La politique chinoise au Moyen-Orient : tout faux!

août 18, 2010 0 Par Michel Santi

La Chine, croyant ainsi défendre ses intérêts au Moyen-orient, s’est constamment employé ces dernières années à amoindrir les sanctions internationales contre un Iran avec qui elle entretient d’étroites relations commerciales. Pourtant, un conflit ouvert entre Iran et Israël – probable résultante de messages discordants envoyés à la République Islamique par la communauté internationale – aurait des effets dévastateurs sur … la Chine qui subirait de plein fouet une envolée des prix pétroliers. Le monde serait à coup sûr affecté par un baril qui pourrait bien dépasser les 200 dollars mais ces conséquences économiques pour la Chine se doubleraient très vite d’une instabilité politique qui remettrait en question son régime actuel.

Comment interpréter dans ces conditions le refus de la Chine d’adopter des sanctions et une attitude explicites vis-à-vis de l’Iran si ce n’est par une perception – complètement erronée de sa part – selon laquelle Israël hésiterait à attaquer l’Iran par crainte des conséquences géopolitiques et internationales. Israël, qui n’a jamais reculé devant la défense de ses intérêts vitaux, a cependant bien tenté ces derniers mois et années d’expliquer à la Chine les implications d’un regain de tension dans la région tout en l’assurant de sa ferme intention de ne pas tolérer un Iran nucléaire. Pourtant, la Chine, qui pourrait apporter sa contribution en amenant l’Iran à plus de réalisme et en le persuadant de négocier de manière loyale, se refuse à endosser ce rôle de médiateur pour des motifs strictement commerciaux certes mais également à cause d’une déficience de clairvoyance motivée par son intention de nuire aux Etats-Unis.

Erreur ou étroitesse de vue stratégique car, en dépit de son importance diplomatique croissante, la Chine n’a rien d’une superpuissance à l’Américaine, nulle force armée redoutable ou présence militaire au Moyen-Orient à mobiliser en cas d’attaque Israélienne… En fait, la Chine démontre qu’elle est d’autant moins un partenaire diplomatique fiable que son attitude vis-à-vis de la Corée du Nord – par exemple suite à la récente attaque de Cheonan – regorge d’ambiguïtés. De surcroît, l’alliance objective de semi-connivence envers l’Iran qu’elle forme actuellement avec la Russie pourrait très rapidement voler en éclats du fait d’une divergence évidente d’intérêts entre ces deux nations en cas de déclenchement de la guerre. Les pays producteurs de pétrole n’appartenant pas au Golfe Persique – dont la Russie – ayant effectivement tout à gagner d’une escalade des prix du brut et ce contrairement à la Chine…

A cet effet, le New York Times révélait la visite cette année d’une délégation Israélienne à Pékin dont le but était d’alerter les chinois quant aux conséquences d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient tout en insistant sur l’importance de leur intervention afin d’en prévenir le déclenchement. Selon le NY Times, les autorités chinoises au plus haut niveau furent épouvantées par le scénario décrit par leurs interlocuteurs.

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