2008. Et mon inquiétude est que ces milliards et trilliards d’argent sorti de nulle part viennent décupler ou centupler les prix de sucre, du blé, de l’acier, etc., et par conséquence de tous les objets fabriqués à base de ces matières premières.”
Avant d’arriver à “un scénario à la Weimar, aussi appelé hyperinflation.”, qui sont les heureux gagnants si cette argent se dirige vers les matières premières ? Et pourquoi doit-il se diriger vers les matières premières ? Quel intérêt les Banquiers centraux vont-ils pousser les investisseurs vers le prix du sucre, etc. surtout si c’est pour se diriger vers une hyperinflation.
Y a-t-il un intérêt géostratégique pour créer une hyperinflation ? Parce que dans ce cas, ça sent une guerre économique qui est déclarée dans le silence complet entre les grands pôles industrialisés du monde.
Je pense que vous n’avez pas tout dit sur les problèmes et les stratégies des grands pôles du monde qui sont aujourd’hui au nombre de deux, les anciennes grandes économies et les nouvelles grandes économies, et l’affrontement sans trop de bruit est une réalité. Il explique même pourquoi la double crise immobilière et financière est survenue en 2007-2008.
Enfin merci Christian pour votre éclairage et votre scénario qui est peut-être en puissance, qui peut arriver. Mais que sera le monde ?
” On sera plus content d’ avoir une épargne plutôt qu’ une épargne protégée “. Christine Lagarde.
EconomicPolicyJournal.com: WARNING: The European Central Bank is Preparing to Launch a Digital Euro
https://www.economicpolicyjournal.com/2020/11/warning-european-central-bank-is.html?m=1
Des équipes travaillent dure pour aider l’ Ange révolté à imprimer sa domination sur Terre.
” On sera plus content d’ avoir un travail plutôt qu’ une épargne protégée ”. Christine Lagarde
Depuis un certain temps, on remarque que tous les actifs montent! ie: actions obligations, or, immobilier, et même cryptomonnaies…mais il est vrai, pas toutes les matières premières.
Il s’agit bien d’une inflation dont les banques centrales sont à l’origine car elles ont augmenté la masse monétaire. Donc l’inflation est là et bien là.
Parallèlement on observe la montée en puissance des sociétés du numérique dans les indices boursiers; le Nasdaq est devenu d’ailleurs l’indice leader de la place américaine. Ce n’est plus l’entreprise qui vendra le plus de voitures ou de flacons de parfum ou qui possédera le plus d’immobilier qui aura le plus de valeur, c’est plutôt celle qui en “saura” le plus, dans le sens de la connaissance technologique, en perpétuel ébullition et création. Le recrutement d’ingénieurs de haut niveau est vital pour ces sociétés.
La diffusion de leurs nouveaux outils au sein des entreprises ou des particuliers réduit les couts de chacun et le besoin de ressources premières de façon considérable et pourrait expliquer que l’inflation ne se propage pas aux salaires ou aux matières premières.
Concernant la valorisation des entreprises sur les marchés boursiers, ne pas oublier que la valeur actuelle est le reflet des bénéfices futurs mais n’a rien à voir avec la situation actuelle de l’entreprise. Ce qui laisse rêveur sur l’avenir radieux de certaines d’entre elles et pas des moindres.
Nous sommes sous l’influence des banques centrales qui mènent le monde. Est-ce bien? est-ce mal? en tout cas il faut vivre et raisonner dans ce contexte.
L’avenir proche pourrait être le maintien durable des taux à 0 ou négatifs (pour soulager les états) avec une augmentation considérable de la masse monétaire (pour faire face aux conséquences de la pandémie par exemple): cocktail explosif pour les monnaies.
Chrichri, vous parlez d’un “avenir radieux de [certaines entreprises] et pas des moindres.”
Le pic pétrolier a été estimé en 2005, nous faisons face à une crise post-COVID historique, une augmentation des catastrophes naturelles, des migrations, les énergies douces se révèlent aussi consommatrices que productrices, la biodiversité est massacrée, et j’en passe.
Sans entrer dans plus de détails, le concept même de croissance infinie dans un monde fini est simplement une impossibilité mathématique. Ce qui rend caduques toutes les théories économiques actuelles.
La valeur actuelle de la bourse est à mon avis le reflet d’un délire de toxicomanes en overdose de monnaie falsifiée.
Vous concluez: “Nous sommes sous l’influence des banques centrales qui mènent le monde. Est-ce bien? est-ce mal? en tout cas il faut vivre et raisonner dans ce contexte.” Je suis d’accord, mais que faire? Attendre que tout revienne comme avant?
La COVID est à mon avis le déclencheur de la chute des dominos. Il n’y aura plus de retour au monde d’avant. Party’s over!
Mes conclusions sont donc beaucoup plus pragmatiques:
– Se débarrasser de toute valeur fictive au plus vite pour les échanger contre des biens tangibles
– Sortir au plus vite des grandes agglomérations pour créer des liens dans de petites communautés (rurales ou semi rurales)
– Créer une communauté basée sur le troc ou une monnaie locale
– Produire localement et créer des ateliers de réparation (oubliez le recyclage)
Je vis au Liban et j’ai appliqué ces principes de précaution depuis 5 ans. Je peux vous dire que ça a payé. Ma situation actuelle est “bonne”; relativement à la nomenklatura qui s’effondre.
La situation n’est pas bien meilleure dans les pays dits développés; mais plus illusoire.
Un jour le schéma de Ponzi va craquer… Préparez-vous à sauver votre peau.
A bon entendeur
Christian
A cricri et à Christian,
« Depuis un certain temps, on remarque que tous les actifs montent! ie: actions obligations, or, immobilier, et même cryptomonnaies…mais il est vrai, pas toutes les matières premières.
Il s’agit bien d’une inflation dont les banques centrales sont à l’origine car elles ont augmenté la masse monétaire. Donc l’inflation est là et bien là. »
Juste et la réponse est normale tant des banquiers centraux que des marchés financiers. L’inflation boursière est une nécessité pour masquer la décélération économique tant aux USA qu’en Europe. Vous enlevez cette méga-bulle qui au fond n’est pas méga-bulle, c’est le désastre, puisque que l’économie réelle est en panne because l’Asie et surtout la Chine. La Bourse, seul os pour doper la croissance.
La connaissance technologique, en perpétuel ébullition et création, le recrutement d’ingénieurs de haut niveau est vital pour ces sociétés, certes, mais la Chine y travaille aussi. Un jeu en fait à somme nulle.
« La diffusion de leurs nouveaux outils au sein des entreprises ou des particuliers réduit les couts de chacun et le besoin de ressources premières de façon considérable et pourrait expliquer que l’inflation ne se propage pas aux salaires ou aux matières premières. »
Je regrette, le raisonnement est faux. La stratégie des décideurs est précisément de couper l’herbe sous les pieds de la Chine. Une austérité salariale conjuguée à un prix bas des matières premières est une réponse stratégique face à l’Asie.
« Un avenir radieux… » Pas du tout plutôt un avenir complexe et incertain.
« Nous sommes sous l’influence des banques centrales qui mènent le monde. Est-ce bien? est-ce mal? en tout cas il faut vivre et raisonner dans ce contexte. »
Nécessaire, les Banques centrales ripostent tant bien que mal. Mais elles « ripostent » en asphyxiant…
« L’avenir proche pourrait être le maintien durable des taux à 0 ou négatifs (pour soulager les états) avec une augmentation considérable de la masse monétaire (pour faire face aux conséquences de la pandémie par exemple): cocktail explosif pour les monnaies. »
L’argent ne coûte rien puisque créé ex nihilo, donc autant doper l’économie par des taux négatifs « si possible », et rien ne le confirme. Mais c’est toujours un moyen que ne rien faire.
« Sans entrer dans plus de détails, le concept même de croissance infinie dans un monde fini est simplement une impossibilité mathématique. Ce qui rend caduques toutes les théories économiques actuelles. »
Mathématiquement parlant, il n’y a que le fini qui va avec le fini, à l’échelle de l’homme, quant à l’infini avec le fini à la manière d’une division d’un nombre fini par un infiniment petit ou epsilon, pour donner l’infini n’est qu’une vision d’une pensée humaine elle-même relevant du une « pensée infinie ». Sur ce plan, il n’y a pas de théories économiques qui traitent de l’infini économique.
« La valeur actuelle de la bourse est à mon avis le reflet d’un délire de toxicomanes en overdose de monnaie falsifiée. »
Une overdose nécessaire d’une monnaie réelle et que tous sur la planète en demande même si le réel se construit sur le schéma de Ponzi. Sauf que les Bourses aujourd’hui ne se construisent à la façon de la pyramide de Ponzi. La hausse virtuelle des valeurs boursières est simplement virtuelle, et tous les spéculateurs sont prêts à gagner ou à perdre de l’argent. Le seul intérêt est que cela contribue à la croissance.
« Vous concluez: “Nous sommes sous l’influence des banques centrales qui mènent le monde. Est-ce bien? est-ce mal? en tout cas il faut vivre et raisonner dans ce contexte.” Je suis d’accord, mais que faire? Attendre que tout revienne comme avant?
La COVID est à mon avis le déclencheur de la chute des dominos. Il n’y aura plus de retour au monde d’avant. Party’s over ! »
Non, le Covid-19 ne va pas déclencher la chute des dominos, mais corriger la répartition des richesses dans le monde.
Et le schéma de Ponzi ne va craquer… pour la simple raison qu’il n’a rien à voir avec le schéma de Ponzi. Nous ne sommes pas en 1929, et même si la Bourse chute, elle ne sera qu’une correction des valeurs financières virtuelles, et bien loin des crises boursières passés. Le monde a changé, la Bourse est devenu l’unique lieu pour tirer la croissance et cela dû au découplage des économies occidentales avec les économies émergentes, en tête la Chine qui veut supplanter l’Occident dans la direction du onde.
Sauver votre peau est l’affaire de tous, aujourd’hui.
J’espère que je me suis fait compris.
A P. Lesens
Vous devriez corriger votre nom en P. LeBonSens. 🙂 J’apprécie votre modération.
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“Non, le Covid-19 ne va pas déclencher la chute des dominos, mais corriger la répartition des richesses dans le monde.”
Je suis partiellement d’accord.
1.- Il ne s’agit pas d’un jeu à somme nulle, car l’alimentation en énergie va ralentir, et/ou les conséquences négatives relatives à l’utilisation de l’énergie vont augmenter. Dans les deux cas, le mouvement humain (= économie) va ralentir.
2.- Oui, cette énergie entrante dans le système va se concentrer en Asie.
3.- Vivant en Occident, je fais face au côté perdant du jeu, et je vois un effet domino ravageur nous arriver dans la figure.
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“Le monde a changé, la Bourse est devenu l’unique lieu pour tirer la croissance ”
A part tirer la croissance des chiffres, je ne vois pas ce que la bourse tire d’autre.
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“Sauver votre peau est l’affaire de tous, aujourd’hui.”
Oui, totalement d’accord
Meilleures salutations
Christian
A Christian
Vous êtes partiellement d’accord, c’est déjà un plus.
Vous me dîtes que ce n’est pas un jeu à somme nulle et vous faîtes allusion à un processus énergétique qui fait intervenir la déperdition d’énergie qui se mesure par la hausse ou la baisse de l’entropie d’un système. Mais tout système actif a fortiori humain, qu’il concerne une nation isolée ou des nations entre elles, a une entropie à somme nulle.
Si une nation est isolée, seule dans un lieu séparé des autres, son entropie interne est équivalente à son entropie externe. En clair, ce qu’elle perd en énergie interne est regagné en énergie externe.
Deux nations qui visent le même objectif, sur le plan économique, leurs entropies vont inévitablement converger. Un exemple, les USA ont exploser la bombe atomique en 1945, l’URSS l’a fait exploser en 1949.
De même, l’Occident en avance sur l’Asie, le rattrapage par l’Asie est inévitable. Et c’est ce que l’on constate aujourd’hui. Tout produit nouveau qui arrive, commercialisé ou non, viendra à la nation adverse.
Et tout concentré en Asie comme vous le dîtes, fera inévitablement le chemin inverse.
Donc juste un réajustement de l’équilibre mondial en cours, qui prendra le temps qu’il faut, et peu importe le temps. Tout dépend des forces entropiques qui lient les nations.
Enfin, le dernier point : « Le monde a changé, la Bourse est devenu l’unique lieu pour tirer la croissance.
A part tirer la croissance des chiffres, je ne vois pas ce que la bourse tire d’autre. »
Vous vous ne voyez pas ce que la Bourse tire de l’autre. Raisonnez que vous avez un portefeuille d’actions en Bourse, et que les prix ne cessent de monter, et vous devenez de plus en plus riches, qu’allez-vous faire ? Acheter encore des actions, sûrement puisqu’elles montent, et même si elles chutent, leur cours reste haussier. Et on vous verse des dividendes périodiquement, et donc de l’argent. Vous allez consommer, acheter des biens et services. Des biens immobiliers aussi.
Et vous n’êtes pas seul en Bourse. Il y a des millions de petits porteurs, et tous s’enrichissent. Les Banques et les entreprises aussi qui distribuent des dividendes. La consommation est dopée par ces millions de rentiers, l’économie se porte bien, l’emploi donc aussi. Le taux de chômage baisse fortement. Il y a beaucoup d’argent en circulation.
La base monétaire de la Banque centrale du dit pays ne cesse d’augmenter, les investisseurs trouveront toujours un créneau pour placer leur argent. Si la Chine les surpasse dans le commerce mondial, il demeure que les services, l’immobilier, et d’autres créneaux sont accessibles comme le transport, les infrastructures, la Défense, etc., et donc ce pays est en pleine croissance.
Et même s’il a des déficits extérieurs, il a toujours le recours d’imprimer plus d’argent (monnaie banque centrale) et peu importe la dette extérieure si ce pays importe beaucoup de la Chine et d’ailleurs. Il paie cash. Le dollar, l’euro, la livre sterling et le yen règnent en maître sur le monde.
Enfin, un dernier point, la Bourse ne fonctionne pas seule, ce ne sont plus les traders (golden boys) qui la font fonctionner, mais des logiciels mathématiques qui y sont à l’œuvre. Demandez à Michel Santi, il dit qu’il s’ennuie devant son écran en Bourse, il ne fait que suivre les hausses et baisses des valeurs boursières. Il peut vous expliquer ce qui se passe.
En fait, c’est le pouvoir financier (Banques centrales et les grandes banques commerciales) qui fixe la marche à suivre de la Bourse et, de ce fait, a une mainmise totale sur l’évolution économique tant nationale que mondiale. Et la Bourse est un instrument central de leur pouvoir. Qu’il s’agisse du marché d’actions, obligataire, des matières premières, du pétrole, du gaz, de l’or…
Voilà, j’espère vous avoir éclairé.
Zut ! J’oublie l’essentiel à ce tableau idyllique occidental. Notre Occident qui rayonne sur le monde ne rayonne pas tout à fait.
En effet, notre Occident exporte aussi des biens finis comme la Chine. Et même insuffisamment, il exporte. Or, la guerre qui oppose l’Occident à la Chine est très sérieuse, une Chine qui veut le supplanter n’est pas du tout de l’Occident.
Précisément, tout en finançant son économie à coups de milliers de milliards de dollars, d’euros et centaines de milliards de yens et livre sterling savamment orchestrés – les quatre Banques occidentales affûtent leurs armes, leur pouvoir financier et monétaire, et cela passe par des politiques monétaires non conventionnelles ou QE, ils « asphyxient » le reste du monde. Chute brutale des prix du pétrole et matières premières depuis 2014, sauf l’or.
2014 à 2018 c’est long 5 années de déflation mondiale, une politique de croissance en Occident sur fond d’austérité, et une financiarisation en interne, l’Occident limite la planche à billet que pour son économie à travers la masse de dettes occidentales que les Banques centrales amassent dans leur bilans via leurs rachats.
Une situation qui fait que cette masse d’argent créé circule essentiellement en interne. Les pays du reste du monde pour la plupart épuisent leurs réserves de change ou s’endettent auprès de l’Occident, et donc sont en proie de crises financières. Le LIBAN en est un EXEMPLE parlant.
Conséquence, la Chine continue à décélérer malgré « sa route de la soie », le RETOUR de MANIVELLE frappe durement l’OCCIDENT en 2019, les Banques centrales américaine et européenne se retrouvent dans une chambre noire, ce sont les mots à quelque chose près de Jay Powell et Mario Draghi. L’Occident en crise en 2019 avant même l’apparition du Covid-19.
Le reste du monde étouffé financièrement par la dette, pire que des années 1980. Voir « 2 juin 2020 — 40 FINANCES & DÉVELOPPEMENT | Juin 2020. HAPPÉS par la … pays émergents et des pays en développement, la dette a été plus élevée en 2018 qu’en … de la Banque mondiale et du FMI) —, mais ce fut malgré tout une …
Site : https://www.imf.org/external/pubs/ft/fandd/fre/2020/06/pdf/la-COVID-19-et-la-dette-dans-les-pays-en-developpement-kose.pdf
La crise frappe l’Europe, les États-Unis, leurs économies commencent à décélérer. Le secteur automobile de l’Allemagne de plus en plus en chute… bras de fer économique USA-Chine. La liste est longue. La Récession est pourtant là. Les QE occidentaux ont fait un massacre sur le reste du monde.
Le problème est que peu d’économistes ont compris cette force de frappe que sont les QE et qui sont en mauvaises mains. Les Banquiers centraux occidentaux ont trop abusé. Ce qui moralement, humainement n’est pas juste vis-à-vis de plus de 6 milliards d’êtres humains que compte le reste du monde. L’Occident a une grande responsabilité morale sur l’ensemble de l’humanité. Les gilets jaunes en France, les mvts populistes en Europe et ailleurs sont les conséquences de ces malheureuses politiques. Malgré que les Banquiers centraux occidentaux ont le droit de se défendre vis-à-vis des pays émergents, dont la Chine. Mais il y a une limite à ne pas dépasser.
C’est ainsi qu’ARRIVA CE QUI DOIT ARRIVER. Le COVID-19 fait irruption, comme si Dieu a dit « EN VOILÁ ASSEZ », il met le monde entier en crise. L’OCCIDENT qui est égoïste, et les pays du reste du monde dont les gouvernants et leurs élites ne voient que leurs intérêts au détriment de leurs peuples.
DIEU PUNIT TOUT LE MONDE. IL ouvre une nouvelle page de l’histoire de l’humanité. J’espère que sieur P. Le BonSens vous a répondu avec modération.