Fed et printemps arabe

mai 5, 2011 0 Par Michel Santi

La corrélation semble manifeste entre l’envolée du prix des denrées alimentaires et les révolutions arabes. Pour autant, y aurait-il une relation de cause à effet entre les programmes de baisses de taux quantitatives de la Réserve Fédérale américaine et le renchérissement de l’alimentation et des matières premières ? En d’autres termes, la Fed serait-elle – partiellement en tout cas – responsable des chamboulements géopolitiques au Moyen-Orient ? Ces sommes pharamineuses imprimées par le Fed n’ont-elles effectivement pas été comme placées sciemment dans les mains de la spéculation et ce dans le but évident de remettre en selle toute la corporation des investisseurs supposés stimuler la relance économique au risque de gonfler la bulle spéculative des matières premières, pour ne citer qu’elle… ?

Pourtant, si la Réserve Fédérale est championne toutes catégories dans la planche à billets, elle ne sait pas encore imprimer les denrées alimentaires. C’est ainsi qu’elle a accompli en l’espace de quelques mois ce que les néo-cons et le Pentagone ont raté depuis une décennie ! Alors, pourquoi l’establishment américain nie-t-il ces faits alors que, s’il va de soi que chaque révolution a ses causes profondes qui lui sont propres, c’est incontestablement le renchérissement des denrées alimentaires et du coût de la vie en général qui a mis le feu aux poudres ? La flambée de l’ordre de 40% des tarifs alimentaires ces huit deniers mois n’est-elle pas la réaction mécanique au QE2, c’est-à-dire au second round d’injections de liquidités à hauteur de 600 milliards de dollars de la Fed ?

Cette inconséquence de la Réserve Fédérale appelant une autre question essentielle: mérite-t-elle de rester aux commandes en tant que dépositaire de la plus importante devise de réserve au monde ? Sa persistance à systématiquement céder à la facilité et à se comporter de façon irresponsable à travers cette activation frénétique de sa planche à billets combinée aux déficits US abyssaux mettent en grand danger l’ensemble de l’édifice financier international.