Inde-Pakistan : en filigrane, un autre affrontement

Le Pakistan en est réduit à proférer en public des menaces de feu nucléaire, tandis que sa diplomatie s’active afin de trouver une conciliation avec l’Inde, 4ème puissance mondiale.
Dans le cadre de ce conflit qui l’oppose à l’Inde – qui date de 1947 – le Pakistan est quasiment démuni militairement pour avoir exporté pour environ 400 millions de dollars à l’Ukraine des obus de 155 mm et des roquettes de 122 mm, via des intermédiaires ou des pays tiers. Si ces exportations furent vitales pour alléger la pression économique, elles ont considérablement réduit les marges de manœuvre de son armée pakistanaise qui, selon certaines sources, ne pourrait soutenir des opérations de combat intensives que pendant environ quatre jours.
Un autre affrontement semble se profiler en filigrane. L’Inde s’est rapprochée de manière décisive ces mois derniers des États-Unis, de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis, tout en consolidant sa position dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment avec des projets comme la fabrication d’iPhones pour le marché américain. Tandis que le Pakistan s’appuie davantage sur la Chine, la Turquie et l’Iran.
Rien n’est simple, cependant dans ces régions, car l’Inde et l’Iran entretiennent un partenariat stratégique discret. Elle en importe pétrole, investit dans le port de Chabahar, rival du port pakistanais de Gwadar soutenu quant à lui par la Chine. L’Inde investit ainsi des dizaines de milliards pour équilibrer l’influence chinoise en mer d’Oman, et contrer ce projet phare de Nouvelle Route de la Soie sino-pakistanaise qui procure à la Chine un accès direct à la mer d’Arabie.
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Les États-Unis soufflent-ils sur les braises?
L’Inde reste bien connue pour son rôle ambivalent dans la contruction de ses alliances. Tantôt membre influent des BRICS+; tantôt partenaire du Quad; tantôt du côté de la Russie et de la Chine et tantôt du côté de “Hegemon” qu’elle condamne. Ce qui intéressant – vu les derniers événements – est de savoir aussi que “le 30 avril 2025, le Département d’État américain a donné son feu vert à une potentielle vente militaire à l’Inde. Cette vente porte notamment sur des équipements de détection maritime et des services connexes. Le montant de la transaction se chiffrerait à 131 millions de dollars.”
“Selon une annonce officielle de l’Agence de coopération pour la sécurité et la défense (DSCA), le gouvernement indien a exprimé son intérêt pour l’acquisition du logiciel SeaVision, un outil sophistiqué de surveillance maritime. L’Inde a aussi demandé l’assistance technique, la formation, l’accès aux documentations, et le soutien logistique nécessaires à l’intégration du logiciel. Ce projet d’acquisition vise à renforcer les capacités indiennes en matière de connaissance du domaine maritime dans la région indo-pacifique, face à une montée des tensions sécuritaires dans cette zone stratégique. Washington souligne que cette vente soutient ses intérêts de politique étrangère, en consolidant le partenariat stratégique avec New Delhi, considéré comme un pilier de stabilité dans la région.”
Selon Washington: “La vente ne devrait pas bouleverser l’équilibre militaire dans la zone.” (Quid)
“Le contrat sera exécuté par l’entreprise Hawkeye 360, basée à Herndon, en Virginie, spécialisée dans la surveillance par radiofréquence. Aucun accord de compensation n’a pour l’instant été conclu.
Par ailleurs, la mise en œuvre de la vente ne nécessiterait pas de présence renforcée d’agents américains en Inde.”🤔