Intolérables déséquilibres
Comment un pays peut-il se tirer facilement de la récession? Tout simplement en suivant l’exemple Allemand, c’est-à-dire en exportant, aidé en cela par une monnaie unique n’ayant cessé de se déprécier de Décembre 2009 à Juin 2010! La preuve par les chiffres est éloquente puisque l’industrie exportatrice allemande connaît actuellement sa meilleure période depuis la réunification du pays en 1990. Cette compétitivité – aussi brillante et digne d’admiration fut-elle – jure néanmoins avec la publication concomitante du P.I.B. grec qui se contracte de 1.5% au second trimestre 2010! En fait, l’économie grecque s’appauvrit depuis 7 trimestres consécutifs sachant que les économies espagnole, portugaise et italienne n’ont pu progresser que de l’ordre de 0.2 à 0.3% sur ce second trimestre 2010…
Ceci étant dit, comment défendre cette politique monétaire commune à toute l’Union dans un contexte de cycles d’activité si antithétiques? Dans une conjoncture classique d’un (grand) pays connaissant de tels écarts, les contribuables aisés compenseraient (en tout cas partiellement) en finançant les aides sociales accordées aux défavorisés. De même, les régions n’offrant que peu d’emploi connaîtraient un exode en direction des zones mieux loties. Imagine-t-on seulement aujourd’hui les Allemands ou les Hollandais payer ou embaucher préférentiellement des Portugais ou des Grecs? Toutes les nations ne pouvant bénéficier en même temps d’un boom de leurs exportations, la persistance de ces déséquilibres est aujourd’hui intolérable. La Chine et l’Allemagne devront trouver d’autres façons moins égoïstes de tirer leur épingle du jeu.