Le cauchemar social européen

Le cauchemar social européen

mars 5, 2016 0 Par Michel Santi

austérité

Quel modèle social européen? Y en a-t-il seulement un, quand les allemands sont plus que jamais obsédés par la compétitivité et par leur excédent commercial ? En réalité, la seule solution de Merkel et de Schauble pour concurrencer les pays émergents et en développement – et donc pour conserver à l’Allemagne ses parts de marché – consiste à écraser les travailleurs de l’Europe du Sud sous une pression fiscale intense combinée à l’érosion progressive de leurs revenus.

Seule l’austérité – et donc l’appauvrissement des nations en souffrance – permettra ainsi de relancer leur productivité, pour le plus grand bonheur du porte-monnaie allemand. Pour ce faire, et pour baisser le salaire relatif – c’est-à-dire la différence entre la valeur du bien produit et la valeur payée au salarié pour sa production -, il est impératif de baisser encore et toujours le niveau de vie des européens.

Nouveau modèle social européen ? Non, plutôt diktat de la glaciale machine à exporter allemande qui – par technocratie européenne interposée – intervient désormais directement sur le niveau de nos salaires à la faveur de la surveillance de nos politiques budgétaires. Réformes structurelles, rigueur budgétaire, démantèlement progressif des acquis sociaux et du secteur public sont les cures d’amaigrissement imposées par une Allemagne qui semble enfin parvenir à ses fins puisque le chômage s’aggrave considérablement pour s’établir dans une fourchette allant entre 12 et 30% dans des pays comme l’Italie, l’Espagne ou la Grèce.

Enfin, le patronat pourra faire baisser les enchères car un chômage élevé supprime toute marge de manœuvre et de négociation aux salariés et aux travailleurs. Enfin, l’Allemagne peut savourer sa victoire car le chômage de masse et car le travail précaire sont les clés de l’amélioration de la sacro-saint productivité. Comprenez-le une fois pour toutes : l’appauvrissement de ses citoyens, et leur exploitation, sont la condition sine qua non pour maintenir la profitabilité du grand capital européen et pour conforter la technocratie bruxelloise lui étant assujettie.

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