Merci Madame, merci Messieurs !
Voilà des mois que je le dis et voilà quelques jours que les autorités européennes semblent enfin le reconnaître : la Grèce est en faillite. Et, du reste, comment nier l’évidence du haut de son endettement public qui, après avoir représenté l’an dernier 142% de son P.I.B., en est aujourd’hui à 158% ! Deux plans de sauvetage plus tard, ce pauvre pays se retrouve donc dans une situation encore pire que celle où il était au début de l’année 2010 car les mesures d’austérité réclamées par les prêteurs en échange de leurs financements ont achevé de couler son économie. Sa situation aujourd’hui comme sa posture sont absolument intenables ! Je suis personnellement outré de noter que cette nation doive présentement s’acquitter d’un taux dépassant les 50% sur ses emprunts comme je suis extraordinairement scandalisé que nul ne songe à stopper cette hémorragie de peur de nuire à la caste de nos banquiers ! Moi qui n’ai en général pas de mal à m’exprimer : là, les mots me manquent et, comme on dit en anglais, je me retrouve « speechless »…
La Grèce est donc actuellement à genoux et à la merci de l’Allemagne qui, elle, a vu son image se dégrader irrémédiablement tout au long de cette crise. Certes, la Cour suprême a enfin tranché en faveur des plans de sauvetage déclarés conformes à la Constitution mais la montagne a accouché – bien après terme – d’une souris… morte. Au final, que d’incompétence et d’hésitations de la part des dirigeants européens et que d’humiliations subies par la Grèce avec, pour résultat, un flambeau – un feu incontrôlable devrait-on dire – qui sera après passé au Portugal, voire à l’Italie… Avez-vous remarqué comment, à l’occasion de chacune des étapes et de chacun des épisodes de la crise européenne, celles et ceux en charge de nos destinées ont systématiquement pris les mauvaises décisions ? Ou, toujours en retard d’une guerre, comment les mesures appropriées furent décrétées trop tardivement et alors même que les marchés étaient passés au degré de gravité supérieur… ?
Ces prochaines semaines, les responsables de l’Union Européenne devront enfin choisir car l’inévitable explosion aura lieu – c’est sûr ! – et le fait nouveau (Alléluia !) est qu’ils en ont à présent pris conscience. Exclure de l’Union les nations les plus fragilisées, dissoudre en bonne et due forme cette même Union, assister à la sécession de l’Allemagne qui attirera dans son orbite les Pays-Bas, l’Autriche et pourquoi pas la Suisse : voilà donc l’un des trois scénarii qui se décidera avant la fin de l’année 2011. Le cataclysme européen est ainsi dans sa phase finale et, pour cela, remercions-en nos élites pensantes, politiques mais aussi économiques.