L’illustration parfaite de la comédie humaine. De la tragédie humaine.
Une jeunesse levantine : L’effraction du sacré dans ma vie

En septembre 1975, un adolescent de 12 ans accompagne un prince saoudien – appelé à devenir le Roi d’Arabie Saoudite- à La Mecque, lieu interdit aux non-musulmans. «Après toutes ces années, je suis encore ému de ce que j’y ai vu en termes de piété et vécu en termes de solidarité humaine.»
Ce moment spirituel contraste avec le chaos de la guerre civile libanaise, déclenchée quelques mois plus tôt. Comment un garçon, né dans une famille chrétienne franco-libanaise, se retrouve-t-il au cœur du lieu le plus sacré de l’islam? «Je ne me rendais pas vraiment compte du contraste saisissant auquel était tour à tour soumis ce très jeune militant des Gardiens des Cèdres (milice chrétienne radicale), quelques mois plus tôt en pèlerinage à La Mecque.»
Cette dualité – foi et violence– traverse mon récit, offre un regard intime sur un Moyen-Orient où les identités s’entrechoquent. «Cette complexité que j’ai vécue, de maronites libanais qui vouent une haine éternelle aux Palestiniens, de sunnites qui méprisent leurs frères chiites, de musulmans libanais persuadés que la cause palestinienne est également la leur…»
En 1978, à 15 ans, je rencontre l’Ayatollah Khomeiny à Neauphle-le-Château, puis l’accompagne dans son retour triomphal à Téhéran en 1979. «C’est le personnage le plus emblématique du XXe siècle, Khomeiny, qui m’en fit la révélation, à sa manière, même si toutes ses (ex)actions dès 1979 tendent à prouver le contraire.»
Que reste-t-il de l’espoir révolutionnaire porté par Khomeiny, vu à travers les yeux d’un adolescent ? Pourquoi ce jeune homme, à peine sorti de l’enfance, a-t-il été témoin d’un moment si décisif ? «Que j’aimerais que le monde (notamment l’Iran d’aujourd’hui) s’intéresse à l’autre version de lui qu’il m’a dévoilée.»
Témoignage d’une lectrice :
J’ai refermé le livre dans la nuit.
Il y a quelque chose de glaçant dans ce récit qui me renvoie à la trame du roman de mon existence jusqu’en 2025 ainsi que celle de tant de libanais, iraniens, israéliens palestiniens etc.
Quel est donc le secret des évènements ponctuant cette vie que nous subissons douloureusement, ou que nous vivons allègrement ?
Une jeunesse levantine est l’illustration parfaite de la comédie humaine. De la tragédie humaine. Qui perdure.
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