L’homme qui ne valait plus que 400 milliards…
Les munitions sont toutes épuisées. Le seul artifice auquel peut encore faire appel la Réserve Fédérale pour tenter de faire illusion qu’elle tient toujours les manettes étant de tortiller dans tous les sens ses taux d’intérêts afin d’entretenir les folles espérances des marchés qui attendaient encore et toujours plus de stimuli… Elle consacrera donc 400 milliards de dollars à acheter des Bons du Trésor à longue échéance et à vendre des Bons à des dates plus proches et ce dans l’espoir d’exercer une pression baissière supplémentaire sur les rendements … question de motiver les investisseurs d’investir dans l’économie réelle. Il paraît que l’espoir fait vivre. Pourtant, à en croire les réactions affolées des marchés, le remède n’est pas le bon à moins que le montant ne soit pas jugé suffisant…
Le Président de la Fed a hélas raté une occasion en or hier : celle de ne strictement rien faire en lieu et place d’encore et toujours vouloir satisfaire le marché, cet ogre qui en veut toujours plus. Qui, dans son infinie candeur – ou duplicité – espérait que la Fed volerait à son secours pour la troisième fois, même s’il pressentait – et il en a eu la confirmation hier ! – que l’aventure était à bout de souffle. Et voilà : la jadis toute puissante Réserve Fédérale américaine, un temps scrutée et écoutée religieusement, est aujourd’hui devenue impotente et devra se résoudre de tenter d’infléchir le cours des évènements et de ralentir ou d’amortir notre descente aux enfers en se concertant avec les autres banques centrales, comme elle l’a fait la semaine dernière en volant au secours de la BCE. Toute seule, la Fed ne peut plus rien. Avec les autres banques centrales, ce n’est même pas sûr qu’elle réussisse…
Les marchés doivent baisser encore et n’ayons crainte car le pire est encore à venir : le grand nettoyage approche. La Réserve Fédérale a vraiment raté l’occasion de s’abstenir car ceci aurait au moins dissimulé son impuissance. Les marchés paniquent donc aujourd’hui car ils se rendent bien compte – enfin ! – que plus personne ne maîtrise la situation. Quant à l’effondrement, je vous l’annonce pour la semaine prochaine car subsiste encore aux yeux des éternels optimistes une lueur d’espoir émanant de la réunion des grands argentiers ce week end à Washington. Mon Dieu, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font !