Préface d’Edgar Morin pour “Fauteuil 37”

décembre 31, 2018 0 Par Michel Santi
Fauteuil 37

Fauteuil 37

Quel livre étonnant : le journal d’un économiste candidat au fauteuil 37 de l’Académie Française, et ce candidat n’est autre que Michel Santi lui-même.

Le récit très minutieux des efforts du candidat et de l’application qu’il met à sa tentative donnent à ce récit d’écriture alerte à la fois un sérieux total et une constante auto-ironie.
C’est en même temps une œuvre de psychologie : le désir d’Académie (comme celui de Légion d’honneur ou de Collège de France), dès qu’il s’installe dans un esprit, devient obsessionnel, pathétique et pathologique.

C’est également une œuvre de micro-sociologie sur la petite caste des académiciens dont on voit les comportements ou l’absence de réaction en réponse aux lettres d’un candidat apparemment incongru.

C’est enfin une catharsis où l’auteur purge à travers ses espoirs et sa déconvenue son désir d’Académie.

Comme l’homme Santi s’engage totalement dans ce récit, on y voit apparaître des traits intimes, et les personnes qui lui sont les plus proches, la mère, le père, le compagnon, Alexandra.

Cette histoire d’académie est racontée à la fois avec un humour flegmatique, une auto-ironie et un sérieux total : tout ça est très amusant, et pourtant triste. On est à la surface de Michel Santi, avec des plongées en profondeur dans l’individualité de l’auteur. Bref, après l’avoir commencé, je n’ai pu lâcher ma lecture jusqu’à 2 heures du matin : j’ai lu Fauteuil 37 – dont j’ai aussi apprécié l’écriture – avec passion, comme un roman à suspense.

En tout cas, c’est neuf et original en littérature

Edgar Morin

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