Roosevelt, Bernanke, Keynes et les autres…

juillet 7, 2010 0 Par Michel Santi

L’Histoire, économique ou autre, ne se répète pas nécessairement mais peut être riche d’enseignements pour qui veut bien se donner la peine de l’analyser. Ainsi, la spécialisation par excellence du Président de la US Federal Reserve, Ben Bernanke, étant la période de la Grande Dépression aurait, selon nombre d’observateurs, énormément contribué à orienter les programmes de sauvetage Américains mis en place en 2008 et en 2009. Après tout, majorations des dépenses publiques, réductions des impôts accompagnées de leur épiphénomène consistant à baisser dramatiquement les taux d’intérêts tout en gérant tant bien que mal des augmentations massives de déficits ont été les mesures phares de Bernanke qui s’était lui-même (servilement) inspiré de grand-père Keynes… Pour autant, l’économie US a-t-elle vraiment renoué aujourd’hui avec une saine production industrielle, un regain de confiance des consommateurs, un déclin du chômage, un système financier solide car débarrassé de ses dettes … bref: les Etats-Unis se portent-ils mieux en Juillet 2010 qu’à l’automne 2008, c’est-à-dire lors de la faillite de Lehman? Car Keynes serait aujourd’hui vraiment très fier de la politique économique de son pays: En effet, les dépenses Gouvernementales US n’ont jamais atteint leur niveau actuel et ce y compris durant la période – pourtant très généreuse – du New Deal!

En fait, Franklin Roosevelt n’était pas vraiment un adepte inconditionnel de Keynes: Ce dernier, à la sortie d’une réunion en 1934 avec son Président, n’avait-il effectivement pas manifesté sa “déception” face à un interlocuteur réticent à adopter l’ensemble de l’attirail préconisé…? Roosevelt qui, prenant même le contre pieds de Keynes, devait augmenter les impôts en 1936 afin de résorber ses déficits tant et si bien que c’est la récession qui fut au rendez-vous dès l’été 1937 avec, à la clé, une chute de l’indice Standard & Poors de 54% en moins d’une année! Par la suite, la croissance reprit quand même le dessus à la faveur de l’intensification des dépenses Gouvernementales du fait du conflit mondial… Décidément, l’économie n’est pas une science exacte.